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Bourricot - Scénario ou Pièce de théâtre

Scénario ou Pièce de théâtre "Bourricot" est un scénario ou pièce de théâtre mis en ligne par "J.L.Miranda"..

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SCENE V

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RICOT, ARLETTE

 

Sortant un carnet de sa poche, Ricot se met à relire ses notes. Arlette rentre par la porte du fond pour répondre au téléphone ; elle tient un balai à la main.

 

ARLETTE – Allô !... Allez au diable ! (elle raccroche rageusement) Depuis que je l’ai jeté dehors, ce salaud me harcèle avec des insultes et des menaces. Il me faudra changer de numéro. (Elle se rend compte de la présence de Ricot) Qu’est-ce que tu fais là ? (battant la mesure avec le balai) Mais, qu’est-ce que tu fais chez moi ? Tu m’as causé assez d’ennuis comme ça ? Va-t’en !

RICOT (surveillant le balai) – J’ai écrit un sketch pour toi, je voulais voir s’il te plaît. Tu as besoin d’élargir ton répertoire.

ARLETTE – Un sketch pour moi ?... C’est pour faire rire ou pleurer ?

RICOT – Je trouve mon texte assez original, tourné de plaisante façon, dans un style pétillant, léger. Si tu l’interprètes avec la mimique appropriée, comme tu sais si bien le faire, il s’en dégagera un humour à la fois subtil et impertinent.

ARLETTE – Comme l’autre, « Le moustique ». Ce n’était pas drôle ! Pas un éclat de rire, pas un trémoussement perceptible à mon oreille attentive. La salle était consternée, et moi aussi.

RICOT – Pourtant, la situation me semble cocasse.

ARLETTE – Mais tu donnes trop dans le pathétique. Heureusement, j’ai enchaîné sur la pivoine rouge qui devient jaune quand le facteur a pissé dessus, la sacoche bien calée contre la cuisse pour cacher l’arrosoir ; et là, le public s’en est donné à cœur joie.

RICOT – Je l’ai retravaillé, « Le moustique » ; maintenant c’est un dialogue entre un homme et une femme.

ARLETTE – Tu sais, il faut être capable de se moquer de soi-même pour amuser les gens. S’ils viennent au cabaret, c’est pour se changer les idées. Ils n’ont que faire des frustrations d’un type dépressif qui s’apitoie sur son sort.

RICOT – Tu verras, la nouvelle mouture ne ressemble en rien à la première, je tourne mon malheur en dérision.

ARLETTE – N’empêche, ça tourne autour de la même chose, tu n’as pas assez de recul. Essaie de raconter tes déboires sentimentaux comme s’ils avaient été vécus par un autre, quelqu’un que tu connais bien, ton chef de service, par exemple.

RICOT – Ah ! je serais bien content si pareil malheur le touchait, celui-là. Il est toujours en train de me chercher des poux.

ARLETTE – Eh bien, il te suffira de penser à lui quand tu racontes tes expériences malheureuses.

RICOT Tu pourrais m’aider à saisir mieux comment fonctionnent les ressorts du comique sur scène.

ARLETTE – C’est ce que j’essaie de faire. Si Claudine, sous prétexte qu’un moustique l’empêche de dormir, quitte la chambre conjugale pour aller se jeter dans les bras de son amant, tu ne vas pas t’apitoyer sur le mari trompé.

RICOT Au contraire, je dois me payer sa tête.

ARLETTE – Exactement. Tu tournes en ridicule le cocu qui n’a pas ce qu’il faut pour retenir sa femme près de lui. Et tu ne te moqueras bien de lui que s’il s’appelle Yves, Fernand ou Nicolas, peu importe, mais surtout pas Jean.

RICOT Tu crois que Claudine me repousse pour la raison que tu viens d’évoquer ?

ARLETTE – Quelle raison ?

RICOT – La raison de... ne pas avoir ce qu’il faut.

ARLETTE – Qu’est-ce que j’en sais ? Une évaluation correcte demande que, tous les sens en éveil, on tâte longuement l’âme et la chair. Je ne connais pas bien tes attributs ni les besoins affectifs de Claudine.

