J’aime la vie ! J’ai bientôt fini de lire un livre intitulé : « J’ai pas les codes ». Depuis que j’ai appris que mon « câblage neurologique » était différent des autres personnes, j’ai le désir de m’informer sans retard. J’avais entendu parler de ce titre, alors j’ai acheté bien vite cet ouvrage. Je pensais mieux comprendre le monde qui m’entoure avec les connexions amicales qui se lient entre les personnes. J’espérais aussi mieux appréhender la réalité des relations humaines, devenir plus ap...
J’ai vu bien des coquelicots cette semaine épanouis par les flaques de sang. Couleur rouge brun la terre saigne jusqu’à nous abreuver sans trêve. J’ai entendu le cri tournesol des âmes qui se tournent désespérées vers le soleil. Lui ne connait pas la mort. Et puis que dire du cri des fleurs effeuillées sur le sol, comme un tapis d’horreur sous mes pas effrayés ? Ce n’est plus le jardin du monde où je courais insouciante avec le vent pour ami. J’ai vu bien des lys blancs tomber sur la terre sa...
Viens vers Demain Blottie dans le secret de ma vie, Emmêlée dans mes nœuds labyrinthes Je cherche la lumière et l’envie Loin de ces fadeurs et ces plaintes Cachée dans le creux de mon arbre Pétrie de mes nombreuses peurs Je m’éloigne de tous les malheurs Et des tristes récits macabres Protégée à l’ombre des forêts fidèles Etourdie par leurs muettes mélodies Je vole avec elles immobiles et si belles Ma tête posée sur une épaule amie Camouflée dans son manteau de feuilles Entourée par ses bras ...
Câblage neurologique Je suis allée voir la psychiatre en charge de m’aider à accepter mon diagnostic. Si ce dernier m’a permis de mieux me connaître, j’en ai même fait un roman, je cherche encore à en comprendre tous les contours. La séance d’aujourd’hui m’a laissé un goût amer. Je posais des questions sur les difficultés que j’ai à créer des relations et à les conserver. Je lui donnais des exemples de ma vie passée, les déceptions et les atouts de ma vie relationnelle. Elle m’écoutait attent...
Un cri Black Friday par ci, Black Friday par là. Par ici la monnaie ! Avaleur des âmes, ingurgiteur de pognon, À tout prix des consommateurs Y’a qu’ça qui compte. Black Friday, vendredi noir de nos achats Par ici l’argent, ton chéquier, tes billets Cracheur de soldes et de promos Mangeur d’âmes, engloutisseur de fric Ya qu’ça qui compte. Black Friday, mode cupide Par ici les dépenses ! Cracheur de sommes, additionner sans cesse Broyeur des âmes, identité bancaire, Y’a qu’ça qui compte. Black ...
Les cabossés Sandrine portait une longue jupe noire jusqu’aux pieds Assise sur un banc de square avec l’air perdu Je la reconnaissais : avec sa clope entre les lèvres Et ses mains qui tremblaient à la recherche De son mouchoir pour essuyer sa chaussure sale. Michel portait un vieux chapeau tout délavé, Assis au bar tabac juste devant le boulevard Ses rides profondes lui barraient le visage Comme autant d’entailles que la vie lui avait assénées. Je les observais parfois, J’aurai même pu les de...
Voici l’histoire d’une relation très particulière entre une femme et son fauteuil. Elle se balance dessus, c’est ce qu’on nomme une « stéréotypie ». Leur lien est riche et intense. Elle est une personne « neuro-atypique ». Cette découverte à l’âge adulte va lui permettre de mieux comprendre son identité profonde et les difficultés qui ont jalonné sa vie. Que connaissez-vous de cette façon d’être au monde ? Qu’y a-t-il de si riche et d’original lorsqu’une femme est dans le Trouble du Spectre d...
Chère Avatar, (J’ai décidé que le mot Avatar serait conjugué au féminin dans ce texte). J’aurai pu choisir un autre dessin, une photo, un symbole. Va savoir pourquoi, c’est toi que j’ai choisie et c’est fou les réactions qui se sont levées ! Comme si chacun y allait de son avis. Comme si ma décision n’avait pas lieu d’être. Comme si tu étais mauvaise. À bannir. Trop puérile, à ce qu’on dit. Tu es la photo d’une poupée que j’ai cousue avec l’aide d’un tutoriel sur une chaîne Youtube, posté par...
