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Femme Vata - Biographie & Autobiographie

Biographie & Autobiographie "Femme Vata" est une biographie mise en ligne par "Ancolies"..

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11  La fin du monde

 

Amour secret, amour très très intime, amour balèze. Amour plus fort que nous, vous et tout. Ok ok on sait. Et puis ?

 

Et puis ce soir je vais dîner chez elle, la retrouver, lui ramener sa splendide voiture, baigner dans les sentiments fleuves. Dring, c’est moi.

 

Elle a les yeux et le sourire brûlants d’amour quand elle ouvre la porte. Tout ça pour moi, quel miracle les amis !

 

Dreling dreling dreling ? Ça y est, t'as entendu cette fois ?!

- Quoi ? De quoi vous me causez là ?

 

On dîne, on cause, l’iris de ses prunelles pétille et brille, vraiment quel cadeau ! Je suis tellement heureux et reconnaissant que j’écoute à peine ce qu’elle me dit. Elle me raconte qu’elle a rencontré quelqu’un. Bravo ! Je la félicite. Mais que c’est pas avec ce gus qu’elle pourra faire un enfant, pas assez fiable le gars, elle me dit. Ah mince alors, je lui rétorque sincère. Depuis le temps que je lui serine qu’elle doit faire un enfant et qu’elle a plus beaucoup de temps. Nan, pas avec lui, c’est pas le profil ! elle rigole songeant à son gus. Quel dommage je répète.

 

Et pourquoi pas avec moi l’enfant ? demandez-vous. Pfffttt….  Vous parlez d’une question toute neuve ! Mille fois je me la suis posée. Eh bien pas avec moi parce que j’ai presque cent ans, mille ans je veux dire, et que j’habite douze m2. Voilà pourquoi.

 

Et puis, le repas de retrouvailles achevé, et moi mourant d’amour et d’impatience, je propose à Femme vata qu’on rejoigne sa chambre.

Non, tu peux pas rester.

 

Dreling dreling tu parles ! C'est un gigantesque Vraouff qui me tombe soudain dessus et me transperce d'une invraisemblable canonnade. Un Vraouff du putain du diable ! Un truc de malade ! Le tsunami, l'ouragan, la folle bourrasque. La terre qui se renverse. L'univers qui s'efface. La barre noire brutalement tirée sur toute la surface du ciel. Mais que pasa ? Qu'est-ce qui vient d'arriver d'irréversible au monde et à moi ?

 

Vraouff ! Pour qui sonne le glas, le glas qui rend glagla    et dingue ? Pour qui la foudre s'abattant d’un coup sur le sourdingue ? Pour ma pomme on dirait bien.

 

Eh bien ? Que pasa mon gars ?

 

Eh oui, ça devait arriver il faut croire. Femme vata amoureuse ailleurs, voilà que pasa. La vie qui roule sa routine et sa bosse, sa sale bosse, son Raspoutine, ses sales Rintintin et rustines. Femme vata amoureuse ailleurs. Et moi au trou et hop et voilà !

 

Tu pouvais pas t’en douter avant non ? A lui répéter sans cesse qu’elle doit rencontrer quelqu’un et qu’elle te jette avec l’eau du bain.

 

Ben non. Je le savais pourtant mais faut croire que ça me passait au-dessus de la tête.

 

Une simple phrase : "Ben non, ce soir tu peux pas rester." Vraouff ! En un instant j'ai tout et rien réalisé. En plus, les yeux brûlants d'un amour qui ne m’était plus destiné elle l'a dite sa phrase anodine. Putain la fin du monde, la terre qui s'effondre.

 

Et moi qui croyais ce soir là que ses yeux brûlants d’amour s’adressaient à moi. Pauvre pomme va !

 

Vraouff ! J'ai pas discuté, pas argumenté, j'ai laissé l'anodine catastrophe me souffler et m'assommer. Je suis parti rapidement avec ma peine immense, ma ZX poussive et le précipice d'une perte gigantesque, vitale.