RICOT Je vois. Tu pourrais quand même essayer.

ARLETTE (empoignant le balai) Essayer quoi ? Tu veux que je prenne la mesure de... ton derrière, t’ajustant ce manche dessus?

RICOT Attends ! Je parle du « Moustique». J’aimerais bien l’interpréter avec toi au cabaret. Sans le moindre cachet, bien sûr.

ARLETTE – Encore heureux ! On ne va pas rétribuer le premier cabotin venu. Au lieu de divertir les clients, tu risques de les pousser vers la sortie.

RICOT Juste un bout d’essai.

ARLETTE – Tu ne manques pas d’air, Jean. Tu ne te rends pas compte ? Après m’avoir joué un tour de cochon, tu crois que je vais coucher avec le gérant, pour que tu puisses vivre tes fantasmes de comédien ?

RICOT – Je t’ai fait du tort, je le reconnais, mais ne me condamne pas sans appel. Laisse-moi me racheter ; j’en trouverai bien l’occasion.

ARLETTE – Je ne vois pas trop comment. Avec tes maladresses, tu vas encore me compliquer la vie.

RICOT – Je peux servir tes intérêts, j’ai de bons atouts en main. Prenons le temps d’en discuter, si tu veux, mais auparavant range cet ustensile de femme de ménage qui ne t’avantage pas.

ARLETTE – Comment… ne m’avantage pas ?

RICOT – Cette façon que tu as de tenir le balai, prête à t’en servir comme d’une arme, te donne un air de baroudeur qui empêche tout rapprochement constructif.

ARLETTE (ayant jeté le balai) – Montre-moi donc les cartes que tu gardes dans la manche, ces atouts qui me permettront de reprendre la maîtrise du jeu.

RICOT (se rapprochant d’Arlette, empressé, les bras tendus)Ah, je suis content de voir cette belle complicité qui nous lie !

ARLETTE – Ton plaisir risque d’être de courte durée, si tu n’es pas capable de retourner la situation en ma faveur.

RICOT (montrant de la main un ciel imaginaire) Regarde les horizons splendides qui s’ouvrent devant toi ; l’étoile de ta vie y brille de tout son éclat ; tu auras tout, la liberté, l’amour, la gloire.

ARLETTE (posant la main en auvent sur le front) – Qu’elle me préserve des faiseurs de jolis mots, mon étoile ! Des don juan mariés en manque d’affection ; des artistes ratés qui s’accrochent à leurs illusions. Ce sont tous de piètres amants.

RICOT – Ton cœur déborde d’amertume, mon amie. Le désenchantement que traduisent tes paroles est un acide corrosif, bon pour creuser de bonne heure ton joli minois.

ARLETTE – J’approche la quarantaine. J’ai franchi le sommet de ma vie, je suis sur la pente descendante. Je ne cache rien à mon miroir. Chaque fois que je m’y regarde, la jeune fille de vingt ans que j’ai été un jour me considère par-dessus mon épaule, d’un air aussi compatissant que nostalgique.

RICOT – Allons, je t’en prie ! Ne te laisse pas gagner par la déprime.

ARLETTE Dans le royaume de l’apparence où nous vivons, la beauté et la fraîcheur des formes décident souverainement du bonheur d’une femme. Que veux-tu ? Nous ne pouvons rien y changer. Désormais, à la bourse des valeurs érotiques, ma cotte est en baisse permanente. J’approche à grands pas le seuil de la vieillesse, mais, tu peux me croire, je suis mieux parée que bien d’autres pour l’affronter.

RICOT – A ce que je vois, rien ne va plus avec Michel. Tant de pessimisme m’inquiète.

ARLETTE – Il est parti en colère. C’est fini le divorce exemplaire de courtoisie dont nous avions convenu au départ. Maintenant, la justice est mon seul recours.

RICOT Il redeviendra conciliant, constructif, gentil ; tu le reverras bientôt la main tendue devant toi, prêt à faire des concessions.

ARLETTE – Tu le connais mal. Son âme est pétrie d’orgueil.