Elle est avec moi ! Mon amie est peut-être en train de mourir et je ne le sais pas. Sa fille est auprès d’elle, je ne peux avoir de nouvelles, elle lui prodigue les bons soins que j’aurai tant voulu lui apporter. C’est bien normal. Je ne suis pas de la famille. Ils n’ont même pas mon numéro de téléphone. Et je n’ai pas le leur. Je reste là sans informations, sans le moyen d’en obtenir. Mon amie est peut-être en train de mourir et je ne le sais pas. Comme à chaque fois que la Vie emporte une a...
Devenez mon amie Se sentir totalement recouverte par l’eau de mes émotions. J’ai vécu une journée ordinaire. Pourtant, impossible de dormir : je suis submergée. Telle la marée haute qui monte sans trêve jusqu’à déborder de partout, me voilà emmêlée dans les nœuds de l’émotion fougueuse sans bien comprendre ni pourquoi, ni comment. Se sentir complètement inondée par l’eau de mes ressentis. J’ai respiré des odeurs, j’ai parlé à deux personnes, j’ai regardé un peu l’actualité. J’ai entendu des c...
Les odeurs dans l’Ascenseur Je suis d’un naturel optimiste, je crois que l’homme est capable de progrès, et ce, dans tous les domaines. Une âme spirituelle ne saurait faire du sur place. Voilà qui est impossible à imaginer pour moi. Même si ce sont des petits pas, ce sont des pas qui comptent. Je disais donc : je suis d’un naturel plutôt positif. Je crois que chaque personne porte en elle un potentiel insoupçonné de qualités et de talents à défendre et à exercer. C’est normal, comment pourrai...
Le soir tombe Mon amie oublie les jours de la semaine Lundi mardi ou jeudi. Elle ne sait plus bien. "Pas grave", que je lui dis. C’est vrai pas grave. Mais elle oublie. Mon amie oublie ce qu’elle a fait deux heures avant Ménage ou courses ou visite d’une amie. Elle ne sait plus bien. "Pas important" que je lui dis. C’est vrai pas important. Mais elle oublie. Mon amie oublie qu’elle m’a déjà raconté l’histoire qu’elle a pris le temps de me répéter ce soir. « Je te l’avais déjà dit non ? Ou bie...
Un Amour qui brûle Quand l’artiste a salué pour la dernière fois de la soirée tous les spectateurs et que le rideau tombe, il n’y a plus personne alors pour l’applaudir. Plus personne pour le siffler, pour lui rendre les honneurs, pour le féliciter ou le blâmer. Quand l’acteur a goûté aux joies des vivas du public, à son enthousiasme, à ses louanges, quand tout est fini, il n’y a plus personne pour se lever, pour en redemander ou pour le remercier. Quand la journée est finie, quand toutes les...
Y’a du vent dans les voiles, une tempête claque mes volets, Bon sang, j’aime pas ça Y’a du vent dans l’air, j’aime pas Halloween, les citrouilles, les têtes de mort Y’a du vent , je l’entends frissonner, on dirait qu’il pleure sur les malheurs Y’a du vent à plus de 150 km/h et dans le fond d’mon lit, j’en mène pas large C’est pas tout ça mais j’aimerai bien dormir malgré le vent qui tourbillonne On dirait qu’il essaie de me dire quelque chose mais je n’y comprends rien J’suis bête dès qu’il s...
Shani Shani, je ne te connaissais pas. Tu avais juste l’âge d’être ma fille. 23 ans, la beauté, la grâce, l’avenir devant toi. Une Fleur en croissance. L’insouciance, la vie qui s’offrait et toi qui l’aimait. Shani, tu as rejoint les étoiles et je suis sûre, quoi qu’on en dise, que les étoiles ne meurent pas. Maintenant, tu scintilles sur les robes des anges, tu voyages dans le cœur de ta mère et de ceux que tu aimes. Tu brilles désormais d’un éclat à nul autre pareil, bien au-delà de tout. D...
Dimanche Dimanche est revenu ! Oh l’étrange réalité ! Il y a une semaine à peine, il était déjà venu ce Dimanche pour lequel, maintenant, vous savez mon aversion. Me croyez-vous ? Il est déjà de retour ! Oh comme il est habile ! Je le vois avec ses grands yeux qui me regarde par ma fenêtre, il vient sans prévenir avec son cortège de météos changeantes : un coup radieux, un coup pluvieux, un coup frileux. Il lui arrive même de trembler. Je le vois avec son sourire en coin qui en dit long sans ...
Je suis un peu… Ce soir, je ne sais pourquoi, tout pleure juste à côté, partout, si près, si loin Tout crie, tout meurt et sans ma plume pour écrire, je mourrai bien aussi Je suis un peu…. Comme une feuille à l’automne qui frémit au moment de toucher le sol Comme les pas sur ce chemin perdu qui cherchent sans trouver Comme l’oiseau tombé du nid qui se brise comme du verre Comme les gouttes d’eau qui pleurent la course des nuages en deuil Comme une harpe sous les doigts du vent qui s’essouffle...