 

La femme qui m'accompagne depuis cinq ans. Sans un conflit, en une joie totale. Et puis salut. Sans un cri, sur un sourire bouillant d'amour et de tristesse, Vraouff, Vraouff !

 

 

 

 

12   Amour contre amour

 

Hier soir je suis parti anéanti de chez elle. Aujourd’hui je l’appelle. Faut que je te vois je lui dis. Et le soir on se voit. Je t’aime, je lui dis pour la première fois en grave et en clair. Et je te veux. Et je te fais cet enfant.

C’est ça, J’engage l’amour contre l’amour. Pas question de céder d’un pouce. Ohhh ! elle me dit terriblement touchée. Et ce soir-là elle reste.

Et d’autres fois aussi dans les mois suivants elle reviendra et restera.

Mais un scénario récurent se produit : Ohhh ! Je l’ai trompé. Je n’ai pas pu supporter son regard, il lisait en moi, je ne peux pas, je ne peux pas ! m’explique-t-elle chaque fois quelques heures plus tard au téléphone en versant des larmes. Et tout est à refaire.

C’est curieux, c’est moi qui ai l’impression d’être trompé, d’être trahi. Vraouff ! Vraouff !

 

 

 

13  la fin du monde 2

 

Vraouff, Vraouff ! J’en prends pour longtemps, j’en prends pour toujours.

La fin du monde permanente, les crises de chagrin et de sanglots. Une fois, une heure et demie je suis resté secoué dans ma voiture sans pouvoir m'arrêter. Alors que j'étais supposé m'occuper des mômes du foot. Je savais même pas sur quoi je pleurais. Sur moi ? nous ? nos souffrances ? Et c'est pas la seule fois, croyez moi..

Mais je me suis battu, croyez pas. Des heures et des heures j’ai palabré au téléphone. Huit heures par jour des fois. Et presque tous les jours pendant des mois.. Sans blague ! J’ai palabré aussi en la voyant, en la poursuivant. La belle se laissait faire parce qu’elle voulait me garder comme un ami indispensable et précieux, mais rien à obtenir de plus, elle était amoureuse ailleurs et voulait s’y dédier totalement. Les triangulaires, c’était fini pour elle.

J'ai aussi mis ici, sur papier, ma colère. Mais c'est pas de colère dont je veux parler avec Femme vata. C'est d'amour. C'est lutter avec l'amour contre l'amour. Mais oui j'ai de la colère : Marre. Marre de nos sillons, nos empreintes qui s’effacent. Me lassent et me pompent nos destinations obligées, nos échecs prévus, nos karmas foutus. Nos foutues impasses. Tu seras guéri quand tu seras mort. Guéries  ton œuvre et ta vie. Quand tu seras mort. Fait chier.

Et pourtant je peux vous dire que je l’ai fait, le conséquent trajet. Fait une sérieuse randonnée traversant, gravissant et laissant derrière moi les fleuves Amers, les monts Rancœurs, pour enfin aborder les rives du lac Aimer. Et là ? Quoi encore ? Pour la millième fois : Prends encore ton sac, prends à droite, prends tout droit, marche et marche, encore et encore.

Dreling dreling ! Vraouff ! Respirez, souffrez. Marre. Marre de nos murs d'aimer. De nos vies, nos amours condamnés. De nos villes absurdes, nos villages desséchés, nos visages torturés. Marre.

Marre. J’écris une chanson A la fin de moi. A la fin de moi restera un garçon sans prévision, une poignée de chansons.

Eh quoi ? Homme vieux bien prétentieux ! Regarde-toi mec : édenté, baisé, et tu cherches quoi encore ? Pourquoi tu suces pas une fois pour toutes ton pouce dans ton terrier bien replié ? Oui, pourquoi ?

Parce que je vis toujours. Et qu'alors j'aime toujours. Et je devrais faire quoi d'autre ? M'excuser et me planquer d'être une chandelle brûlante sur une tige gracile ?!

