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En France, une œuvre entre dans le domaine public 70 ans après la mort de tous ses auteurs.
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Renée Vivien (1877 - 1909) Recueil "À l'heure des mains jointes" Paroles à l'amie Tu me comprends : je suis un être médiocre, Ni bon, ni très mauvais, paisible, un peu sournois. Je hais les lourds parfums et les éclats de voix, Et le gris m’est plus cher que l’écarlate ou l’ocre. J’aime le jour mourant qui s’éteint par degrés, Le feu, l’intimité claustrale d’une chambre Où les lampes, voilant leurs transparences d’ambre, Rougissent le vieux bronze et bleuissent le grès. Les yeux sur le tapis ...
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Histoire d’un bon bramin Conte Je rencontrai dans mes voyages un vieux bramin, homme fort sage, plein d’esprit et très savant ; de plus il était très riche, et partant il en était plus sage encore ; car, ne manquant de rien, il n’avait besoin de tromper personne. Sa famille était très bien gouvernée par trois belles femmes qui s’étudiaient à lui plaire ; et, quand il ne s’amusait pas avec ses femmes, il s’occupait à philosopher. Près de sa maison, qui était belle, ornée et accompagnée de jar...
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J’ai regardé dans mon propre cœur : C’est là que je L’ai vu. Il n’est nulle part ailleurs. Je ne suis ni chrétien, ni juif, ni parsi, ni même musulman. Je ne suis ni d’Orient ni d’Occident, ni de la terre, ni de la mer. J’ai abdiqué la dualité, j’ai vu que les deux mondes ne sont qu’un. Un Seul je cherche, Un Seul je contemple, Un Seul j’appelle. Il est le premier, Il est le dernier, l’extérieur et l’intérieur. Je ne sais rien d’autre que « Ô Toi », « Ô Toi qui est ». Je suis enivré par la co...
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Mon cœur souffre et la douleur engourdit Mes sens, comme si j'avais bu d'un trait La ciguë ou quelque liquide opiacé, Et coulé, en un instant, au fond du Léthé : Ce n'est pas que j'envie ton heureux sort, Mais plutôt que je me réjouis trop de ton bonheur, Quand tu chantes, Dryade des bois aux ailes Légères, dans la mélodie d'un bosquet De hêtres verts et d'ombres infinies, L'été dans l'aise de ta gorge déployée.
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Les yeux - Recueil "La vie intérieure" Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux, Des yeux sans nombre ont vu l’aurore ; Ils dorment au fond des tombeaux Et le soleil se lève encore. Les nuits plus douces que les jours Ont enchanté des yeux sans nombre ; Les étoiles brillent toujours Et les yeux se sont remplis d’ombre. Oh ! qu’ils aient perdu le regard, Non, non, cela n’est pas possible ! Ils se sont tournés quelque part Vers ce qu’on nomme l’invisible ; Et comme les astres penchants, Nous quit...
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Louis-Philippe de Ségur 1753 -1830 Eau d'en vie Rions, chantons, aimons, buvons : En quatre points c'est ma morale. Rions tant que nous le pouvons, Afin d'avoir l'humeur égale. L'esprit sombre, que tout aigrit, Tourmente ce qui l'environne ; Mais l'homme heureux qui toujours rit Ne fait jamais pleurer personne. Quand Dieu noya le genre humain II sauva Noé du naufrage, Et dit en lui donnant du vin : « Voilà ce que doit boire un sage. » Buvons-en donc jusqu'au tombeau : Car, d'après l'arrêt d'u...
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Le soleil sous la mer, mystérieuse aurore, Éclaire la forêt des coraux abyssins Qui mêle, aux profondeurs de ses tièdes bassins, La bête épanouie et la vivante flore. Et tout ce que le sel ou l'iode colore, Mousse, algue chevelue, anémones, oursins, Couvre de pourpre sombre, en somptueux dessins, Le fond vermiculé du pâle madrépore. De sa splendide écaille éteignant les émaux, Un grand poisson navigue à travers les rameaux ; Dans l'ombre transparente indolemment il rôde ; Et, brusquement, d'u...
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Guy de Maupassant — Ce soir-là j’avais lu fort longtemps quelque auteur. Il était bien minuit, et tout à coup j’eus peur. Peur de quoi ? je ne sais, mais une peur horrible. Je compris, haletant et frissonnant d’effroi, Qu’il allait se passer une chose terrible... Alors il me sembla sentir derrière moi Quelqu’un qui se tenait debout, dont la figure Riait d’un rire atroce, immobile et nerveux : Et je n’entendais rien, cependant. Ô torture ! De sentir qu’il se baisse à toucher mes cheveux, Qu’il...
