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En France, une œuvre entre dans le domaine public 70 ans après la mort de tous ses auteurs.
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Pensant à lui, Je me suis endormie Et l’ai vu apparaitre Si j’avais su que ce n’était qu’un rêve, Je n’aurais jamais dû me réveiller. ✾✾✾ Je suis si seul Mon corps est une herbe flottante Coupée à la racine. S’il y avait de l’eau pour me séduire, je la suivrais, je pense. ✾✾✾ Comment invisiblement elle change de couleur dans ce monde, la fleur du cœur humain. ✾✾✾ Les coloris des fleurs ont bel et bien passé En pure perte ma vie coule en ce monde dans le temps d’une longue averse ✾✾✾ Les fleu...
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Certaine fille un peu trop fière Prétendait trouver un mari Jeune, bien fait et beau, d’agréable manière, Point froid et point jaloux : notez ces deux points-ci. Cette fille voulait aussi Qu’il eût du bien, de la naissance, De l’esprit, enfin tout ; mais qui peut tout avoir ? Le destin se montra soigneux de la pourvoir : Il vint des partis d’importance. La belle les trouva trop chétifs de moitié. « Quoi moi ? quoi ces gens-là ? L’on radote, je pense. A moi les proposer ! Hélas ils font pitié....
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Lǐ Qīng Zhào (1084 – après 1149) : Recueil « Les 58 odes » Au secret des tentures jusqu’au sol déployées, D’une balustrade vermeille un charme protégé, Au cœur desquels ainsi seul s’incarne un reste de printemps. Air superbe frêle stature, Toute délicate et gracieuse sa nature apparaît. Elle patiente que la foule des fleurs soient passée, D’une bourrasque la rosée à l’aube la pare d’une toilette nouvelle. En grâce et séduction nouvelle superbe apparence, Jalousie du vent, sourire de la lune, ...
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Alphonse Daudet Roman autobiographique publié en 1868 Le petit Chose est le premier roman d'un célèbre écrivain qui cache à peine une autobiographie à la fois tendre et violente. L'histoire est celle d'un petit provincial pauvre et fragile dont on va suivre le parcours semé d'embûches, d'une enfance difficile à une maturité douloureuse. Cette sorte d'Éducation sentimentale avant l'heure s'adresse tout particulièrement aux adolescents à l'âme romantique et joue sur une identification très fort...
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Dans ma vie, j’ai vu bien des merveilles en nombre infini, mais qui pourrait, noble Chaudière, eût-il mille bouches, dire ta force, puisqu’il n’est qu’un mortel sans valeur ? Il convient de t’appeler plutôt nouvel océan de feu, péan et source de vie, dispensateur de flots de miel. C’est de toi que naît le flot sans fin, de ci et de là, bouillant par ici, froid et tiède par là. Ta beauté, tu la répands en quatre tétrades de sources : l’Indienne et la Matrone, Repentinus et saint Élie, Antonin...
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Alfred De Musset En réponse à la question : Qu’est-ce que la Poésie ? Chasser tout souvenir et fixer sa pensée, Sur un bel axe d’or la tenir balancée, Incertaine, inquiète, immobile pourtant, Peut-être éterniser le rêve d’un instant ; Aimer le vrai, le beau, chercher leur harmonie ; Écouter dans son coeur l’écho de son génie ; Chanter, rire, pleurer, seul, sans but, au hasard ; D’un sourire, d’un mot, d’un soupir, d’un regard Faire un travail exquis, plein de crainte et de charme Faire une pe...
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Jeunes gens, prenez garde aux choses que vous dites. Tout peut sortir d'un mot qu'en passant vous perdîtes. Tout, la haine et le deuil ! - Et ne m'objectez pas Que vos amis sont sûrs et que vous parlez bas... - Écoutez bien ceci : Tête-à-tête, en pantoufle, Portes closes, chez vous, sans un témoin qui souffle, Vous dites à l'oreille au plus mystérieux De vos amis de cœur, ou, si vous l'aimez mieux, Vous murmurez tout seul, croyant presque vous taire, Dans le fond d'une cave à trente pieds sou...
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N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre. Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau. J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre, Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau. N'écris pas ! N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes. Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais ! Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes, C'est entendre le ciel sans y monter jamais. N'écris pas ! N'écris pas. Je te crains ; j'ai peur de ma mémoire ; Elle a gard...
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Le passé, c’est un second cœur qui bat en nous... On l’entend, dans nos chairs, rythmer à petits coups, Sa cadence, pareille à l’autre cœur, — plus loin, L’espace est imprécis où ce cœur a sa place, Mais on l’entend, comme un grand écho, néanmoins, Alimenter le fond de l’être et sa surface. Il bat. Quand le silence en nous se fait plus fort Cette pulsation mystérieuse est là Qui continue... et quand on rêve il bat encor, Et quand on souffre il bat, et quand on aime il bat... Toujours ! C’est ...