Chère humeur matinale, Je pensais me lever, ouvrir ma fenêtre et vous écrire que la vie est belle avec les feuillages des arbres aux couleurs de l’automne. J’aurai aimé vous raconter combien la nature environnante m’octroie, rien que pour moi, des bienfaits surprenants. Par exemple, contempler la beauté du vent tout secoué par son rire qui passe sur ma peau alors que je me lève à l’instant. J’aurai été douée pour vous raconter l’aurore, réveillée par le chant des oiseaux. Je vous aurai décrit...
Que vais-je écrire ? Je ne sais pas ce que je vais écrire ce soir alors que je décide de prendre ma plume et une feuille de papier. Je ne sais pas, non, ce qui va couler de mes doigts. J’ignore ce que mon cœur contient de trésors ou de dégâts. Comment pourrais-je savoir à l’avance ce qui m’habite tant que je ne l’ai pas touché ? Tant que les mots n’auront pas parlé avec ses sons, ses accents, ses mélodies choisies ? Je sais encore moins pourquoi je dois écrire. Je ne connais pas ce qui est à ...
Salle d’attente Je suis en salle d’attente. Rien de plus affreux en vérité. Pour un médecin, un examen, un entretien, quelque soit la finalité de la démarche, rien de pire pour moi que d’être en salle d’attente. Les affiches aux murs, parfois la musique criarde qui se veut une détente, la couleur des murs, les sourires figés des autres « attenteurs », les lumières trop vives, les plantes artificielles qui, elle non plus, ne supportent pas ces interminables heures immobiles. Bref, un lieu étra...
Chère Cruauté, Pour te contrer, moi, petite rien du tout, j’ai mis dans mes oreilles un peu de musique grégorienne. J’écoute les vocalises des voix humaines qui s’envolent dans le ciel. Je pars avec elles dans la beauté qui séjourne bien au-delà de cette terre ignoble. Je monte un peu plus haut, toujours plus haut, loin de ta vilénie. Je grimpe sans effort, grâce aux choristes, vers l’Amour. Ceux-là ont de l’or dans la voix tout droit venu des cieux. Ceux-là sont beaux qui regardent, sans rie...
On est dimanche On est dimanche. La fatigue m’emporte sur les rives d’une lassitude blasée. Elle éteint tous les réverbères de mes rues désertes sans se préoccuper du reste. On dirait une étrange ennemie qui chercherait à me déshabituer de la vie. Et puis, tout d’un coup, en ce mois d’octobre, au cœur de l’automne aux couleurs superbes, tout d’un coup, le soleil passe par ma fenêtre. Il inonde tout mon petit intérieur, chaque livre, chaque objet, chaque meuble, chaque plante, tout est illumin...
Chère Chapelle, J’ai gardé de toi un étrange souvenir. Tu étais perdue au milieu d’un terrain quelconque. Un peu d’herbe apeurée et quelques arbres en questionnement. Je ne me suis pas méfié. Ce n’est pas mon genre. Je me promenais dans ce pré anonyme qui ne demandait rien. Rien d’autre que de me voir déambuler sereine au gré du vent. C’était un dimanche après-midi. Comme pour beaucoup de gens, le jour de la semaine que je déteste le plus. Ce n’est pas normal d’ailleurs, en général, on dit q...
La volière des mots Je voudrais écrire tout ce que mon cœur contient. Impossible. Les mots m’échappent comme les oiseaux s’enfuient de leur volière. Je voudrais te dire combien mon âme est pleine de vie. Traversée par des tempêtes que personne ne voit. Mais tout s’envole comme la mélodie esseulée d’un concerto. Ô comme est vain le tumulte de la terre en débats de mots ! Comme j’ai mal aux bruits du siècle ! Alors que, là, logée au creux de nous, se cache le plus beau : L’indicible qui s’ébat ...
Une balancelle « Longtemps je me suis trompé de bonheur », Olympe commença d’écrire sa lettre par ses quelques mots qui en disaient long sur son état d’esprit. Depuis son arrivée chez son amie âgée de 95 ans, (elle avait posé ses bagages deux jours plus tôt), elle n’en finissait pas de savourer chaque instant passé au cœur de cette région. Elle n’était jamais venue jusqu’ici dans ce décor du Beaujolais, elle en était enchantée. Tout lui plaisait : l’odeur de la nature, les grands arbres, les ...