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« Souvent sur cette tombe, de jeune fille, Cleino, la mère appelle éplorée son enfant chérie trop vite enlevée, invoquant l'âme de Philainis qui, avant l'hyménée, a franchi les pâles eaux du fleuve Achéron. » — Anthologie palatine, livre vii, 486 (trad. Fr. Jacobs) « Tu es donc morte, ô Maera, près d'un buisson épais, jeune Locrienne, la plus rapide des chiennes aux voix aimées. Qu'il était subtil et funeste, le poison qu'injecta dans ta patte légère une vipère au cou tacheté ! » — Anthologie...
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Les écrivains Où fuir ? Où me cacher ? Quel déluge d’écrits, En ce siècle falot vient infecter Paris, En vain j’ai reculé devant le Solitaire, Ô Dieu du mauvais goût ! Faut-il donc pour te plaire Entasser des grands mots toujours vides de sens, Chanter l’homme des nuits, ou l’esprit des torrents, Mais en vain j’ai voulu faire entrer dans ma tête, La foudre qui soupire au sein de la tempête, Devant le Renégat j’ai pâli de frayeur ; Et je ne sais pourquoi les esprits me font peur. Ô grand Hugo,...
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Erinna Ancienne poétesse grecque du IVe siècle av. J.-C. Ma tombe, mes sirènes et mon urne de deuil Qui gardent les cendres minces d'Hadès, Dites au revoir à ceux qui passent Qu'ils soient concitoyens ou originaires d'autres États, Et que ce tombeau me tient, épouse. Dites aussi, que mon père m'appelait Baucis, Et que ma famille était de Teno, Pour qu'ils sachent Et que mon amie Erinna a gravé sur ma tombe, cette épitaphe. Je suis le tombeau de Baucis, un jeune marié, Et comme vous passez à c...
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Jules Laforgue - Il jouait avec les mots et en créait fréquemment. Passionné de musique. Il refusait toute règle de forme pour l’écriture de ses vers. Il est connu pour être l'un des inventeurs du vers libre. * * * Oui, ce monde est bien plat ; quant à l’autre, sornettes. Moi, je vais résigné, sans espoir, à mon sort, Et pour tuer le temps, en attendant la mort, Je fume au nez des dieux de fines cigarettes.
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Ondine Valmore 1821-1853 Vois ce fruit, chaque jour plus tiède et plus vermeil, Se gonfler doucement aux regards du soleil ! Sa sève, à chaque instant plus riche et plus féconde, L’emplit, on le dirait, de volupté profonde. Sous les feux d’un soleil invisible et puissant, Notre coeur est semblable à ce fruit mûrissant. De sucs plus abondants chaque jour il enivre, Et, maintenant mûri, il est heureux de vivre. L’automne vient : le fruit se vide et va tomber, Mais sa gaine est vivante et demand...
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"Pour les femmes, il est l’idéal. Il sait manœuvrer sans faire de jalouses. Il choisit l’élue du jour" ~ "Eh bien, non, ce n’est point un causeur..." – Causer ! Qu’est cela ? Causer, madame, c’était jadis l’art d’être homme ou femme du monde ; l’art de ne paraître jamais ennuyeux, de savoir tout dire avec intérêt, de plaire avec n’importe quoi, de séduire avec rien du tout. Aujourd’hui on parle, on raconte, on chipote, on potine, on cancane, on ne cause plus, on ne cause jamais. L’ardent musi...
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Federico García Lorca 1899 - 1936 à Grenade (Espagne). Sonnets de l’amour obscur Plaies D'amour Cette lumière, ce feu qui dévore, ce paysage gris qui m’accompagne, cette douleur pour une seule image, cette angoisse de ciel, d’heure et de monde, toutes ces larmes de sang qui décorent, torche glissante, une lyre sans âme et ce poids de la mer qui vient me battre et ce scorpion qui le cœur me remord sont guirlande d’amour, lit de détresse où sans rêver je rêve ta présence parmi les ruines de mon...
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Les Chroniques de Guy de Maupassant L’Art de rompre ! Le Gaulois, 1881 « La femme est comme votre ombre ; suivez-la, elle vous fuit ; fuyez-la, elle vous suit. » E. Manet - En bateau - 1874 […] Les femmes souvent (celles qui en valent la peine) sont désespérément fidèles ou plutôt (pardon du mot) désespérément crampons. Et ce n’est jamais à leurs maris qu’elles sont fidèles ; oh ! ça non, mais à l’homme à qui elles ne sont unies que par un lien bien faible, le caprice ! Explique qui pourra c...
