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Femme Vata - Biographie & Autobiographie

Biographie & Autobiographie "Femme Vata" est une biographie mise en ligne par "Ancolies"..

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22   Allo le monde

 

 

Désolé mon vieux, il n'y a pas d'abonné au numéro demandé. Pour revenir au menu principal et tout recommencer, tapez 1 ; pour parler à personne, tapez 2 ; et pour vous pendre, arrachez le fil reliant votre modem à la prise téléphonique et cessez de souffrir et nous emmerder.

 

23   comme elle s'en allait

Comme elle s'en allait j'entendais
une pièce en inox qui glissait
dans un vieux juke-box
qui m'accompagnait, comme elle s'en allait

Dans le vieux refrain je sentais
un vent violent doux qui lissait
de ses doigts mon visage
mon visage

Je me revoyais, bagarreur de plage un peu fou
coucher les lèvres des filles en joue
croire à tout

Comme elle s'en allait
comme elle s'en allait

Comme elle s'en allait
comme l'aile comme prévu
glissait vers le soir,
comme ma main fatiguée
frôlait les rosiers noirs, comme d'un revers rougi
j'effaçais une pensée, une larme de pluie

Comme elle s'en allait
comme elle s'en allait

 

24   esquifs et récifs

 

J' t'aimais j' t'aime plus, c'est quoi la vie.... Et voyez une nouvelle fois comme nos embarcations les plus fortes sont esquifs, comme nos sentiments les plus purs et durs sont également récifs. Voyez comme ils se rencontrent, comme ils se haïssent et s’emplâtrent. Et voyez comme nos vies sont destins gravés comme esquisses, comme nous trempées d'acier peut-être, et de tendres et immenses roseaux roses très certainement.

Une petite phrase, rien qu'une petite phrase, un simple mot banal suivi d'un autre : "Tu ne peux pas rester".

Et alors, comme ça, sans prévenir, en une seconde le dôme de ton cœur qui s'effondre. Quelque chose comme une fin subite du monde, la terre qui s'engloutit, et le ciel riche et bleu d'un coup drapé d'une peine immense à l'infini. Et la chair la plus blanche de ton cœur écrasée sous des rochers de ronces. La meilleure part de toi-même abasourdie et hurlante.

 

25   ancolies

 

Et maintenant, que vais-je faire, de tout ce temps, que sera ma vie ? (trop facile 1 pt). La terre sans toi, Femme vata, la terre c'est petit. Pour qui ces chansons à partager, pour qui ces textes, ces innombrables dessins que j’ai fait sur les murs ? Pour qui ma guitare et ma voix ? La terre entière : un cœur noué dans un corps réfugié enserré de sombre. Chanter sans toi ? Filet de voix vidé de tous les souffles du vent de ton amour qui chaque jour m'entraînait. Plus envie de rien. Manger pourquoi faire ? La vie sans toi ? Mon cœur qui ne bat pas. Disparue, envolée la joie, la joie perpétuelle. L'envie. Mon cœur qui s'est tu. Pour qui ce jour nouveau, ces minutes et ces pages ? La ville rose et toutes ses sœurs vidées de leurs âmes, leurs musiques, leurs couleurs, tandis que, où que je marche, où que je pense, où que je dorme, tu es là, partout.

Alors que maintenant, maintenant tu es ailleurs. Tout ton cœur ailleurs. Sans plus de place pour notre part secrète.  Je supporte pas ça.

Mes ancolies à plat, je t'aime.

Hier soir, assise sur mon tapis, tu me l'as dit : que tu ne m'aimais plus, d'amour. Tu tournes les tiennes, de pages, tu fais ton voyage. J'ai rien à dire contre ça. J'ai même toujours soutenu le contraire. Fais ton putain de voyage et fais ta vie, je t'ai dit mille fois.

Et moi et moi et moi là-dedans ? Sans doute je voulais pas y penser. Parce que j'avais pas la réponse. Ou parce que la réponse n'était pas la bonne.

