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En droit de la propriété intellectuelle le domaine public désigne l'ensemble des œuvres de l'esprit et des connaissances dont l'usage n'est pas ou n'est plus restreint par la loi.
En France, une œuvre entre dans le domaine public 70 ans après la mort de tous ses auteurs.
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François-René de Chateaubriand Je voudrais célébrer dans des vers ingénus Les plantes, leurs amours, leurs penchants inconnus, L’humble mousse attachée aux voûtes des fontaines, L’herbe qui d’un tapis couvre les vertes plaines, Sur ces monts exaltés le cèdre précieux Qui parfume les airs, et s’approche des cieux Pour offrir son encens au Dieu de la nature, Le roseau qui frémit au bord d’une onde pure, Le tremble au doux parler, dont le feuillage frais Remplit de bruits légers les antiques for...
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Aujourd'hui, dans la nuit du monde et l'espérance de la Bonne Nouvelle, J'affirme avec audace ma foi en l'avenir de l'humanité! Je refuse de croire que les circonstances actuelles Rendront les hommes incapables de faire une terre meilleure. Je refuse de croire que l'être humain n'est qu'un fétu de paille, Ballotté par le courant de la vie, Sans avoir la possibilité d'influencer en quoi que ce soit Le cours des évènements. Je refuse de partager l'avis de ceux qui prétendent Que l'homme est à c...
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Soleil couchant José-Maria de Heredia Les ajoncs éclatants, parure du granit, Dorent l’âpre sommet que le couchant allume ; Au loin, brillante encor par sa barre d’écume, La mer sans fin commence où la terre finit. A mes pieds c’est la nuit, le silence. Le nid Se tait, l’homme est rentré sous le chaume qui fume. Seul, l’Angélus du soir, ébranlé dans la brume, A la vaste rumeur de l’Océan s’unit. Alors, comme du fond d’un abîme, des traînes, Des landes, des ravins, montent des voix lointaines ...
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Guillaume Apollinaire Poèmes à Lou Le toutou et le gui Un gentil toutou vit un jour un brin de gui Tombé d’un chêne Il allait lever la patte dessus, sans gêne, Quand sa maîtresse qui L’observe, l’en empêche et d’un air alangui Ramasse le gui « Gui, jappe le toutou, pour toi c’est une veine ! Qu’est-ce qui donc te la valut ?» « Vous êtes, cher toutou, fidèle et résolu Et c’est pourquoi votre maîtresse Vous aime avec tendresse, Lui répond La plante des Druides, Pour la tendresse à vous le pompo...
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Renée Vivien Dans un coin de violettes, 1910 La lune consolatrice Et voici que mon cœur s’épanouit et rit… Moi qui longtemps souffris, me voici consolée Par ce noir violet d’une nuit étoilée, Moi qui ne savais point que la lune guérit ! Moi qui ne savais point que la lune console De tout le chagrin lourd, de toute la rancœur ! Sa consolation illumine le cœur D’un rayon éloquent autant qu’une parole. Et d’un rayon furtif comme un furtif bienfait Elle se glisse au fond torturé de mon âme, Elle ...
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Guy de Maupassant Désirs Le rêve pour les uns serait d’avoir des ailes, De monter dans l’espace en poussant de grands cris, De prendre entre leurs doigts les souples hirondelles, Et de se perdre, au soir, dans les cieux assombris. D’autres voudraient pouvoir écraser des poitrines En refermant dessus leurs deux bras écartés ; Et, sans ployer des reins, les prenant aux narines, Arrêter d’un seul coup les chevaux emportés. Moi ; ce que j’aimerais, c’est la beauté charnelle : Je voudrais être bea...
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Au clair de la lune, Mon ami Pierrot, Filons, en costume, Présider là-haut ! Ma cervelle est morte, Que le Christ l’emporte ! Béons à la Lune, La bouche en zéro. Inconscient, descendez en nous par réflexes ; Brouillez les cartes, les dictionnaires, les sexes. Tournons d’abord sur nous-même, comme un fakir ! (Agiter le pauvre être, avant de s’en servir.) J’ai le cœur chaste et vrai comme une bonne lampe ; Oui, je suis en taille-douce, comme une estampe. Vénus, énorme comme le Régent, Déjà se p...
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Gérard d’Houville (1875-1963) Oui. Je sais bien que c’est par une aube d’automne Que la mort vous a pris. Mais tout mon cœur s’étonne Au sombre souvenir de ce matin de deuil. Pourtant je vous ai vu, et dans votre cercueil Mêlé pieusement près de votre visage A vos cheveux d’argent l’or pourpré des feuillages ; Ceux-là dont vous aimiez les arbres entre tous… Et nous avons longtemps pleuré tout près de vous. Et cependant, jamais vous n’êtes mort, mon Père ! Vous n’avez pas cessé depuis cette he...