RICOT – Mais c’est son intérêt qui le guide. Les élections municipales auront lieu dans un an.

ARLETTE Les querelles de ménage d’un homme politique amusent l’électeur plus qu’elles ne l’influencent au moment du vote.

RICOT S’il est vrai que, dans les scrutins nationaux, la vie privée du candidat n’a pas beaucoup d’importance, il n’en est pas de même dans les consultations locales où, bien souvent,  une élection se joue à quelques voix près.

ARLETTE – Les gens préfèrent juger le candidat sur sa compétence. Par ailleurs, avec son charisme et ses talents d’orateur, Michel écartera ses problèmes conjugaux d’un revers de main.

RICOT – Rien n’est moins sûr. Une poignée de puritains associés à quelques bigotes suffit à le faire tomber. Et puis, le passé de Michel n’est pas blanc comme neige. Des obstacles insurmontables peuvent se dresser devant lui.

ARLETTE – Autrement dit ?...

RICOT – Il lui faudra composer avec moi, s’il veut avoir une chance de retrouver son fauteuil.

ARLETTE – Tu fais allusion à ces fameux atouts que tu détiens, je suppose ? Il s’agirait donc de révélations compromettantes ?

RICOT – Oui. Des fautes graves qui empêcheraient sa candidature.

ARLETTE – Puis-je en savoir davantage ? Dis-moi comment tu sais des choses que moi, son épouse, j’ignore totalement.

RICOT – Je préfère me taire pour le moment. Du reste, je ne m’en servirai qu’en dernier recours. (devant le regard mi-dubitatif, mi-défiant d’Arlette) Mes réticences sont tout à fait légitimes, je te le jure. En abattant ces cartes, je m’abaisserais à des procédés que je condamne.

ARLETTE – Est-ce donc si grave ? Autant dire que tu détiens un pouvoir redoutable sur Michel. Tu peux briser sa carrière à tout moment. Et tu en es bien capable, petit salaud. Tu le hais, tu l’as toujours haï. Peut-être que tu frayes avec ses adversaires, peut-être que tu es prêt à leur vendre tes abominables secrets ?

RICOT – Je ne les utiliserai que dans ton seul intérêt. Tu sais bien que je ferai n’importe quoi pour retrouver grâce à tes yeux. Tu dois m’accorder ta confiance, Arlette.

ARLETTE – Après ce que tu m’as fait ?... Assez de vantardise !

RICOT – Je t’en prie ! Je tâcherai de faire comprendre à Michel tout le mal que je peux lui causer ; je lui instillerai la menace comme un poison subtil qui ne doit pas laisser de traces.

ARLETTE – A l’aide  d’un échafaudage de mensonges, hein ?

RICOT– S’il faut, pour être mieux à mon affaire, je me déguiserai en facteur, par exemple. N’étant pas méfiant à son égard, il facilitera mon entreprise.

ARLETTE – Entreprise d’intimidation ou de démolition, suivant tes caprices, aujourd’hui ou plus tard. Tu veux sa perte, car tu penses que tu pourrais ainsi arranger nos affaires, n’est-ce pas?

RICOT (tendant la main solennellement) – Je veux avant tout que tu obtiennes gain de cause. J’œuvrerai pour ton bien, rien que pour ton bien, et j’épargnerai Michel autant que possible dans le conflit qui vous oppose.

ARLETTE – C’est bon, je te laisse faire. Mais si tu échoues, je t’en préviens dès maintenant, je ne veux plus te voir, plus jamais.

 

 

SCENE VI

 

LES MEMES, BOUR

 

Arlette était allée ramasser le balai quand Bour rentre, la gazette locale à la main.

 

BOUR (allant droit vers Arlette)Es-tu devenue folle, Arlette ? (il ouvre le journal sous les yeux de sa femme) Regarde ce qu’ils écrivent à ton sujet, là, sous le titre « Coup de Balai ». (lui tendant le journal) Lis, lis, c’est très édifiant.