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Or le grand Zeus était élevé en Crète, mais chez les Bienheureux personne ne le savait ; et ses membres grandissaient harmonieux. De craintives colombes le nourrissaient dans l’antre divin d’ambroisie qu’elles lui rapportaient des flots océaniens ; un grand aigle puisant le nectar sans relâche à un rocher dans son bec apportait la boisson à Zeus aux sages pensers. Et quand il eut vaincu Kronos son père, Zeus le tout voyant le rendit immortel et lui accorda une place au firmament. Aux craintiv...
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de Jean Cocteau Je voudrais dire la vérité. J’aime la vérité. Mais elle ne m’aime pas. Voilà la vérité vraie : la vérité ne m’aime pas. Dès que je la dis, elle change de figure et se retourne contre moi. J’ai l’air de mentir et tout le monde me regarde de travers. Et pourtant je suis simple et je n’aime pas le mensonge. Je le jure. Le mensonge attire toujours des ennuis épouvantables et on se prend les pieds dedans et on trébuche et on tombe et tout le monde se moque de vous. Si on me demande...
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Arthur Rimbaud - Le coeur volé Mon triste coeur bave à la poupe, Mon coeur couvert de caporal : Ils y lancent des jets de soupe, Mon triste coeur bave à la poupe : Sous les quolibets de la troupe Qui pousse un rire général, Mon triste coeur bave à la poupe, Mon coeur couvert de caporal ! Ithyphalliques et pioupiesques Leurs quolibets l'ont dépravé ! Au gouvernail on voit des fresques Ithyphalliques et pioupiesques. Ô flots abracadabrantesques, Prenez mon coeur, qu'il soit lavé ! Ithyphallique...
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Le Livre perdu - Antoine de Latour - Si vous l'avez trouvé, rapportez-moi mon livre, L'hôte consolateur de mon obscur foyer, Un de ces doux amis qui nous aident à vivre, Et nous font oublier. Comme un sage modeste en son âme sereine Cache de sa vertu le précieux trésor, Il était sans parure et sur sa tranche à peine Il avait un peu d'or. Mais dans sa nudité quelle grâce infinie ! La sève de nos bois tarit en un moment, Mais le baume sacré des livres du génie Coule éternellement. Que j'aimais ...
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Onzième fable du livre IX publiée en 1668 Cette fable est dédiée au duc de La Rochefoucauld * * * Un Homme qui s'aimait sans avoir de rivaux Passait dans son esprit pour le plus beau du monde : Il accusait toujours les miroirs d'être faux, Vivant plus que content dans son erreur profonde. Afin de le guérir, le Sort officieux Présentait partout à ses yeux Les conseillers muets dont se servent nos Dames ; Miroirs dans les logis, miroirs chez les Marchands, Miroirs aux poches des Galands, Miroir...
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Qu'importe qu'en un jour on dépense une vie, Si l'on doit en aimant épuiser tout son coeur, Et doucement penché sur la coupe remplie, Si l'on doit y goûter le nectar du bonheur. Est-il besoin toujours qu'on achève l'année ? Le souffle d'aujourd'hui flétrit la fleur d'hier ; Je ne veux pas de rose inodore et fanée ; C'est assez d'un printemps, je ne veux pas d'hiver. Une heure vaut un siècle alors qu'elle est passée ; Mais l'ombre n'est jamais une soeur du matin. Je veux me reposer avant d'êtr...
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Deux déités, qui de leur main féconde Versent la paix et le bonheur au monde, Servant dans ses desseins le dieu de l'univers, Joignent d'un double nœud tous les êtres divers ; C'est toi, divine Bienfaisance ! C'est toi sa digne sœur, tendre Reconnaissance ! Grâce à ces deux divinités, Des services rendus, des bienfaits acquittés, L'esprit social se compose : Tout se tient dans le monde entier. Voyez cet arbrisseau, dont le suc nourricier Court abreuver la fleur nouvellement éclose ; Le rosier...
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Si tu n'as pas perdu cette voix grave et tendre Qui promenait mon âme au chemin des éclairs Ou s'écoulait limpide avec les ruisseaux clairs, Eveille un peu ta voix que je voudrais entendre. Elle manque à ma peine, elle aiderait mes jours. Dans leurs cent mille voix je ne l'ai pas trouvée. Pareille à l'espérance en d'autres temps rêvée, Ta voix ouvre une vie où l'on vivra toujours ! Souffle vers ma maison cette flamme sonore Qui seule a su répondre aux larmes de mes yeux. Inutile à la terre, a...
