Lettres Perdues en ligne - Bibliothèque

Lettre Perdue

Ah, les jeunes d'aujourd'hui, toujours si créatifs dans leurs insultes ! Je dois dire que j'ai été impressionné par la profondeur de sa répartie. C'est tellement rafraîchissant d'entendre des jeunes exprimer leur amour pour la poésie moderne. Je me suis immédiatement senti transporté dans un autre monde, un monde où les mots ont perdu tout leur sens et où l'insulte est devenue une forme d'art. Je me suis dit : Quelle chance j'ai d'être témoin de cette évolution linguistique !

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. Je sens ma santé vaciller, et à tout instant, je pourrais te quitter. Mais avant cela, je voudrais que tu saches que j’ai peur de ne pas t’avoir assez dit… J’ai peur de ne pas t’avoir assez dit à quel point je t’ai aimé tout au long de ma vie, même dans les moments difficiles. J’ai peur de ne pas t’avoir assez remerciée pour tout ce que tu as apporté à ma vie : ton soutien, ton affection, ta patience et tes sacrifices. J’ai peur de ne pas t’avoir assez demandé pardon, ou de ne pas t’avoir a...

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Le 16 août 2023 Bonjour Samantha, Tout d’abord, sache que je ne déclinerai pas mon identité, mais tu me reconnaîtras certainement. Nous avons été amenées à travailler ensemble en été 2021 pour la franchise de restauration rapide « KFC » à Outreau. Des noms et des visages doivent défiler dans ton esprit, mais je ne pense pas que tu puisses m’identifier avec cette seule information. Et si maintenant, je te dis que j’étais une employée très maladroite ? Toujours à faire des erreurs, à me trompe...

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De l’impermanence Merci d’avoir répondu à ma lettre, avait-il dit. Je ne m’attendais pas à ce que vous le fassiez si promptement, cher ami. Vous me dites que tout change, que tout vous échappe et que votre vie vous épuise tant c’est l‘inconstance qui la définit. Je vous sens anxieux. Mais c’est - je vois les choses ainsi - parce que vous vous attachez à ce désir fervent de permanence que l’impermanence vous assaille et vous terrorise. L’impermanence a toujours été et sera toujours une des gra...

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Chère amie détachée, Je suis toujours étonnée de constater combien je m’attache vite aux gens. Même les plus inconnus, rencontrés quelques minutes, entre deux rendez-vous. Même avec ceux qui attendent avec moi en salle d’attente et que je ne reverrai jamais plus. Même avec ceux que je côtoie pendant la promenade de mon chien. Tous ces gens dont j’ignore tout ou presque ! Avec une voisine, un docteur, une grand-mère venue me parler sur un banc de square, une vendeuse. En fait, un peu n’importe...

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Mon très cher Georges Cela fait bien longtemps que je ne reçois plus de nouvelles de toi. Il est vrai que tu avais besoin de repos. Tu as dû faire plusieurs fois le tour du monde et à chaque fois tu es revenu avec des histoires extraordinaires. J’ai toujours adoré tes récits que tu agrémentais de dessins. Ils étaient si bien conçus que même sans le texte, l’histoire était compréhensible par tous. Tu aurais pu devenir documentaliste car il y a très peu d’improvisation dans tes croquis. Le Népa...

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Je vous remercie 1000 fois, avait-il dit, d'avoir pris le temps d'essaimer quelques mots sur le fil du temps - ce temps si précieux de nos jours - en réponse à mes questionnements. Merci pour votre lettre que j’ai l’heur d’avoir en ce moment entre mes mains. Ainsi sais-je ce que ma missive d’il y a deux semaines a éveillé en vous! Et quelle pertinence, ma mie ! Que dire en retour sinon que vous avez parfaitement capté l'essence des affres qui m’habitent lorsque je considère ce rapport au prés...

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Chers amis, avez-vous, ou l'un de vos proches, reçu un diagnostic de schizophrénie? Alors cette farandole vous rappellera peut-être certains souvenirs. Chers psychiatres, j'ai aussi pensé à vous. Permettez-moi de revisiter vos prescriptions et d'y apporter un complément d'objet direct sur ce dont vous ne parlez guère : les effets secondaires... Je vous comprends, pourquoi ajouteriez vous de la détresse là où il y en a déjà bien assez... Et vous avez raison, Il suffit de regarder sur la notice...

