La censure Chut ! C’est la censure ! Toujours aller dans le sens du vent L’émotion : rien de plus sûr ! Pas de vagues, pas de boniment N’allez pas, surtout pas contredire Ce qui est érigé contre vents et marées Tous les débats ne sauraient en pâtir La plus petite et basse contrariété N’allez pas changer ce qui est établi Rien ne vaut tant que la majorité Si tous courent vers la fontaine amie Pourquoi donc ne pourrais-je m’y jeter ? Quitte à devenir bête comme ses pieds Mouton de panurge bien ...
La Grue « Si tu savais ce que j’en ai marre ! Une grue de chantier vient d’être posée juste devant ma fenêtre ! Ils sont en train de construire un immeuble ! pffffff ! Pétard, ça va faire un boucan ! », voilà de façon claire comment Élisabeth parlait à son amie Pauline au téléphone. Depuis plusieurs jours, cette grue avait poussé comme ça, juste sous ses yeux ébahis. Elle qui aimait le silence, cet évènement assez banal la mettait hors d’elle-même : « Tu parles d’un décor je te jure ! Je don...
Hamburger Un gros hamburger qui dégouline de fromage et de sauce, Avec un zénoorme steak haché saignant au beau milieu Une copine qui vous prend par le bras sur le trottoir Une vitrine colorée aux cadeaux fête des mères Et puis et puis…. La pluie qui vient battre la mesure sur les trottoirs de ma ville Le chant de oiseaux qui continuent même sous l’orage Les serveuses avec des ongles démesurées de toutes les couleurs Leurs jolis sourires alors qu’elles ont mal aux pieds Et puis et puis…. Des ...
L'étranger dans la maison de Shari Lapena Voici un thriller génial.... Tout au long de sa lecture, j'ai été emportée par un suspens de folie ! Je n'arrivais pas à m'arrêter de lire. J'étais maintenue en haleine. En faire un résumé me parait difficile...C'est toujours pareil : Un meurtre, une enquête, des mensonges, des policiers, des innocents et un grand désir de justice et de réparation. En voici un bref aperçu : Une femme a un grave accident de voiture à la suite duquel elle perd la mémoir...
Que reste-t-il de nous ? Il ne reste plus rien de Bakhmout C’est avec ce gros titre sur une chaine d’info que ce matin je me lève. Bâtiments éventrés, plus de parcs, plus de gens, plus d’arbres, plus d’enfants, Plus de routes, plus de lampes, plus de fenêtres, plus de portes, plus de trottoirs, Plus de vie. Plus d’amour. Plus de rien… De rien à rien du tout. Je cherche en vain ce qui nous rassemble. Que reste-t-il de nos souffles, nos mots, nos bras, nos baisers, Nos lettres, nos tendresses, ...
Câlin Sylvie aimait son petit chien. Après son déménagement, elle sentait si fort la solitude qu’elle avait fini par céder à son envie d’avoir un petit compagnon à quatre pattes. Elle s’en souvenait encore, c’était il y a une bonne dizaine d’années. Elle avait décidé d’analyser sa situation. Pour ce faire, elle avait tracé sur un papier deux colonnes : celle des avantages, celle des inconvénients. Une fois terminée, elle avait compris qu’il y avait autant de points positifs que négatifs pour ...
Sylvie Je me sens seule, tellement seule. C’est ainsi. J’avance dans cette allée de la forêt. La lumière éclaire chaque feuille, chaque miette de terre, chaque chemin. Tout est baigné, irradié, illuminé par la clarté de ce jour ensoleillé. J’avance. Je touche l’écorce d’un arbre solitaire. Je pose ma tête sur son tronc dressé vers le ciel. Je l’écoute. C’est un arbre ou c’est un cœur ? Je ne sais. J’ai ressenti la force de sa direction verticale. Oui, j’ai perçu le frémissement de sa solidit...
Rebelote ! - « À quoi ça sert de faire la vaisselle puisque je dois la refaire après chaque repas ? ». Telle était la question d’Alice à sa mère un soir où elle n’avait pas envie de l’aider. Ce à quoi la maman répondit : - « Et à quoi ça sert de se lever demain puisqu’il faudra se recoucher ? À quoi bon se laver puisque demain soir encore on devra recommencer ? Puis pourquoi s’habiller puisqu’il faudra se dévêtir ? On peut dire ça pour tout tu sais ma fille ! ». Alice haussa les épaules. Sa m...
