Qu'importe les années Une luciole vole dans l’espace sans souci du temps qui passe Un papillon prend son élan sur le pétale d’une fleur amoureuse Une mouche assoiffée se frotte les mains sur le mur ensoleillé Une araignée créative tisse sa toile entre deux brins d'herbes Un coquelicot se balance au gré du vent un soir d’été Un moineau s’élance pour la première fois hors de son nid Une feuille intrépide quitte sa branche sur un chemin solitaire Un écureuil escalade plus vite que les jambes à l...
A la vie, mon corps tourne bien des pages Il part déjà sans moi vers d’autres paysages C’est un enfant farceur assoiffé de voyages Il n’a pas encore emporté tous ses bagages Je le vois tout pressé de débuter son pèlerinage Tandis que pour ma part je désire d’autres images Vieillir n’est pas facile c’est un étrange paysage Je le vois qui insiste comme un enfant peu sage Mon corps est une bougie à la flamme fragile Maintenant il commande tel un soldat habile Il avance sur son chemin vers d’autr...
Sur le contour Je suis d’ailleurs. Je ne sais d'où. Je suis une étrangère pour ce monde. J’ai la fragilité du verre La douceur du coton La légèreté d’une plume La candeur d’un regard La profondeur des abysses. Le monde a la pesanteur du plomb La lourdeur d’une ancre marine Le goût du morbide et de l’outrance La course effrénée vers la vitesse La superficialité de la mondanité L’âpreté des faux-semblants L’attrait pour les apparences La dureté du béton L’implacable violence La fausseté de ses ...
Signature d'écriture La plume glisse sur le papier l'encre coule avec douceur Le stylo caresse la page tandis que les mots défilent. La feuille est un podium chaque lettre fait sa crâneuse Habillée de sa graphie unique Chacune avance sans rature Cest un défilé de mode Je les vois qui s'assemblent Leur inconscient s'affole tandis que ma main peine à les suivre J'avais oublié le plaisir de la plume Le clavier jaloux se voit remplacé Mes deux hémisphères cérébraux travaillent à nouveau La scienc...
EDEN Belle comme le jour, 20 ans à peine, De très longs cheveux, un visage fin, un regard lumineux. Une longue robe étincelante, Une danse si bien rythmée. Et toute la vie devant soi. Belle comme le jour, à l’Aurore de ce siècle, Une bien jolie chanson, en hommage, au 7 octobre. L’affreux pogrom, le terrible, le scandaleux, le massacre. Une longue robe illuminée, Un grand goût pour la beauté. Et toute la vie devant soi. Belle comme le jour, neuve comme au jardin d’Eden Un manteau de haine pou...
La nature change sous le soleil ardent Vêtue comme un dimanche de printemps Les prairies joyeuses dans les bras du vent Et les passants ont de nouveau le temps Les fleurs changent sous le soleil brûlant Vêtues de lumière dans les yeux des amants Les rivières brillent riches de leurs diamants Et les passants sourient par ce beau temps Les paysages changent sous le soleil riant Embaumés de candeur dans les yeux de l’enfant Les chemins étourdis tournent vers l'avant Et les passants marchent d'un...
L’amour est une fleur à la beauté fragile Je contemple ses pétales aux formes si graciles Dieu que c’est bon l’Amour avec nos mains habiles Qui vont de découvertes à nos joies si fébriles J’aime les mots des belles chansons d’amour J’écoute leur récit qui n’a rien de vulgaire Rien n’est plus beau et ce serait contraire De changer les paroles pour d’autres faux-détours L’amour scelle au divin pour qui aime vraiment Ni de gros mots ni rien de bas pour le cœur des amants Rien n’est plus sacré qu...
Les yeux baissés (Ou autiste regard) Un regard porte en lui tant de souvenirs Il me cueille en un joli bouquet de fleurs Les pupilles apportent leurs si doux sourires Elles me visitent comme un enfant sans peur Les regards portent en eux tant de blessures Ils sont un feu dont les flammes me brûlent Les chagrins m’emportent dans leurs bras Tant je ressens ce qui ne se dit pas Les regards drainent avec eux tant de pleurs Ils me touchent par leurs peines ou leurs erreurs C’est une étreinte dans ...
La musique du violoncelliste s’envole à tire d’ailes Elle m’emporte en voyage au centre de mon âme Je brûle oui, je brûle de son archet de flammes Mon Dieu, tant me transperce sa mélodie si belle ! Voilà que les sons me posent hors de moi-même Dans ce lieu quelque part entre le souffle et le vent Dans cet endroit que nul ne connait sauf au-dedans Mon Dieu, tant me saisit la beauté que j’aime ! Je suis comme déracinée entre le ciel et l’eau J’ignorais même qu’il existe tant il est beau Ce pays...