Je t'aime. Je t'aime si fort. Et j'ai juré de ne jamais t'en vouloir. Mais j'écris pour rien. Amputé, naufragé, effacé de toi, j'écris mal, je vis mal, je respire mal, je ne suis que mal et oppression. Et alors comment tu pourrais m'aimer dans ces conditions ?

Bon. Voilà. Stop. Chaque histoire a ses limites peut-être.

Ou peut-être, stop, j'ai trop fait la fête.

Bon. Voilà. Stop. Et maintenant. Et puis.


... quelques ancolies...

Alors, encore et toujours poursuivre mes fleurs sauvages solitaires ? J'ai bien tourné et écrit des milliers de pages de vie. Qui sait, peut-être c'est pas fini ?

Fasse que leurs couleurs chassent pour quelques heures ta mélancolie

Fasse que ces fleurs pâles un instant te parlent d'espoir et d'oubli.

 

26   sms à l’amour qui se barre 3

 

J'ai rêvé qu'on faisait un enfant. Je me suis réveillé, c'était des triplés. Après, forcément tu penses, j'avais bien moins de temps pour t'envoyer des sms tendres. Tous ces biberons à préparer, à distribuer, tout ça. Alors j'ai fait la seule chose à faire : vous aimer tous très fort.

 

 

27   De retour de Vendée

 

 

Y suis retourné en Vendée. Pas en Ford focus, en train. La vrille au cœur. Qu’il est long le trajet d’aimer.

Un vent tourmenté sur les marais soufflait. Tourmenté ? et pourquoi pas irrité ? La nature est-elle parfois irritée ?

Le vent et nos vies tourmentés soufflaient sur les étiers des salants, sur chaque dune et la mer toute entière.

Soufflaient sur les rêves éveillés des hommes qui, bien obligé, qui dansent et qui dorment,

à l'image, bien obligé, des algues, sèches et craquantes sous nos 2 pieds nus,

à l'image des barques ballottées ou fracassées par les flots, puis échouées vibrantes et immobiles, couchées à marée basse,

à l'image de nos histoires vivantes et lasses. Et vivantes et lasses. Et qui dorment et qui dansent encore et encore.

 

En Vendée où le vent et la vie et le jour et la nuit s'abattaient pour une visite régulière et rapide ; où le vent et la vie roulaient mon cœur violent dans le rouleau des vagues ; et griffaient mes mollets des plaintes libérées du sable ; et crissaient mes yeux et mordaient mes cheveux de brûlures et de plaies cataractes. Car partout tu étais là et partout tu n’étais pas là. Et mes yeux, de sable acéré et de chagrin et d’émotion immense, étaient rouges et irrités.

 

Et j'ai marché à marée lasse, vu et parlé seul aux rochers à voix basse.

Aux rochers, aux voiliers de nous-même, de chair, d'air, de pleurs et de granit.

Si j’ai eu des réponses ? Toujours les mêmes, toujours les mêmes prisons.

Toujours et partout, le vent et la vie obsédante et secouée de peine intense, la vie et le départ de toi, femme disparue et vata, femme si loin mais toujours et encore si proche. Oui, je crains le retour de Vendée, en la ville presque rose. 0ù seras-tu ? Absente et déchirante à tous les coins de rue ?

 

T’oublier ? Et pourquoi je prends pas mon grand chapeau et puis mes bottes pour aller m’installer à dix mille lieues de toi ?

 

28   Etreintes

 

Tu nous bassines. Mets-la en veilleuse, tu nous pompes et tu nous creuses. Décide-toi une bonne fois : éteins-la ou étreins-la. Tu piges ?

Faites chier.

 

29    Ma girl

 

Ma girl ?! Quoi qu’est-ce qu’elle a ma girl ??! Et d’abord, pourquoi elle est pas là ??! Pourquoi je suis seul et fait comme un rat ?

L'ombre de l'ombre, de l'ombre de l'ombre
là où sombre le sombre

Vata la claire, rive profonde
je vagabonde, je viens vers toi

Vata la claire, ces mots qui songent
sont faux mensonges pour toi

Un rêveur, un idiot, moi ? Mais qu’y a-t-il de plus intelligent que dire « je t’aime » ?