La Loi Marvin 1 et 2 Pour les adeptes de science-fiction Je ne suis pas du tout adepte de science-fiction. J'ai voulu cependant par cette lecture quitter ma "zone de confort" (expression que je n'aime pas beaucoup) en me disant : "il faut varier tes lectures". Et bien je n'ai pas été déçue . Que dire ? Ceux qui n'aiment pas la science fiction continueront de ne pas aimer. Ceux qui aiment cela, mais de temps en temps seulement, seront passionnés. On trouve dans ce livre tout ce qui existe déj...
Une prière à l'Amour Aurore écoutait la musique dans ses écouteurs. Portée par la mélodie, elle se laissait emporter dans la puissance vibratoire de ses émotions intenses. Elle regardait en même temps ses photos qu’elle rangeait. Elle revoyait sa vie défiler sous ses yeux. Sa jeunesse malmenée par trop de solitude, les coups, les rejets, elle se souvenait de ses amours déçus, de ses déchirures quand la mort sépare des êtres chers, des chansons oubliées, des promenades solitaires dans des forê...
Le livre commence par le récit d'un suicide : celui de Julien. Bien que ce premier chapitre puisse sembler un triste début, d'autant plus qu'on n'en comprend pas encore la raison, ce livre est tout sauf triste. Mais je dois dire qu'il est cependant, par certains côtés, effrayant. Pourquoi ? Parce que L'auteur va nous emmener dans le jeu d'un monde virtuel : l'Antimonde. Chronique - Julien habite à Rungis, dans un petit studio, son existence lui semble morne et il va d'échecs en échecs : sa vi...
Un secret Laurent, 59 ans, était un policier aguerri. Il en avait vu des petits cons qui avaient tenté de lui piquer son arme, des cambriolages incroyables, des morts par suicide ou par meurtre. Il avait mis plus d’un voyou en garde à vue durant toute sa carrière, il avait ramené plus d’une fois des fugueurs à leurs parents inquiets. Il avait couru après nombre de délinquants ! Bref, son métier avait toujours été pour lui une vraie passion. De grande stature, 1,92 mètre, de larges épaules, to...
Les autres Chaque jour je me promène avec mon voisin de palier, il est handicapé. Lorsque je suis arrivée dans l’immeuble, j’avais remarqué sa solitude. Alors, j’ai commencé par une première petite invitation à boire le thé, puis, avec le temps, petit à petit, une amitié est née. Nous nous entraidons un peu pour tout : les courses, les rendez-vous. Vous savez ce que j’ai appris hier ? Vous n’allez pas me croire : les gens pensent qu’on couche ensemble, qu’on est un couple. Impossible pour eux...
Le temps des confinés Le silence, comme la mer, inondait mon âme Et son écume s’échouait sur le sable de mes peurs Ravie par sa beauté, plus rien n’était infâme Il ruisselait goutte à goutte en profondeur Les animaux sauvages retrouvaient leur liberté Les gazouillements des oiseaux fermaient mes yeux Sans voiture, sans moteur, sans vacarme, tout aéré L’espace à nouveau rieur et mon esprit silencieux Les agitations oubliées, retour à l’intériorité Bienvenue aux livres, peintures et macramés Be...
Reconquérir le Sacré Cette auteure commence par nous expliquer le sacré tel qu'elle le voit : non pas seulement comme relevant du religieux mais aussi du civil. Nos rites républicains, des sites (comme Auchwitz, chargé d'histoire), suscitent souvent le sentiment du "sacré". Le sens du sacré est indispensable pour les hommes et pour nos sociétés. Elle raconte ensuite ses visites à la Synagogue la Griba de l'île de Djerba, son amour pour la cathédrale de Carthage, son émotion au chant du Muezzi...
-1- Un lien indéfectible Une fois de plus, ce matin, Aurore sentait le manque : son cœur vrillait, son corps réclamait, l’humeur soudain faisait des bonds désordonnés. Non, non, non et non, je n’irai pas m’asseoir, je le peux ! Je le veux ! Elle cherchait à se convaincre, mais peine perdue. Sans son fauteuil, elle avait l’impression de se faner, telle une fleur, Non, je peux très bien me passer de cette habitude ! Son corps suppliait, le cœur à l’envers, elle s’obligeait à s’activer pour fuir...
J’ai les yeux troublés par le sommeil Je vois flou et le vertige me prend dès le lever Moi, la maladie m’a prise un peu trop tôt… Je voudrais courir derrière les papillons Le nez au vent, les mains devant, La bouche grande ouverte pour avaler le vent… La fatigue comme une eau qui m’inonde Je ne l’ai pas choisie pas plus que ma naissance La douleur m’a prise un peu trop tôt… Je n’ai pas à me plaindre, quantité de malheurs Secouent le monde, je ne suis pas la seule Comme tant d’autres, comme un...
