Bois, soleil - Inclassable

Bois, soleil

Le ciel est triste, le ciel est bas, le ciel est las, et Jésus contemple mélancoliquement ce monde que son père a créé et qu’il l’a sommé de sauver de la déshumanité. Mais Dieu le père a donné ici-bas le pouvoir à Satan. Satané Satan, jamais avare du pire et de mauvais sentiments. C’est pas les candidats qui manquent et si rapidement il n’y a plus d’innocents. Hormis il faut le dire entre Danemark et Finlande, l'école enseigne l'égoïsme. Le ciel est mou le ciel est lent, c’est un triste bilan. Je me désintéresse de la question, je me désintéresse de la planète mère. Ou partons tous pour le Danemark et la Finlande.

Bois, soleil.

La plupart d’entre nous font des enfants. Savons-nous pourquoi ? Pour nous, pour eux ? Parce que c’est le cycle ? Dicté par qui ? De tous temps, il n'a jamais été dit que vivre était une promenade de santé mais aujourd’hui, ce siècle numérique, d’écrans, de médias, de chroniqueurs en-dessous de zéro, de réseaux sociaux… Est-ce que la corruption, la propagande et la manipulation ont déjà été aussi fortes, violentes ? L’absurdité ? Il semble que la pureté, la beauté et la spiritualité aient presque unanimement disparu au profit des consommation et surconsommation. Eh oh là-haut, est-ce que c'est beau ? ici c'est laid. Eh oh là-haut, si c'est pas beau, du balai. Quel est ce monde en proie à un vertigineux tourbillon et tout aussi vertigineusement dénué de sens que nous leur laissons, à nos enfants ? Devons-nous aller jusque regretter de les avoir faits pour cette raison ? Avons-nous déjà seulement le droit de penser ça ? Et puis et puis, mais c’est autre chose, pas d’aujourd’hui, ils grandissent, s’éloignent, partent. Et parfois c’est nous qui nous retrouvons orphelins. Et c’est la seconde fois pour certains.

Bois, soleil.

A qui parler ? Faire part de ses doutes c’est déprimer l’autre, l’agresser même pour beaucoup qui ne peuvent ne veulent le supporter. On ne partage pas sa lassitude, son dégoût, son découragement, son écoeurement. Ça ne se fait pas, cest humainement incorrect, c'est écrit dans les 110 commandements. Quoi, ton papa et ta maman ne te l'ont pas appris, qu'est-ce que c'est que ces parents ? Je ne suis pas un cadeau et dois le garder pour moi. Et inutile de me parler de psys nautiques, je ne participe plus à ce sport-là. En 50 ans de psychiatrie je n’ai rencontré que 2 véritables soignants, disparus maintenant.

Bois, soleil.

Laisser tomber ? Ne plus rien faire ? S’asseoir une bonne fois sur une souche d’arbre, croiser les bras autour de ses genoux et se taire pour toujours. Non, bien sûr que non. Quelques soient ses sentiments ou tourments, chacun a sa part à faire. Sa pierre à poser, son mur à monter, son oasis à creuser ou son îlot à faire émerger des flôts gorgés de nanoparticules de  plastique. Sa part à faire de toute façon. Nous ne sommes pas ce que nous disons, ce que nous pensons, nous ne sommes que ce que nous faisons. Seuls les actes comptent, et sont et peut-être seront pris en compte.

Bois, soleil.  

Les blessures ? Et alors ? Qui s’en soucie, est-ce que cela change quoi que ce soit à ce qui doit être réalisé aujourd’hui ? Les échecs, les regrets ? Non. Il n’y a échecs et regrets seulement si l’on s’arrête. Nous n’avons pas le choix. Mes projets c'est continuer. Cela non plus n’est pas nouveau, marche ou crève. Sauf qu’aujourd’hui et pour revenir à nos enfants c’est gagne ou crève. Je ne crois pas que nous ayons avancé, au contraire. Liberté, égalité, fraternité, très ingénieux, merveilleux, magnificeux concepts. Hélas ce ne sont que ça, des concepts. Vides de toute réalité.

Bois, soleil.

Le squat n'était habité que par une racaille sans scrupules dont j'avais cru certains membres amis. Au petit matin j'ai compris qu'ils avaient déjà pris mon fils et ne me laisseraient pas partir. Je t'en supplie Fils, ne me déçois pas. Trop tard, oui ils l'avaient déjà pris et exécuté. Maintenant, ils s'avançaient armés d'instruments tranchants, inéluctablement engagés pour à mon tour me supprimer.

Au bouleau ! Bois, soleil.