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• Anatole France (1844 - 1924) LES POÈMES DORÉS (1873) _____________________________________________________ LES AFFINITÉS I Le noir château, couvert de chiffres et d’emblèmes Et ceint des froides fleurs dormant sur les eaux blêmes, En un doux ciel humide effile ses toits bleus. Dans le parc, où jadis on vit flotter des fées, Les Nymphes, par le lierre en leur marbre étouffées, Méditent longuement leurs amours fabuleux. Déjà des vieux tilleuls les premières rangées Versent sur les gazons leur...
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Ne le crois pas, Cyrille ! Ils vivent dans mon cœur, Non tels que tu les vois, vêtus de formes vaines, Subissant dans le Ciel les passions humaines, Adorés du vulgaire et dignes de mépris ; Mais tels que les ont vus de sublimes esprits : Dans l’espace étoilé n’ayant point de demeures, Forces de l’univers, Vertus intérieures, De la terre et du ciel concours harmonieux Qui charme la pensée et l’oreille et les yeux, Et qui donne, idéal aux sages accessibles, À la beauté de l’âme une splendeur vi...
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Et qu'importe d'où sont venus ceux qui s'en vont, S'ils entendent toujours un cri profond Au carrefour des doutes ! Mon corps est lourd, mon corps est las, Je veux rester, je ne peux pas ; L'âpre univers est un tissu de routes Tramé de vent et de lumière ; Mieux vaut partir, sans aboutir, Que de s'asseoir, même vainqueur, le soir, Devant son oeuvre coutumière, Avec, en son coeur morne, une vie Qui cesse de bondir au-delà de la vie.
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Je ne veux du bonheur que plaisirs éphémères et ces joies passagères que l’on oublie sur l’heure. Me suis fait une cuirasse et me complais dedans. J’y conjugue au présent. Elle ne prend nulle trace J’y conjugue au présent. Et pourtant sans savoir, que de choses d’antan me font mal ! De toutes parts. Me font mal et me blessent. Mais je les tiens en laisse ! Et dans ma forteresse, je ne cesse de m’armer ! Contre quoi ? Contre tout dans ma cuirasse à trous où s’installe comme chez soi ce dont je...
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Le passé n’est rien dans la vie, Et le présent est moins encor ; C’est à l’avenir qu’on se fie Pour donner joie et trésor. Tout mortel dans ses yeux devance Cet avenir où nous courrons ; Le bonheur est espérance ; On vit, en disant : nous verrons. Mais cet avenir plein de charmes, Qu’en est-il lorsqu’il est arrivé ? C’est le présent qui, de nos larmes, Matin et soir est abreuvé ! Aussitôt que s’ouvre la scène Qu’avec ardeur nous désirons, On bâille, on la regarde à peine ; On vit, en disant :...
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Au clair de la lune, Mon ami Pierrot, Filons, en costume, Présider là-haut ! Ma cervelle est morte, Que le Christ l’emporte ! Béons à la Lune, La bouche en zéro. Inconscient, descendez en nous par réflexes ; Brouillez les cartes, les dictionnaires, les sexes. Tournons d’abord sur nous-même, comme un fakir ! (Agiter le pauvre être, avant de s’en servir.) J’ai le cœur chaste et vrai comme une bonne lampe ; Oui, je suis en taille-douce, comme une estampe. Vénus, énorme comme le Régent, Déjà se p...
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Benjamin Constant Lire mon article sur ce roman ici : Lecture d'un extrait de la dernière lettre d'Ellénore. Extrait du chapitre 1 d'Adolphe : J'avais contracté dans mes conversations avec la femme qui la première avait développé mes idées une insurmontable aversion pour toutes les maximes communes et pour toutes les formules dogmatiques. Lors donc que j'entendais la médiocrité disserter avec complaisance sur des principes bien établis, bien incontestables en fait de morale, de convenances o...
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Ma peur bleue, ma groseille, L'amour est une abeille Qui me mange le cœur Et bourdonne à ma bouche Que tu nourris et touches Des baisers du malheur. Mon ange sans oreilles, Ma peur bleue, ma groseille, Ne viendras-tu jamais À l'envers de ma porte ? Es-tu de cette sorte Ange sourd et muet ? Tes mains sans teint, polies Au jeu de tes folies, Se mouillent à mes yeux Et tu ris de ces fleuves Où naviguent mes vœux Parmi tes robes neuves. Ne me donneras-tu Que ton chapeau pointu À porter ma sorcièr...