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Deux déités, qui de leur main féconde Versent la paix et le bonheur au monde, Servant dans ses desseins le dieu de l'univers, Joignent d'un double nœud tous les êtres divers ; C'est toi, divine Bienfaisance ! C'est toi sa digne sœur, tendre Reconnaissance ! Grâce à ces deux divinités, Des services rendus, des bienfaits acquittés, L'esprit social se compose : Tout se tient dans le monde entier. Voyez cet arbrisseau, dont le suc nourricier Court abreuver la fleur nouvellement éclose ; Le rosier...
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Renée Vivien (1877 - 1909) Recueil "À l'heure des mains jointes" Paroles à l'amie Tu me comprends : je suis un être médiocre, Ni bon, ni très mauvais, paisible, un peu sournois. Je hais les lourds parfums et les éclats de voix, Et le gris m’est plus cher que l’écarlate ou l’ocre. J’aime le jour mourant qui s’éteint par degrés, Le feu, l’intimité claustrale d’une chambre Où les lampes, voilant leurs transparences d’ambre, Rougissent le vieux bronze et bleuissent le grès. Les yeux sur le tapis ...
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"Pour les femmes, il est l’idéal. Il sait manœuvrer sans faire de jalouses. Il choisit l’élue du jour" ~ "Eh bien, non, ce n’est point un causeur..." – Causer ! Qu’est cela ? Causer, madame, c’était jadis l’art d’être homme ou femme du monde ; l’art de ne paraître jamais ennuyeux, de savoir tout dire avec intérêt, de plaire avec n’importe quoi, de séduire avec rien du tout. Aujourd’hui on parle, on raconte, on chipote, on potine, on cancane, on ne cause plus, on ne cause jamais. L’ardent musi...
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Histoire d’un bon bramin Conte Je rencontrai dans mes voyages un vieux bramin, homme fort sage, plein d’esprit et très savant ; de plus il était très riche, et partant il en était plus sage encore ; car, ne manquant de rien, il n’avait besoin de tromper personne. Sa famille était très bien gouvernée par trois belles femmes qui s’étudiaient à lui plaire ; et, quand il ne s’amusait pas avec ses femmes, il s’occupait à philosopher. Près de sa maison, qui était belle, ornée et accompagnée de jar...
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J’ai regardé dans mon propre cœur : C’est là que je L’ai vu. Il n’est nulle part ailleurs. Je ne suis ni chrétien, ni juif, ni parsi, ni même musulman. Je ne suis ni d’Orient ni d’Occident, ni de la terre, ni de la mer. J’ai abdiqué la dualité, j’ai vu que les deux mondes ne sont qu’un. Un Seul je cherche, Un Seul je contemple, Un Seul j’appelle. Il est le premier, Il est le dernier, l’extérieur et l’intérieur. Je ne sais rien d’autre que « Ô Toi », « Ô Toi qui est ». Je suis enivré par la co...
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Mon cœur souffre et la douleur engourdit Mes sens, comme si j'avais bu d'un trait La ciguë ou quelque liquide opiacé, Et coulé, en un instant, au fond du Léthé : Ce n'est pas que j'envie ton heureux sort, Mais plutôt que je me réjouis trop de ton bonheur, Quand tu chantes, Dryade des bois aux ailes Légères, dans la mélodie d'un bosquet De hêtres verts et d'ombres infinies, L'été dans l'aise de ta gorge déployée.
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Les yeux - Recueil "La vie intérieure" Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux, Des yeux sans nombre ont vu l’aurore ; Ils dorment au fond des tombeaux Et le soleil se lève encore. Les nuits plus douces que les jours Ont enchanté des yeux sans nombre ; Les étoiles brillent toujours Et les yeux se sont remplis d’ombre. Oh ! qu’ils aient perdu le regard, Non, non, cela n’est pas possible ! Ils se sont tournés quelque part Vers ce qu’on nomme l’invisible ; Et comme les astres penchants, Nous quit...
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Louis-Philippe de Ségur 1753 -1830 Eau d'en vie Rions, chantons, aimons, buvons : En quatre points c'est ma morale. Rions tant que nous le pouvons, Afin d'avoir l'humeur égale. L'esprit sombre, que tout aigrit, Tourmente ce qui l'environne ; Mais l'homme heureux qui toujours rit Ne fait jamais pleurer personne. Quand Dieu noya le genre humain II sauva Noé du naufrage, Et dit en lui donnant du vin : « Voilà ce que doit boire un sage. » Buvons-en donc jusqu'au tombeau : Car, d'après l'arrêt d'u...
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Le soleil sous la mer, mystérieuse aurore, Éclaire la forêt des coraux abyssins Qui mêle, aux profondeurs de ses tièdes bassins, La bête épanouie et la vivante flore. Et tout ce que le sel ou l'iode colore, Mousse, algue chevelue, anémones, oursins, Couvre de pourpre sombre, en somptueux dessins, Le fond vermiculé du pâle madrépore. De sa splendide écaille éteignant les émaux, Un grand poisson navigue à travers les rameaux ; Dans l'ombre transparente indolemment il rôde ; Et, brusquement, d'u...