ARLETTE (lisant l’article à haute voix) « Arlette Bour, la fringante épouse du premier adjoint au maire, Michel Bour, est animée d’un tempérament volcanique. Stupéfaits, nous avons appris que la belle Arlette passe le plus clair de ses nuits dans un cabaret, réputé  « chaud », une sorte d'antichambre de bordel, pour tout dire, fréquentée surtout par des hommes en manque de plaisir charnel... »

BOUR (agitant les bras)De tels propos, c’est du vitriol sur mon amour-propre et ma réputation. Toi, ça ne te fait rien, tu restes calme, tu ne rougis même pas !

RICOT – Ah, l’amour-propre ! ce juge partial chargé des affaires d’honneur. Que de sang n’a-t-il pas répandu ! De beaux duels en perspective, pendant la campagne électorale qui s’amorce.

 ARLETTE (poursuivant la lecture) – « Madame Bour, notre reporter en a fait l’expérience, manie aussi bien le manche à balai que la braguette de ses clients. Mais, racontons l’histoire depuis le début. » (rendant la gazette à Bour) L’histoire, je la connais.

BOUR – Décidément, cet outrage public ne semble pas t’affecter outre mesure ?

ARLETTE (rattrapant le balai) – Que le gazetier revienne me voir. Cette fois je lui fendrai le crâne.

RICOT – Et moi, si j’avais été là l’autre jour, je me serais fendu la poire. Le pisse-copie l’a bien cherché, son coup de balai. Il aime à se pencher flairant les recoins défendus, ça l’a remis d’aplomb.

BOUR (se tournant vers Ricot) – Tes réflexions sont d’autant plus déplacées que cette affaire ne te concerne pas. Mais nous aurons à traiter une autre tout aussi délicate ; tu ne perds rien pour attendre. Dès que j’en aurai fini avec ma femme, je m’occuperai de toi.

RICOT Le sens de l’humour te fait cruellement défaut, Michel. Tu ne vois que le côté négatif des choses. Et pourtant, crois-moi, même une défaite électorale a son côté

positif : elle oblige le candidat battu à se remettre en question.

BOUR Tais-toi, oiseau de mauvais augure !

ARLETTE – As-tu l’intention de porter plainte en diffamation ?

BOUR La plus grande prudence s’impose dans ce genre d’affaires. Il convient d’abord de démêler le vrai du faux ; je ne vais pas me lancer dans un procès qui risque de tourner à mon désavantage.

ARLETTE – Je vois où tu veux en venir. Tu souhaites entendre ma version de l’histoire ? Puisque j’en suis l’héroïne, je suis mieux placée que quiconque pour te la raconter, n’est-ce pas ?

BOUR – Certains journalistes, j’en conviens, suivant leurs idées, leurs relations, leur niveau d’engagement politique, ont une fâcheuse tendance à l’affabulation, et ceux de la « Gazette » ne sont pas, tant s’en faut, les plus objectifs que je connais; mais, de là à dire que cette histoire a été inventée de toutes pièces...

RICOT – Tu te veux prudent par calcul politique. Tu as tort. Ce canard odieux traîne la réputation d’Arlette dans la boue. Il faut porter plainte en diffamation sans plus attendre.

ARLETTE – Jean a raison, je vais appeler mon avocat.

RICOT (s’adressant à Arlette) – Il a peur des effets collatéraux de cette affaire. Au fond, il croit aux révélations de la gazette.

BOUR Toi, tu la fermes ! Ce ne sont pas tes oignons. Le langage politique obéit à des codes qui lui sont propres. Je dois donner à mes électeurs une image du réel proche de celle qu’il perçoit lui-même, tout en essayant de lui faire croire que ce réel, pour son bonheur, je suis capable de le transformer.

RICOT – Ton discours, j’en connais si bien la logique interne que je devine par avance les non-dits. En réalité, c’est de la manipulation pure et simple.

ARLETTE – Arrêtez de vous chamailler, l’essentiel est ailleurs.

RICOT – Il s’agit donc d’un éternel jeu de dupes. J’aimerais côtoyer dans ma cité une autre race d’hommes politiques ; des hommes ayant de l’imagination plein le cœur, ouverts, créatifs, militant pour le bonheur d’autrui ; des hommes à l’idéal d’artiste, spontanés, reléguant la rhétorique apprise dans les livres au grenier des vieilleries.

