Victor Hugo, né le 26 février 1802 à Besançon et mort le 22 mai 1885 à Paris, est un poète, dramaturge et écrivain romantique considéré comme l’un des plus grands auteurs de langue française. Il est aussi une personnalité politique importante au XIX ième siècle.
Enfance et jeunesse
Il est le fils du général d’Empire Joseph Léopold Sigisbert Hugo et de Sophie Trébuchet, issue d’une famille bourgeoise nantaise. Il a deux frères ainés, Abel et Eugène. Ses premières années sont marquées par de fréquents séjours à Naples et en Espagne, suite aux affectations militaires de son père. Après la séparation de ses parents en 1813, il s’installe à Paris avec sa mère, et c’est à cette époque que sa vocation littéraire apparait. Encouragé par sa mère à qui il lit ses écrits, il fait preuve d’une immense ambition : à quatorze ans, il écrit dans son journal : « Je veux être Châteaubriand ou rien. »
Stimulé par quelques prix gagnés lors de concours littéraires, Victor Hugo délaisse ses études de mathématiques et fonde avec ses frères une revue, Le Conservateur Littéraire. Son premier recueil, Odes, parait en 1821 : c’est un succès. Le roi Louis XVIII, qui en possède un exemplaire, lui octroie une pension annuelle de mille francs, ce qui lui permet d’épouser en 1822 son amie d’enfance, Adèle Foucher, qui lui donnera cinq enfants.
Ecrivain et dramaturge
Victor Hugo assiste aux réunions du Cénacle, auxquelles se retrouvent les artistes et écrivains romantiques de l’époque ; et qui auront une grande influence sur lui. En 1827, il publie sa pièce Cromwell, dans la préface de laquelle il s’attaque aux conventions classiques, en particulier l’unité de temps et l’unité de lieu, et où il jette les premières bases de son drame romantique.
Adèle et Victor Hugo reçoivent beaucoup et se lient avec Sainte-Beuve, Lamartine, Mérimée, Musset, Delacroix. Jusqu’en 1837, la famille séjourne fréquemment au Château des Roches, propriété du directeur du Journal des Débats, Bertin l’Ainé. Au cours de ces séjours, il rencontre Berlioz, Châteaubriand, et rédige des recueils de poésie, dont Les Feuilles d’Automne. En 1829, il publie le recueil Les Orientales, puis Le Dernier Jour d’un condamné, court roman dans lequel il exprime son dégoût de la peine de mort. Notre Dame de Paris parait en 1831.
De 1830 à 1843, Victor Hugo se consacre presque exclusivement au théâtre. En 1830 parait Hernani, qui donne lieu à un affrontement entre Anciens et Modernes, entre classicisme et romantisme. Théophile Gautier s’enthousiasme pour cette oeuvre romantique, et ce combat restera dans l’histoire de la littérature sous le nom de « bataille d’Hernani. »
En 1833, sont montées au théâtre Lucrèce Borgia et Marie Tudor. C’est aussi l’année de sa rencontre avec l’actrice Juliette Drouet, qui deviendra sa maitresse, lui consacrera sa vie et le sauvera de l’emprisonnement lors du coup d’Etat de Napoléon III. Il écrira pour elle de nombreux poèmes. Juliette ne fut cependant qu’une des nombreuses maitresses de Victor Hugo.
Il accède à l’Académie Française en 1841, après trois tentatives infructueuses dues à une poignée d’académiciens farouchement opposés au romantisme, menés par Etienne de Jouy.
En 1843, la pièce Les Burgraves est montée, mais elle ne recueille pas le succès escompté. Pour toutes ses pièces, Victor Hugo se heurte à des difficultés matérielles et humaines ; ses pièces sont souvent sifflées par le public, bien qu’elles reçoivent de vigoureux applaudissements de la part de ses admirateurs. Le 4 septembre de cette même année, sa fille Léopoldine, âgée de dix-neuf ans, meurt tragiquement avec son mari lors d’un naufrage. Terriblement affecté, Victor Hugo ne produira plus rien jusqu’à son exil. Plus tard, cet accident lui inspirera plusieurs poèmes des Contemplations.
Action politique et exil
Elevé par sa mère dans l’esprit du royalisme, Victor Hugo se laisse peu un peu convaincre par l’intérêt de la démocratie. En 1848, il est élu maire du 8ième arrondissement de Paris, puis député de la Deuxième République (parti conservateur). Il participe à la répression sanglante des émeutes ouvrières de juin 1848, ce qu’il regrettera plus tard. La même année, il fonde le journal L’Evènement, et soutient la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte, élu président de la République en décembre. Il est élu à l’Assemblée législative en 1849 et prononce son Discours sur la misère. Il rompt avec Louis-Napoléon Bonaparte lorsque celui-ci soutient le retour du pape à Rome, et se bat progressivement contre ses anciens amis politiques, dont il réprouve la politique réactionnaire. Il aura des prises de position virulentes et très en avance sur son époque. (critique de la peine de mort, dénonciation des inégalités sociales)
Lors du coup d’Etat du 2 décembre 1851, il s’exile volontairement, d’abord à Bruxelles, puis à Jersey, et enfin à partir de 1855, à Guernesey. Ces années difficiles seront très prolifiques : il publie Les Châtiments (œuvre en vers qui prend pour cible le Second Empire) en 1853, les Contemplations en 1856, La Légende des Siècles en 1859, Les Misérables en 1862, et Les Travailleurs de la Mer en 1866.
Retour en France et mort
Après avoir refusé de profiter des amnisties accordées par Napoléon III en 1859 puis en 1869, Victor Hugo rentre en France en 1870, après la défaite de Sedan. Il continue ses activités politiques (il sera élu sénateur en 1876) et littéraires (recueil L’Année Terrible, roman Quatre- vingt-treize). Après des problèmes de santé en 1878, il met pratiquement fin à ses activités d’écriture, mais continue à publier des recueils écrits entre 1850 et 1870. Jusqu’à sa mort, il reste une des figures tutélaires de la république retrouvée, ainsi qu’une référence littéraire incontestée.
Il décède le 22 mai 1885 et est conduit au Panthéon .On considère qu’environ deux millions de personnes se sont déplacées pour lui rendre un dernier hommage, et que le cortège vers le Panthéon s’étirait sur plusieurs kilomètres. Il est alors l’écrivain le plus populaire de son temps.