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Alfred de Musset Amitié Il faut, dans ce bas monde, aimer beaucoup de choses, Pour savoir, après tout, ce qu’on aime le mieux, Les bonbons, l’Océan, le jeu, l’azur des cieux, Les femmes, les chevaux, les lauriers et les roses. Il faut fouler aux pieds des fleurs à peine écloses ; Il faut beaucoup pleurer, dire beaucoup d’adieux. Puis le coeur s’aperçoit qu’il est devenu vieux, Et l’effet qui s’en va nous découvre les causes. De ces biens passagers que l’on goûte à demi, Le meilleur qui nous ...
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Guy de Maupassant — Ce soir-là j’avais lu fort longtemps quelque auteur. Il était bien minuit, et tout à coup j’eus peur. Peur de quoi ? je ne sais, mais une peur horrible. Je compris, haletant et frissonnant d’effroi, Qu’il allait se passer une chose terrible... Alors il me sembla sentir derrière moi Quelqu’un qui se tenait debout, dont la figure Riait d’un rire atroce, immobile et nerveux : Et je n’entendais rien, cependant. Ô torture ! De sentir qu’il se baisse à toucher mes cheveux, Qu’il...
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« Souvent sur cette tombe, de jeune fille, Cleino, la mère appelle éplorée son enfant chérie trop vite enlevée, invoquant l'âme de Philainis qui, avant l'hyménée, a franchi les pâles eaux du fleuve Achéron. » — Anthologie palatine, livre vii, 486 (trad. Fr. Jacobs) « Tu es donc morte, ô Maera, près d'un buisson épais, jeune Locrienne, la plus rapide des chiennes aux voix aimées. Qu'il était subtil et funeste, le poison qu'injecta dans ta patte légère une vipère au cou tacheté ! » — Anthologie...
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Les écrivains Où fuir ? Où me cacher ? Quel déluge d’écrits, En ce siècle falot vient infecter Paris, En vain j’ai reculé devant le Solitaire, Ô Dieu du mauvais goût ! Faut-il donc pour te plaire Entasser des grands mots toujours vides de sens, Chanter l’homme des nuits, ou l’esprit des torrents, Mais en vain j’ai voulu faire entrer dans ma tête, La foudre qui soupire au sein de la tempête, Devant le Renégat j’ai pâli de frayeur ; Et je ne sais pourquoi les esprits me font peur. Ô grand Hugo,...
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Erinna Ancienne poétesse grecque du IVe siècle av. J.-C. Ma tombe, mes sirènes et mon urne de deuil Qui gardent les cendres minces d'Hadès, Dites au revoir à ceux qui passent Qu'ils soient concitoyens ou originaires d'autres États, Et que ce tombeau me tient, épouse. Dites aussi, que mon père m'appelait Baucis, Et que ma famille était de Teno, Pour qu'ils sachent Et que mon amie Erinna a gravé sur ma tombe, cette épitaphe. Je suis le tombeau de Baucis, un jeune marié, Et comme vous passez à c...
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Jules Laforgue - Il jouait avec les mots et en créait fréquemment. Passionné de musique. Il refusait toute règle de forme pour l’écriture de ses vers. Il est connu pour être l'un des inventeurs du vers libre. * * * Oui, ce monde est bien plat ; quant à l’autre, sornettes. Moi, je vais résigné, sans espoir, à mon sort, Et pour tuer le temps, en attendant la mort, Je fume au nez des dieux de fines cigarettes.
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Ondine Valmore 1821-1853 Vois ce fruit, chaque jour plus tiède et plus vermeil, Se gonfler doucement aux regards du soleil ! Sa sève, à chaque instant plus riche et plus féconde, L’emplit, on le dirait, de volupté profonde. Sous les feux d’un soleil invisible et puissant, Notre coeur est semblable à ce fruit mûrissant. De sucs plus abondants chaque jour il enivre, Et, maintenant mûri, il est heureux de vivre. L’automne vient : le fruit se vide et va tomber, Mais sa gaine est vivante et demand...
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Federico García Lorca 1899 - 1936 à Grenade (Espagne). Sonnets de l’amour obscur Plaies D'amour Cette lumière, ce feu qui dévore, ce paysage gris qui m’accompagne, cette douleur pour une seule image, cette angoisse de ciel, d’heure et de monde, toutes ces larmes de sang qui décorent, torche glissante, une lyre sans âme et ce poids de la mer qui vient me battre et ce scorpion qui le cœur me remord sont guirlande d’amour, lit de détresse où sans rêver je rêve ta présence parmi les ruines de mon...