Texte court ; Prose poétique ; Poème en prose → Précisez en haut de votre page.
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Texte court
Le pendu amoureux (Attention sensible) Un pendu se détacha d'un arbre, un jour de Septembre. Il était trop las. Certes, il lui manquait quelques dents et une partie de son oreille gauche, mais il avait presque toute sa tête. Après tout, l’état de décomposition n’empêchait pas une certaine envie de bouger. un petit moment qu'il était mort celui-là. Ses balancements dans le vide ont duré plusieurs jours. Il avait envie de danser, alors dans la grande étendue d'herbe sous ses pieds il dansa la ...
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Chaque nuit, lorsque le silence enveloppe le monde, une pensée me hante. Une flamme brûle en moi, insatiable, irrépressible : celle de l’immortalité. Mais je ne rêve pas de la chair qui défie le temps, de l’éternité qui fane sous le poids de l’ennui. Non, ce que je désire transcende le corps et le souffle. Mon immortalité, je la veux ancrée dans les cœurs, gravée dans les esprits, tissée dans l’étoffe même de l’humanité.
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Il était une fois, il était deux fois, deux êtres lambinant au coin du feu, leurs pensées baignaient dans une langueur infinie, incommensurable. Dehors la neige avait recouvert le paysage entier, le toit des voitures et des maisons ressemblaient à de grosses meringues bien lisses, bien compacts. Le feu dans la cheminée crépitait en propageant sa chaleur dans la grande pièce à vivre plongée dans une lumière à peine plus puissante que les bougies du grand chandelier posé sur le sol. Un être, d...
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La naïade Je ne savais pas qui elle aimait... Moi ou mon fantôme? Il faut dire que, depuis notre relation, de l'eau avait coulé sous les ponts... Des torrents de larmes, de boue... La rivière des sentiments sort parfois de son lit et charrie des pierres polies qui ressemblent de loin à des diamants... J'étais mort quand elle était partie voir ailleurs si l'herbe était plus verdoyante. Le bonheur est dans le pré, fallait-il y croire?? J'étais revenu à la vie à la vue d'une jolie fleur... Qui,...
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Lors de la cérémonie papale en Corse, le prélat porte une une cape, appelée aussi chape, rose pastel à la place de sa traditionnelle tenue immaculée. Cela m’a étonnée, ce rose pastel contraste avec les couleurs vives portées par l’archevêque lors de la réouverture de Notre Dame de Paris. Le pape n’est pas venu à ladite cérémonie. Différentes raisons ont été évoquées. A t-il voulu faire un pied de nez à la politisation de la cérémonie ? Sa nouvelle tenue rose pastel est plutôt jolie et au-del...
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Purple Rain Elle l’a rencontré à un concert de reprises des années 80. Des types dans la soixantaine, fatigués, en costume pailleté, tentaient d’imiter Prince et Madonna avec la souplesse d’un balai-brosse. Le public, visiblement nostalgique de sa propre jeunesse, bougeait en cadence, mais sans conviction, avec ce petit déhanché prudent de ceux qui savent que demain matin, ça pourrait faire mal au dos. Lui, il l’a accostée entre deux reprises bancales de Purple Rain et Like a Virgin. « J’ai ...
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! Juste quelques mots et soudain, je songe que ce sera peut-être – Lui ! Lui ? Il n’écrit pas mais préfère les mots qu’il pose, aux mots qu’il dit. Poser des mots, c’est plus facile : on peut les gommer, les supprimer et décider de les envoyer au bon moment. Dans la vie, c’est plus compliqué, on a la personne en face et ce qui est dit est dit, on ne peut plus gommer ; on doit assumer et veiller à ne pas trop laisser le silence s’installer. Enfin, je parle de silence, car autant je l’aime dan...
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Aujourd’hui je souffre de voir de par le monde la place de la bête et ses foules de démons. On peut voir autrement que par le biais de définition abscons. Appelons un chat un chat. La misère entretenue par l’homme pour en asservir d’autres. Les fake toutes plus grossières les unes que les autres pour banaliser l’innommable. Pour moi celui que l’on ne peut nommer c’est dieu et pas les veaux d’or. Je sais que c’est très biblique et que ça ne convient pas à tout le monde mais au fond ce n’est p...