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Rubén Dario - 1867-1916 Aimer, aimer, aimer, aimer toujours, avec tout l’être et avec la terre et avec le ciel Avec la lumière du soleil et la noirceur de la boue Aimer pour toute science et aimer pour tout désir Et quand la montagne de la vie S'avère être dure et longue et haute et pleine d’abîmes Aimer l'immensité, celle d’amour allumée Puis brûler dans la fusion de nos poitrines mêmes ! - Rubén Dario -
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Onzième fable du livre IX publiée en 1668 Cette fable est dédiée au duc de La Rochefoucauld * * * Un Homme qui s'aimait sans avoir de rivaux Passait dans son esprit pour le plus beau du monde : Il accusait toujours les miroirs d'être faux, Vivant plus que content dans son erreur profonde. Afin de le guérir, le Sort officieux Présentait partout à ses yeux Les conseillers muets dont se servent nos Dames ; Miroirs dans les logis, miroirs chez les Marchands, Miroirs aux poches des Galands, Miroir...
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GUY DE MAUPASSANT LE ROMAN (1888) Préface de Pierre et Jean ___ Je n'ai point l'intention de plaider ici pour le petit roman qui suit. Tout au contraire, les idées que je vais essayer de faire comprendre entraîneraient plutôt la critique du genre d'étude psychologique que j'ai entrepris dans Pierre et Jean. Je veux m'occuper du Roman en général. Je ne suis pas le seul à qui le même reproche soit adressé par les mêmes cri...
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( Les Chroniques de Maupassant - Le Gaulois -1882) Émile Zola « Il a déchiré, crevé les conventions du comme-il-faut littéraire, passant au travers ainsi qu’un clown musculeux dans un cerceau de papier. » « J’ai voulu seulement esquisser en quelques lignes la silhouette de ce grand et si curieux écrivain, au moment où Le Gaulois va publier son œuvre nouvelle, Pot-Bouille » Guy de Maupassant Il est des noms qui semblent destinés à la célébrité, qui sonnent et qui restent dans les mémoires. Peu...
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Benjamin Constant Lire mon article sur ce roman ici : Lecture d'un extrait de la dernière lettre d'Ellénore. Extrait du chapitre 1 d'Adolphe : J'avais contracté dans mes conversations avec la femme qui la première avait développé mes idées une insurmontable aversion pour toutes les maximes communes et pour toutes les formules dogmatiques. Lors donc que j'entendais la médiocrité disserter avec complaisance sur des principes bien établis, bien incontestables en fait de morale, de convenances o...
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Guillaume Apollinaire 1880-1918 - A la Santé Avant d'entrer dans ma cellule Il a fallu me mettre nu Et quelle voix sinistre ulule Guillaume qu'es-tu devenu Le Lazare entrant dans la tombe Au lieu d'en sortir comme il fit Adieu adieu chantante ronde Ô mes années ô jeunes filles Non je ne me sens plus là Moi-même Je suis le quinze de la onzième Le soleil filtre à travers Les vitres Ses rayons font sur mes vers Les pitres Et dansent sur le papier J'écoute Quelqu'un qui frappe du pied La voûte
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Nossis Poétesse grecque. Amour L’amour est chose la plus douce, L’amour passe tous les bonheurs, Le miel est moins doux dans ma bouche. Ainsi dit Nossis en son cœur. Ah ! qui n’a pas, ô toi beauté, * * * Prière Héra, vénérable déesse, Qui viens si souvent jeter du haut du ciel Un regard sur ton temple parfumé de Likinion, Daigne agréer ce vêtement de lin, Qu’avec sa fille Nossis A tissé pour toi la noble Théophilis, Fille de Kléocha. Connu le goût de tes baisers, Ignore le prix de tes fleurs.
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Correspondance de George Sand et d’Alfred de Musset publiée en 1904 ***** Contexte Le jeune Alfred de Musset - de six ans son cadet - et George Sand vécurent une relation, houleuse, passionnée, agrémentée de trahisons et de ruptures. Cet épisode donna lieu à une intense correspondance qui compte des lettres d'amour parmi les plus belles de la langue française. George Sand et Alfred de Musset ont souhaité après leur mort laisser à la postérité leurs échanges afin de rétablir la vérité sur leu...
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HUMAIN, TROP HUMAIN, II, 17 Friedrich Nietzsche « L’art doit avant tout embellir la vie, donc nous rendre nous-mêmes tolérables aux autres et agréables si possible : ayant cette tâche en vue, il modère et nous tient en brides, crée des formes de civilité, lie ceux dont l’éducation n’est pas faite à des lois de convenance, de propreté, de politesse, leur apprend à parler et à se taire au bon moment. De plus, l’art doit dissimuler ou réinterpréter tout ce qui est laid, ces choses pénibles, épou...