Le cadran de l'Amour Un bouquet de roses pâles dans un vase en verre Un petit chiot sur mon lit lance son jouet dans l’air Un concerto au piano s’élève dans l’espace autour Je baille les yeux déjà ouverts par le don de l’Amour La nuit semble avoir du mal à laisser place au jour Une lampe éclaire de ses ombres les tableaux du mur Un sourire sur le visage intérieur de la jolie nature Je n’entends à cette heure que les doux murmures Ceux des oiseaux impatients de célébrer l’azur La nuit semble a...
Tout est grâce Du malheur de ma vie à la lumière du soir De la beauté du monde aux carences du cœur Des fautes commises à mes peurs dans le noir Aux grandes joies comme aux petits bonheurs Des bonnes nouvelles aux envols des oiseaux Des battements d’ailes à la pesanteur du corps Des couleurs de partout aux mauvais coups du sort Aux jolies saisons comme aux tristes fardeaux Tout est grâce Des rires de partout aux départs des amis Même si je pleure au milieu de mes nuits Ma foi blesse mon âme d...
Mutique Avez-vous déjà connu ces moments où tout est si violent Qu’il ne vous reste plus que le silence en guise de mots ? Avez-vous déjà vu les explosions de la lave des volcans ? C’est la force des émotions qui surgissent vers le haut. Des regards méchants, des réponses cinglantes, tant de tourments Qu’il ne vous reste plus que le bâillon sur les lèvres fermées Des mots cruels, des froideurs ordinaires, les larmes d’enfants Et voilà la lourdeur de la pierre sur votre bouche serrée Trop choq...
Ma danse Petite étoile filante sur la scène de mes opéras Je danse à l’intérieur ivre du vent de ma tristesse Seule en mon univers je virevolte avec hardiesse Plus rien ne compte que mes beaux entrechats Petite fleur j’explose en haut vers les lumières J’espère toucher le ciel de la joie solitaire Seule sur ma scène je m’accroche au soleil Plus rien ne compte que l’espoir qui s’éveille Petite danseuse, je tourne, je m’envole et balance Je veux rejoindre l’autre vie qui existe au-dedans Seule ...
Paysan Je suis un paysan c’est mon travail ma vocation Depuis petit, je voulais être bon fermier J’étais heureux avec l'idée d’une belle mission Depuis l'enfance, je voulais vivre ce métier Et puis les normes sont venues comme des insectes rongeurs Elles sont trop nombreuses à me miner comme des parasites Et puis les normes ont tout broyé jusqu’au fond de mon coeur Maintenant quand je me lève je me demande encore si j’existe J’étais un paysan joyeux qui aimait semer ses champs de blé Rien d’a...
Jardin d’enfants J’ai vu des anges qui s’ébrouaient dans le ciel qui m’élève Tandis que les enfants jouaient à marcher sur un fil invisible J’ai vu des balançoires qui s’envolaient dans l’espace des rêves Tandis que des petits s’inventaient des pouvoirs invincibles J’ai vu des petits chiens courir après l’enfance qui va si vite Tandis que d’autres regardaient assis sur les bancs de la joie J’ai vu des acrobaties savantes en forme d’avions qui s’agitent Tandis que dans mes yeux mes larmes bril...
Sh’ma Israël (Ode contre l’antisémitisme) Ecoute Israël, console-toi mon peuple, console-toi, la vie vaincra Les méchants tomberont aussi sûr que le soleil les soirs d’hiver Ecoute Israël, sèche tes larmes, je t’entoure de mes bras Les méchants perdront la face, près de moi, reste blotti et fier Ecoute Israël, mes paroles sont dans ton cœur, sur le bandeau de ton front A l’entrée de ta maison, aux portes de ta ville, et dans le creux de mes bras Ecoute Israël, toute chair est comme l’herbe de...
Retourne d'où tu viens ! Toi qui as blessé le cœur d’une enfant aimante Toi qui mens comme un arracheur d’âmes innocentes Retourne à tes enfers où le diable charmeur t’enchante Eloigne toi de moi fils du mal aux paroles accablantes Celui qui touche à l’enfance est un démon de la terre Qui n’a pour finalité que la haine à la saveur amère Retourne à tes idoles où le diable amusé t’enchaine Eloigne toi de moi fils de l’ombre abreuvé de haine Tu ne vaux pas mieux que tes pères avant toi Qui pour ...