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Ma tendre militaire. O ma tendre militaire, il me semble avoir rêver... Je demeurais la simplement à observer la broderie centrale et son relief trompe l’œil. Le pourtour drapé velours d’un rouge carmin profond s’effaçait sur une toile élégamment plisser d’une couleur ocre clair qui a certains angles projetait un reflet doré. A peine ai-je entendu un léger craquement avant de voir devant moi cette si noble broderie s’écartelé dans un silence sublime. Lentement celle-ci s’est déchirée tandis q...

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Ma chère petite Cabane, C’était au nord de la France, à côté de la frontière belge. J’avais 25 ans de moins qu’aujourd’hui. Te souviens-tu petite cabane ? Je suis arrivée en train par un matin frileux, avec dans mes bagages une bible, un peu de broderie, des bobines, des aiguilles, du tissu. Quelques vêtements bien sûr. Des livres, un cahier pour écrire. Et c’est un peu près tout. Ce soir, je repense à ce moment précis de ma vie où j’étais venue te voir. Tu étais si jolie, si simple et dépou...

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Ederdun, maintenant que je te connais, je ne puis plus me passer de toi. Tu me viens de loin, d’un pays où il fait très froid. Est- ce pour cela que tu m’offres tant de chaleur ? Laisse-moi te dire que si j’ai succombé à ton charme nordique, c’est tout d’abord parce que tu es carré, avec des rondeurs harmonieuses et bien joufflu. Ensuite parce que tu sais m’offrir des moments heureux. Tu me rends « hygge », comme on dit là-bas, chez toi. Pour moi, tes amis ont dépouillé leurs gorges de leur d...

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Tes mains n’ont pas accueilli mes fleurs Tes doigts ont appelé le chevalier servant Mes roses se meurent dans ton vase L’indélicatesse les a fanées J’ignorais que tu n’offrais point tes bras Tu as fait litière de mon présent Ton attention était ailleurs Prise dans les finesses de ton calembour Emprisonnée dans les rires de l’assistance Tu n’as même pas osé une foucade Tu n’as même pas tenté la froide embrassade J’ignorais que tes yeux ne me voyaient pas Tu as passé sur mes élans Comme une ju...

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J’avance, sans que le monde en ait conscience J’avance Que de méandres en chemin ! Que de joies et que de chagrins ! Mais aussi que d’espoirs ! J’avance, je tisse mon histoire… Je chemine, j’apprends et je sème L’arc, le ciel, le brûlant poème De mon humanité Dans le petit matin hirsute ou dans le soir aux yeux cernés J’avance Elan, pâleur ou fulgurance De mon destin, j’ébauche ma passion Mots tristes ou encres en fusion Je peuple la nuit d’étoiles ou de toiles juste esquissées Où maintes que...

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Bien Cher Monsieur, A vous dont je connais la discrétion et qui recevez mes confidences en douce complicité, je peux bien le dire… Je reçus l’autre jour un billet, si beau que c’en était un bouquet, un bouquet aux parfums exaltants. Imaginez des mots colorés s’installant dans des vers comme de jolis papillons se posant avec délicatesse sur de bien jolies fleurs parmi mes préférées. Qui pouvait me couvrir de tant de belles choses ? J’eus tôt fait d’en trouver son auteur : un poète passé maître...

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Comme un père que j’ai jamais eu, Je savais que j’pouvais compter sur toi Hélas cette maladie t’as eu Ça me sert le cœur quand j'pense à toi T'es parti mais toujours là, toujours là car j' pense à toi, ta voix je l'entend plus mais ton esprit est encore là. Pour maman t'étais déjà là, Un vrai daron qui veille ses pas. Elle me parle souvent de toi Comme d’un héros qui restera là. Cette tumeur t’as mis à terre, Cachée pendant trop années. Je vois la colère de ma mère Envers ceux qui n’ont pu t...

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Voici une missive dont la rime est « on » L’adresse est indéfinie comme le pronom Vous qui nous donnez chaque fin de mois des ronds, Il peut arriver que vous sortiez de vos gonds Quand le travail ne donne pas satisfaction. Manipulés comme des pions, Vous nous pressez comme un citron. L’effort que nous donnons à longueur de saison, Aucun salaire ne peux nous faire l’affront D’en être la légitime compensation. Quand le bénéfice une année fait un bond, Le salaire ne se met pas à l’unisson. Alor...

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Sachez ma Chère Amie que je suis depuis peu affligée d’un mal, non point douloureux, qui ne me fait guère souffrir, bien au contraire, il m’épanouit et je dirai même que je le souhaite contagieux. Il ne me coûte qu’en décoctions pour les chevaux de ma berline, fort assoiffés dès qu’il leur faut faire maintes lieues. Pour être brève, je suis atteinte de la maladie de la bougeotte. Il me faut bien remédier d’une façon ou d’une autre à cette carence dans mon régime ! Et je ne suis point encore s...