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« J’ôterai de votre corps le cœur de pierre et vous donnerai un cœur de chair » (Ez.16-26) Je me lève ce matin. J’écoute les actualités, je ne vois que barbarie, morts, chagrins, crimes et violences. Partout la guerre, partout l’horreur. La vie est une tragédie. Pourtant, pourtant, là, devant mes yeux incrédules, une grande lumière s’est levée, elle scintille comme une étoile dans la nuit de nos désespoirs. Elle est devant moi, fière, si belle avec ses longs cheveux bruns qui lui coulent dan...
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J’écrivais un roman. L’histoire d’une petite chapelle qui ne veut pas mourir. Arrivée au douzième chapitre, un peu à bout de souffle, j’avais du mal à poursuivre mon récit. Fatiguée, je suis partie me promener dans le parc juste à côté. La lumière magnifique des feuillages qui chantaient émerveillait mon regard. Je suis alors rentrée chez moi. J’ai repris ma plume. L’air frais de cette journée, le vent léger, la beauté superbe des paysages automnaux, je me disais que tout cela m’aiderait à r...
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Mes pieds en ce matin d’automne avançaient à pas lents sur le bitume de mon parking, juste en bas de mon immeuble. Toutes les voitures garées en rang me faisaient penser à un puzzle placé là par je ne sais quel hasard, là où chaque pièce à sa place, là où chaque élément a du sens. On aurait dit un tableau d’art naïf comme ceux des peintures pour enfants. Ensuite, ces mêmes pieds me guidèrent vers la place du marché. Je regardais tous les étals bariolés de couleurs aussi diverses que possible...
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-Bonjour Madame dit une voix fleurie, - et à toute vitesse suit un prénom, de La Société Strumph . Avez-vous entendu parler de … « thermostats pompes à chaleur, bilans et factures, d’électricité volets assurances mutuelles , verrous et verisure, aides d’ Etat ,et Solidarité s ? ... bonjour .... je ne suis pas propriétaire '(vrai), on raccroche, et j’oubliais, ’ j’ai fait ' mon bilan auditif ' (faux) J'en témoigne d'évidence ici ... Il semblerait que ce dernier point soit devenu capital autant...
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Un tissu de mensonges De quelle matière est-il fait ce tissu, laine, soie, coton acrylique ? Est-ce un plaid écossais ? Je croyais les plaids écossais grippe-sous, seraient-ils de surcroît mythomanes ? Pourquoi mentir, pourquoi mentons-nous ? Pourquoi inventer des événements qui n’ont pas eu lieu ? Pour enjoliver notre quotidien, lui donner du piment ? Pour faire travailler dans l’ivresse les rouages de notre imagination, un tissu de conneries ? Ou pour se sauver de mensonges précédents, l’en...
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C’est à contre cœur qu’il s’en allait bosser, quittant femme, enfants et foyer, pour payer la nourriture, les crédits, le loyer. Il pourrait être moi, il pourrait être vous, cet humain ficelé par le rythme de nos sociétés. Contraint d’avancer, dans un monde peu enclin à l’empathie, celui de cette espèce “évoluée” que l’on nomme humanité. Sur le chemin de l’usine, sombre même en pleine journée, conséquence de sa façon de penser, il rêvait de champs de fleurs, il voulait vivre d’autres manière...
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C’était un couvre-lit que ma mère avait confectionné, tout en coton, avec un fil blanc très fin. Un travail d’artiste. Elle en créait tous les ans. Ses travaux étaient devenus banal à mes yeux. Elle passait des mois à crocheter chaque soir, malgré la fatigue, l’arthrose qui lui déformait les mains, malgré les contentieux, le passé, les difficultés de la vie. Qui a dit que les relations entre mère et fille étaient toujours idylliques ? Bien sûr que non. Et la nôtre de relation n’avait jamais é...
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Cattus Feliz Si j’étais une chatte, subrepticement, je me faufilerais dès potron-minet par la porte entrebâillée et sans bruit m’installerais sur ta pantoufle abandonnée la veille au pied du lit. Et là, j’écouterais ton sommeil, attendant sagement ton réveil. Si j’étais une chatte, quand je verrais tes yeux s’entrouvrir, je sauterais sur ton édredon, puis ramperais jusqu’à ton oreiller, te tendant ma patte veloutée pour un baiser. Puis je me blottirais sur ton cœur avec bonheur. Si j’étais u...
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Va-t’en, laisse-moi... Je ne veux pas de tes mots qui voudraient m’ôter tout espoir. M’entraîner dans tes couloirs sombres où les portes restent closes. Je te fuis, je t’ignore, je te maudis et ne te laisserai pas jeter mon besoin d’y croire. Non, tu n’arracheras pas mes larmes pour te réjouir du mal qui s’écoule. Je ne plierai pas, je ne flancherai pas, je te résisterai pour te priver du plaisir de gagner. Va-t’en, laisse-moi en paix !