BOUR Pure utopie, bêtise ! Tu ferais un piètre politicien. Chez toi, la bêtise se pare d’angélisme.

RICOT (ignorant la réplique de Bour) – La place de la mairie deviendrait un grand théâtre où des metteurs en scène, secondés par des scénaristes, aideraient les gens à représenter, non pas leur vie quotidienne qu’ils ne connaissent que trop, mais l’autre vie, celle qu’ils ont toujours rêvée. Cela ferait d’inoubliables moments de bonheur pour le peuple.

BOUR – Et pourquoi pas un conseil municipal constitué de pitres, qui se réunirait en assemblée pour débattre de l’utilité des égouts, par exemple ?

RICOT – L’une des premières décisions de ce conseil, j’en suis convaincu, ce serait ta nomination au poste d’égoutier en chef.

Bour a un mouvement furieux envers Ricot.

ARLETTE (s’interposant entre les deux hommes) – Ce journaliste m’a gentiment demandé de le recevoir. Notre entretien devrait porter sur ma contribution aux œuvres sociales de la ville.

BOUR – Mais ce n’était qu’un prétexte, tu aurais dû t’en douter ! Tu sais bien que la clique de ce canard minable ne me porte pas dans le cœur.

RICOT – Mais c’était justement là tout le piquant de l’entretien ! Tu ne penses quand même pas qu’Arlette avait envie de te couvrir de louanges ?

BOUR (à la cantonade) – Ce type me tape sur les méninges. (Il serre les poings rageusement) J’ai envie de lui arracher la moustache poil par poil.

RICOT Prends garde, Michel. Sous les mots, tu laisses percer une âme d’inquisiteur. M’arracher la moustache poil par poil, ce serait un long supplice, digne du plus odieux des bourreaux. Imagine s’ils t’entendaient, tes électeurs.

ARLETTE – Bien vite, j’ai senti le piège. L’envoyé de la « Gazette » cherchait surtout des révélations croustillantes. Avec des insinuations perverses, il essayait de me pousser

plus loin que je ne voulais. Par exemple, à mots couverts, il m’a fait comprendre tes aventures extra-conjugales.

RICOT (se rapprochant de Bour et le regardant droit dans les yeux) – Ah ! qui l’aurait dit ? Il est jaloux, possessif, si pointilleux sur les questions d’honneur ! J’aurais juré sur la tête d’un vieux moine débauché qu’il avait le profil du mari fidèle. ( Il se tourne vers Arlette.) Comme on peut se laisser tromper par les apparences !

ARLETTE – Comme dit le vieux dicton, l’habit ne fait pas le moine.

RICOT – Bientôt, nous en saurons davantage sur les fredaines de monsieur le premier adjoint. Je dispose de sources fiables, un système de renseignement fort bien structuré, qui me fournit à volonté des éléments sur la vie cachée des personnes importantes de la ville. Je peux

même m’en procurer à leur sujet des preuves écrites, compromettantes à souhait.

BOUR  Ce sont des ragots véhiculés par mes adversaires, rien que des mensonges visant à ternir mon image auprès de mes électeurs.

ARLETTE – Si tu consentais à divorcer, suivant la procédure en cours, acceptant les conditions que j’ai très clairement exprimées, ce serait un point positif. Les gens diraient : comme il est généreux, Michel Bour !

BOUR – Et si tu réintégrais le foyer conjugal, ce serait encore mieux. Les gens penseraient : ils se sont raccommodés, c’est le triomphe de l’amour.

ARLETTE – Je n’en ai pas l’intention, je ne reviendrai pas sur ma décision, non. C’est mieux comme ça, Michel. (on entend deux coups de sonnette) Ce doit être le facteur, je vais voir.

 

Elle sort par la porte du fond. Ricot s’en va par la porte latérale.

                                                 

 

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Auteur

J.L.Miranda

23-07-2017

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Bourricot appartient au recueil Théâtre

 

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