Marre. Marre du non. On a rien de plus simple non ? rien de plus facile ? de plus cohérent, de plus coopératif ? On souffre pour que dalle ou quoi ? Non, ne répondez pas, peut-être ça me plairait pas. Me dîtes pas qu'on souffre et qu'on cherche en vain, je me connais ça va pas le faire.

Marre. Pourquoi soudain tu n'appelles plus pour me dire : je veux être avec toi ce soir, viens me chercher. Parce que te voilà folle amoureuse ailleurs, sans que j'ai rien vu venir. Ça me déchire comme si tu m'aimais plus, même si tu m'aimes encore, tu me l'as dit et redis. Mais voilà. Femme vata partie à mille lieues et qui s’éloigne encore chaque jour pas à pas. Ben merde alors. Pouvez me croire, me laisse pas faire, je fais tout contre ça, mais j'y peux rien. Je fais tout et j'y peux rien. Abasourdi. Peux pas le croire. Jeter notre amour aux oubliettes, impensable, tout simplement impensable ! Eh dîtes, on pourrait pas souffler cinq minutes, cinq ans, cinq siècles ? On ne pourrait pas faire que les choses qui nous aiment ne nous fassent pas mal cinq petits siècles entre cinq cent mille guerres ?

J'exagère. On s'est aimés de longues minutes et de très longues semaines faites de trop courtes heures avant qu'on meurent.

Le gars est pas jouasse. Tout ce bordel pour croire. Et puis quoi ? Cinq milliards d’années pour te rencontrer, et maintenant tu t'en vas, t’évanouissant entre mes bras serrés. Abasourdi oui. Ma compagne de cinq ans, la fille qui chaque jour même absente m'accompagne. Peux pas le croire. Invraisemblable.

Mais, quand bien même j'aurais su, je t'aurais aimé pareil, toujours plus près du soleil. Jusqu’à brûler mes ailes.

Vraouff ! Ben merde alors.

Mais le gars renonce pas à toi. Le gars veut notre histoire. Le gars veut encore et + de toi. Il te veut tout le temps. Veut maintenant te faire un enfant ici et maintenant. Veut que tu penses à cet enfant. Veut rester fort dans ta vie. Te veut ensemble, toi avec lui. L’est ouvert à tout sauf te perdre. L’est maladroit et peut-être également fort dans sa détresse. Dans son éperdue tristesse. Mais l’est impuissant et impuissant. Il aime, il gronde, il tonne, et des jours et des jours aime encore et palabre. De notre amour fou, notre amour vital. Mais aussitôt qu'il reprend son souffle : Dreling et gros Vraouff ! L’argument choc, fatal, incontournable : Femme vata amoureuse ailleurs !

Matin, après-midi, soir, nuit, aube, et puis re matin, re après-midi etc… Vraouff ! A chaque seconde de ma vie bouleversée, une barre blindée permanente dans le ventre, dans le cœur, dans la tête : vraouf vraouf vraouf ! Saleté de fée désenchantée, saletés de clochettes. Saletés de vie et de bunker. Fille lumière et fille sombre, fille de l'amour supérieur et du vata des songes, femme soleil et femme ombre. Je t'aime je te lâcherai pas bordel.

 

 

14   sms à l'amour qui se barre

 

Je suis avec ma gratte sur les berges de Garonne. Pourquoi tu n’arrives pas par la droite ou la gauche ? en jupe ou en vélo ? avec ton sourire tellement heureux, tellement lumineux ?  Pourquoi est-ce que tout ça est si proche et si palpable que je lance toutes les cinq secondes un regard à l’ouest, un coup d’œil à l’est, pour te découvrir t’avançant comme tant et tant de fois toute rayonnante et réjouie à vingt mètres de moi.

Et tu n’es pas là, tu n’arriveras pas, et je ne dois plus t’attendre. Parce que tu n'arriveras plus jamais. Et peut-être que, gorge bien trop serrée, étranglée, étouffée, je n'irais moi-même jamais plus jamais chanter sur les berges.

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Auteur

Ancolies

06-09-2012

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Femme Vata appartient au recueil Roman

 

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