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Je regardais sur mon écran la jeune fille au violon de lumière. Elle jouait comme on caresse le visage de son nouveau-né. Douée d’une dextérité peu commune que chacun avait pu décelée dès son plus jeune âge, la violoniste âgée de 15 ans à peine n’avait jamais cessé de surprendre ceux qui l’écoutaient. Il y avait dans sa musique une tendresse incomparable. Quand elle tenait son violon au creux de son épaule, elle fermait les yeux. Emportée par la mélodie d’un grand compositeur, son archer se ...
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« La générosité est la clef de toutes les autres vertus » Descartes Tu ne pesais pas plus que le poids de tes plumes, Aussi frêle qu’une pâquerette des champs, aussi belle qu’une âme sans peine, Aussi douce qu’une peau de caresse, aussi chaleureuse que ta pâte à crêpes, Aussi généreuse que tes blancs en neige. Tu n’étais pas ma mémé car je n’en avais pas. Tu n’étais pas ma fée car je n’en avais pas. Tu n’étais rien que la dame du mardi, la dame du jeudi, la dame des jours sans pluie. Tu n’éta...
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Quartier en voie de gentrification égale aspirateur à pognon, elle avait pensé en plein coaching reconversion. Des sous, ils en avaient beaucoup. L’équation était simple : atténuer les soucis, conserver tous les sous, et surtout, surtout, tenir le coup. Pas de doute, il leur fallait un aideur, à ces adultes majeurs, pour contenir leurs aigreurs. Après une brève étude de marché, elle décida de se lancer. Comme le père de Rose, à court d’oseille, se séparait de son garage foutoir salle de boxe...
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Je les vois, ils ont 10, 15, 20 ans, 30 ans, ils jouent successivement à la Nintendo, à la Playstation, à l’amour libre et tumultueux, aux jeunes parents, à 45 ans le casque sur les oreilles et le cardiomètre au poignet ils font du footing, ils sont jeunes et beaux. Oui, même à 45 ans ils sont jeunes et beaux et ils ne savent pas combien tout cela est éphémère, tels ces insectes qui ne vivent qu’un seul jour. Qu’en un souffle de vent, qu’en une brindille de temps ils seront dans l’arthrose, r...
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Que la pluie ait à nouveau une odeur, même sale, même rance. Qu’il y ait de l’eau partout, de l’eau autour, De l’eau dans l’air, En somme, toi. Que la pluie ait encore une odeur, même sale, même rance, Qu’il y ait des fleurs, que je les aide à l’être, que je les aime, Même froides, mêmes injustes, même d’épines. Que le thé soit trop chaud, trop acide, trop amer. Que les larmes viennent à l’odeur de ma fille, aux pensées éboulis, éblouies de mon fils, Au goût de ta fleur, au soupir que je ne ...
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Petit poisson sans défense, je me débattais jusqu'à ce que pédo pas rigolo me libère. Du haut de mon petit derrière, je voyais sa sale tronche violacée, défigurée par une bouche cannibalesque de laquelle s’échappait un rire méphistophélique et bon enfant. Au-dessus de son nez, aussi gros que ses patates douces, louchaient deux petits yeux à l’éclat particulier. Il avait dans son regard un truc pas catholique que je n’aurais su bien expliquer.
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Souviens-toi de m’aimer pendant que je m’aime encore… un peu. Car demain, peut-être, il sera déjà trop tard. Aujourd’hui, je t’attends, sur le pas de ma porte ; derrière la fenêtre, je te guette, je cache mon nez derrière un pan du voilage pour que personne ne sache qu’encore, je me languis de t’attendre. Je respire lentement, je tressaute soudainement… au loin, les phares d’un véhicule. Non il poursuit tout droit, ignore tout de moi, de mon nez collé au vitrage, de mon cœur qui espère une m...
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Ce soir, j’ouvre ma fenêtre. Le disque d’or de la lune me tend les bras. Souvent, lorsque je ne dors pas, je pars la rejoindre. Dans le silence, je plonge en son centre. Tout éclairée de l’intérieur, je deviens fluorescente. Les bras levés, le visage tout habité par sa clarté, j’avance sur la pointe des pieds. Je cherche l’ami Pierrot, je le cherche mais ne l’ai jamais trouvé. J’avance sur les chemins de lune, Me voici, je ne sais comment, en équilibre sur un fil. Je me dis que d’en bas, que...