Un Voisin Zen Tout commença par les volets mal fermés des fenêtres de Christine. Elle se pencha par-dessus la balustrade et fixa solidement les crochets pour qu’ils ne battent plus au moindre coup de vent. En regardant au loin, devant elle, à environ deux cents mètres de chez elle, elle vit son voisin, celui qui venait d’emménager depuis moins d’un mois, il était en train de creuser un grand trou dans son jardin. Pas un petit trou, non, un trou vraiment profond. Très intriguée, elle prit ses ...
J’avais rendez-vous chez l’ophtalmologiste aujourd’hui. Ce n’était ni la première fois et ce ne sera pas non plus la dernière. À mon âge, on est habitué aux consultations médicales. Rien de bien sorcier. Pourtant, pourtant, tout fut compliqué à accueillir. L’accent du docteur peu enclin au dialogue, sec comme du vieux pain. Sans compter la vendeuse opticienne qui feignait de s’intéresser à ma petite vie.
La Semaine Sainte C’est la semaine Sainte entre toutes Oh mon Dieu ! Que j’ai hâte ! Cette semaine j’écouterai avec joie les mots qui font vibrer : Le salut, la sanctification, le rachat, la Rédemption. Autant de mots qui n’ont plus aucun sens pour mes contemporains. Autant de vérités qui restent obscures pour nombre d’entre eux. Autant de joies qui leur échappent et passent tout à côté sans les toucher. J’écoute les cloches de mon amour oublié qui m’appelle. Je me souviens de ce vendredi sai...
Un peu de paix dans ce monde de brutes J’écoute la voix mélodieuse du chant grégorien, le psaume 91. Sa douceur m’emporte dans les sphères de mon âme, dans ces régions intactes, Directement connectées au Divin. Les ailes de mon esprit prennent leur envol, je m’éloigne de la terre, Bien au-dessus de son arrondi, je vois la nature et les guerres, le passé, le mien, la vie, l’avenir…. Je continue mon ascension jusqu’à ce que plus rien n’existe. Rien d’autre que cette harmonie musicale qui unit à...
Le Printemps Il est 5 heures, Paris s’éveille, dit le poète J’ouvre mes fenêtres, dans ma ville endormie J’entends les oiseaux célébrer le jour à tue-tête J’écoute attentive leurs vocalises et mélodie Paris à feu et à sang, les droits revendiqués Des casques noirs, des motos, des robots C’est la colère, hideuse et sans mots Les flammes, les cris, les vitrines brisées Je me penche alors que j’ouvre mes volets, Le souffle du vent me caresse, énamouré Il court, galope et semble se jouer De ma su...
Columbo Alors que j’étais malade dans mon lit, alitée Je me suis mis à regarder toute une série télévisée Il s’agit de « Columbo », héros de ma jeunesse avisée Plus malin qu’un renard et que ma tête embrumée Avec lui, pas de souci, les méchants sont arrêtés Les criminels n’ont qu’à bien se tenir ou s’en aller Quant à moi, je dois suivre l’enquête si bien menée Dans les méandres de son esprit policier La jeune apprentie meurtrière se trouve dévoilée Par son propre mensonge en vain dissimulé L’...
Ayanna « Papillon ! Papillon ! Papillon » Ayanna, 4 ans, venait de tourner autour de moi pendant plus de cinq minutes à la poursuite d’un papillon. Moi, assise dans l’herbe, je cherchais à lire le livre que j’avais apporté. Peine perdue. « Papillon ! Papillon ! Papillon ! », je l’observais, amusée, petit pantalon rose, natte tressée sur l’arrière de la tête, des grands yeux bleus immenses, un sourire boudeur, comme un petit ange joufflu. Ayanna, après sa course folle, revint vers moi avec un ...
Dis moi pourquoi… Je regarde la foule immense en ce mois de mars, toutes ces personnes agglutinées dans les manifestations pour s’opposer à une réforme du pays. Je les regarde, je les entends, micros, pétards, fumées, couleurs, drapeaux divers. Je les observe derrière mon écran de télévision et je ne sais pas pourquoi, ils me font de la peine. Oh ! Ne croyez pas que je méprise leurs revendications, je n’en ai pas le cœur. Sans comprendre pourquoi, une émotion sans nom, tout d’un coup, m’a sai...