Cosmos La terre dans son ocre splendeur m’emporte loin d’ici Elle tourne sur son axe dans sa valse mouvante à l’infini Sa ronde vertige les cieux jusqu’aux rivages de l’oubli Je danse avec elle libre dans l’espace isolé de ma vie Le feu dans sa chaleur vermeille brûle avec vigueur Déchirée par son énergie, je m’étincelle en flammes Son crépitement murmure ses secrets de l’intérieur J’écoute son chant libre dans l’âtre de mon âme La mer déchaînée s’écume sur les bords d’une plage Noyée par ses...
Il est des êtres qui vous arrachent le cœur par leur innocence Des êtres qui vous procurent comme une bouffée de repentance De n’être que soi, de n’être que ça, de n’avoir pas ce talent Non pas la musique, non pas le piano, mais cette enfant Je voudrais être Lucy pour quelques instants seulement Juste le temps de goûter avec elle le délicieux moment Où les anges chantent avec elle dans son cœur si grand Ce moment précieux où ils se mêlent rieurs à son chant
Viens vers Demain Blottie dans le secret de ma vie, Emmêlée dans mes nœuds labyrinthes Je cherche la lumière et l’envie Loin de ces fadeurs et ces plaintes Cachée dans le creux de mon arbre Pétrie de mes nombreuses peurs Je m’éloigne de tous les malheurs Et des tristes récits macabres Protégée à l’ombre des forêts fidèles Etourdie par leurs muettes mélodies Je vole avec elles immobiles et si belles Ma tête posée sur une épaule amie Camouflée dans son manteau de feuilles Entourée par ses bras ...
Les cabossés Sandrine portait une longue jupe noire jusqu’aux pieds Assise sur un banc de square avec l’air perdu Je la reconnaissais : avec sa clope entre les lèvres Et ses mains qui tremblaient à la recherche De son mouchoir pour essuyer sa chaussure sale. Michel portait un vieux chapeau tout délavé, Assis au bar tabac juste devant le boulevard Ses rides profondes lui barraient le visage Comme autant d’entailles que la vie lui avait assénées. Je les observais parfois, J’aurai même pu les de...
Je suis un peu… Ce soir, je ne sais pourquoi, tout pleure juste à côté, partout, si près, si loin Tout crie, tout meurt et sans ma plume pour écrire, je mourrai bien aussi Je suis un peu…. Comme une feuille à l’automne qui frémit au moment de toucher le sol Comme les pas sur ce chemin perdu qui cherchent sans trouver Comme l’oiseau tombé du nid qui se brise comme du verre Comme les gouttes d’eau qui pleurent la course des nuages en deuil Comme une harpe sous les doigts du vent qui s’essouffle...
La volière des mots Je voudrais écrire tout ce que mon cœur contient. Impossible. Les mots m’échappent comme les oiseaux s’enfuient de leur volière. Je voudrais te dire combien mon âme est pleine de vie. Traversée par des tempêtes que personne ne voit. Mais tout s’envole comme la mélodie esseulée d’un concerto. Ô comme est vain le tumulte de la terre en débats de mots ! Comme j’ai mal aux bruits du siècle ! Alors que, là, logée au creux de nous, se cache le plus beau : L’indicible qui s’ébat ...
J’ouvre ma fenêtre, un horizon d’immeubles devant moi, Une cour en béton aux voitures stationnées. Sans compter les poteaux, les traits dessinés sur le sol Et bien sûr les déchets des gens trop pressés qui s’en moquent. J’ouvre ma fenêtre, le ciel bleu fait peine à voir Peuplé de nuages qu’il n’a pas convoqué, il a l’air ennuyé. Quelques murs en pierre fatiguées Et des oiseaux qui se posent égarés. J’ouvre ma fenêtre, des chagrins pleuvent sur le bitume en manque. En vérité, je ne vois rien d...
Que reste-t-il de nous ? Il ne reste plus rien de Bakhmout C’est avec ce gros titre sur une chaine d’info que ce matin je me lève. Bâtiments éventrés, plus de parcs, plus de gens, plus d’arbres, plus d’enfants, Plus de routes, plus de lampes, plus de fenêtres, plus de portes, plus de trottoirs, Plus de vie. Plus d’amour. Plus de rien… De rien à rien du tout. Je cherche en vain ce qui nous rassemble. Que reste-t-il de nos souffles, nos mots, nos bras, nos baisers, Nos lettres, nos tendresses, ...