Et c’est l’hiver. J’ai besoin de chaleur humaine. C’est l’automne de ma vie, j’ai besoin d’être consolé. Je vous écris d’un pays qui s’appelle Seul. J’ai besoin d’être accompagné.

Je t’aime et puis je meurs. C’est normal docteur ? Et que signifie le verbe Pleurer en Silence des Larmes Muettes et Invisibles quand ça me brûle de te regarder.

Est-ce que tu penses à moi quelquefois quand tu danses
sans moi dans la nuit plus dense...

Et pourquoi les pierres roulent et sont malheureuses, on peut savoir ? Parce qu'elles sont éternelles peut-être ? Et les diamants d’amour alors ? Parce qu'ils valent la peau du cul à l'achat et peau de balle à la revente ? Bref, j'y comprends rien.

 

 

30  pardon

 

Pardon si c'est choquant. Comme question. Pardon si c’est une question à la con. Je sais pas. Je sais rien.
Qu'est-c' qu'est-l' plus long à faire : le deuil d'un mort ou d'un vivant ?

Pharaon, réponds-moi, pharaon réponds (Difficile, 14 pts).


 

31  Et qu’en disent les sciences exactes ?

 

Gaffe : contrairement aux croyances populaires, le revers de l'amour n'est pas la haine mais la folie.

 

 

32  l'amour sans

(couteau à purée)

 

Un homme en sa cuisine. Il a déployé la planche de bois rabattante astucieusement fixée au mur qui fait office de table à festoyer. Il va pour attaquer un steak haché-purée, préparation qu'on devine dictée par le sale état de sa mâchoire. Bon appétit quoi qu'il en soit.

Mais ? qu'est ceci ? A l'instant précis où le couteau s'apprête à travailler la tendre viande d'herbe, de sang et de terre, le geste reste en suspens. Puis, sans que la moindre expression sur le visage de l'homme vienne nous éclairer sur le pourquoi du comment, voilà qu'il repose sa fourchette, repousse son tabouret, se dresse humble et fier sur le lino du sol jamais réellement dégraissé et balance le couteau (un banal modèle en inox à bout rond) qu'il avait conservé en main droite dans l'évier. Diable ! l'homme est-il malade ? brusquement saisi d'une envie de vomir ? ou encore vient-il d'être sous nos yeux frappé par l'esprit saint végétarien ? Pendant ce temps que la purée refroidit je sais.

Végétarien tu parles ! L'homme fait trois pas, plonge la main sur une étagère, empoigne par le manche un impressionnant couteau à découpe, grand, gros, puissant, effilé, acéré, pointu et tout. Ça c'est du couteau et les steaks hachés n'ont qu'à bien se tenir. Même la purée, d'ordinaire d'un jaune calme et serein, se choppe une peur bleue. Variante : purée apeurée.

C'est ça, du calme ! En fait l'homme ne va rien pourfendre du tout sauf quelques sentiments négatifs. En fait c'est un simple réflexe d'auto défense dont il s'agit. En fait c'est pas du tout au steak purée que ce couteau s'adresse. Nan, ce couteau, ce glaive dressé parle à quelqu'un :

C'est ça ! Viens donc ô Femme sœur et désirée, viens donc essayer de me faire mal, pour voir !

Oui, fendant l'air et la tendre mousseline jaune, ce couteau dit : L'amour c'est moi, oui ou quoi, bordel !

 

L'amour c'est moi, tu parles ! L'homme ricane dans sa mâchoire crispée : de l'aube à l'aube, Femme tant désirée et tant absente est partout présente, et l'homme n'est quasi que mal.

 

33  Des colliers

 

Comme tu m’as fait des colliers
comme tu m’as dit je t’aime
comme tu as tout emporté
l’insouciance et puis l’été
comme il faut continuer quand même

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Auteur

Ancolies

06-09-2012

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Femme Vata appartient au recueil Roman

 

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