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Reste là, écoute moi! J'ai tant redouté ce moment, je crois qu'il est temps; Oublie donc mes dires du passé, sur ma vie oui écoute moi! MAMAN n'était pas très juste, encore moin parfaite j'avoue, elle a commis des erreurs tu n'imagine même pas et elle a eu tort de te les cacher, de les enterrer. Elle avait peur tu sais, que tu deviennes comme elle, un peu rebelle. Je crois qu'il est temps, écoute moi! OUI! jai menti, j'ai volé, j'ai fais du mal si tu savais; je n'étais pas la meilleure élève...

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En ce jour solennel, je suis en émoi, Car demain vous continuerez sans moi. Atteint par la limite d’âge en ce mois, Je me retire comme l’exige la loi. On s’est croisé tant de fois, Ici même sous ce toit. Il m’est arrivé d’avoir des mots maladroits Quand j’invectivais mes collègues quelquefois, Mais le ressentiment, ce mal sournois, N’a jamais miné nos rapports courtois. Nous échangions de vive voix Des propos par moments grivois ; Nous avons couronné le rire roi Il régnait en maître en cet e...

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Chère dépression, La sensation Que tu nous donnes Sonne Comme un sac rempli de pierres Quand tu arrives, on fait la prière Que tu sois pas vraie Que tu partiras vite, mais tu crées Un envoûtement dont on a du mal A partir, tu nous rends sale Auprès des gens, certains nous jugent Et s'éloignent de nous, on purge Une sentence pour quelque chose Qu'on contrôle pas, on ose Pas montrer le désespoir Que tu nous donnes, on laisse croire Que tout va bien On s'éloigne des siens Dire que tu es une mala...

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C’est rempli d’une folle audace que j’ose écrire ces quelques lignes. J’espère que vous me pardonnerez, elles ne veulent aucunement blesser votre pureté admirable ! L’endroit où je me tiens et la table sur laquelle je m’appuie sont repoussants, mais les mots qui jaillissent de mon âme sont d’une blancheur diaphane et veulent vous rejoindre depuis l’exil où ils sont plongés. On m’a condamné ce matin, il n’y a plus d’espoir. Je vais mourir, c’est certain ! De ma sombre retraite, j’entends les c...

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Anges, venez consolez-moi Car je suis comme ce chamois Allant par maux et par vaux ; Cherchant de plus en plus haut La fin de la montagne, Mais la stupeur le gagne Quand arrivé vers le sommet Il voit qu’il ne pourra jamais Aller vers d’autres hauteurs ; Il n’aura point cet honneur. Il ne lui sera pas donné d’atteindre Le ciel qu’il voit s’allumer et s’éteindre ; Sa patience est sans borne, Il attend la licorne Pouvant lui ouvrir les yeux Et l’amener vers les cieux. J’attends aussi chaque ins...

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Ô, à toi, ami, ami, très cher ami. Terrible menteur ? Je me souviens seulement maintenant que j'avais un cœur; tout épris de toi, tout plein encore d'une sombre candeur. Tu disais m'aimer, alors je t'avais prété allégence et j'avait déposée mon âme à tes pieds. Mais qu'as tu fais ? Je ne sais, et jamais sans doute, je ne saurais : et, avec l'espoir de toucher la vérité, mon esprit, ma plume se sont brisées. On m'a raconté bien des histoires. Etaient elles vraies? Etait-ce des fables? Là encor...

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C’était hier. Evelyne Dhéliat s’insurgeait contre ces eaux du haut qui ne tombaient pas. Temps suspendu comme constante de la Fin. Suspension du temps également sur les parvis de la République. Partout en France, des parterres d’élus pleurent les conséquences des causes qu’ils ont tant chéries. Qui leur dira que les archontes de la Révolution aiment à se rappeler par les mortiers d’artifice ? Qu’à la place des mamelles flasques d’une assistance dévitalisée, leur succion exige des nibards fer...

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Shani, je ne te connaissais pas. Tu avais juste l’âge d’être ma fille. 23 ans, la beauté, la grâce, l’avenir devant toi. Une Fleur en croissance. L’insouciance, la vie qui s’offrait et toi qui l’aimait. Shani, tu as rejoint les étoiles et je suis sûre, quoi qu’on en dise, que les étoiles ne meurent pas. Maintenant, tu scintilles sur les robes des anges, tu voyages dans le cœur de ta mère et de ceux que tu aimes. Tu brilles désormais d’un éclat à nul autre pareil, bien au-delà de tout. Dans l...