Jacques DELILLE
1738 - 1813
Homme d'église et Poète — Elu de l’Académie française
Né à Clermont-Ferrand, le 22 juin 1738.
Abbé de Saint-Séverin sans avoir été ordonné prêtre, il était enfant naturel et fut professeur de poésie latine au Collège royal. Traducteur en vers, poète descriptif et didactique, il fut le chef d’une école poétique qui brilla d'un assez vif éclat à la fin du XVIIIe siècle et au commencement du XIXe. Lorsque, en 1772, se produisirent deux vacances à l'Académie par la mort de A.-J. Bignon et de Duclos, les philosophes appuyèrent les candidatures de Delille et de Suard ; les deux élections devaient se faire à deux jours d'intervalle, les 7 et 9 mai ; le maréchal de Richelieu proposa, pour la commodité des académiciens, de procéder aux deux élections le premier jour ; Delille et Suard furent élus. Le maréchal obtint alors du Roi l'annulation de ces deux votes, comme ayant été émis dans des circonstances contraires au règlement de l'Académie. L'intervention du prince de Beauvau ne put avoir raison du veto royal, et l'Académie dut procéder à de nouvelles élections ; elle admit alors Bréquigny et Beauzée ; quelque temps après le roi revint sur sa décision, mais il ne se produisit pas de nouvelles vacances avant l'année 1774. Delille remplaça Charles de La Condamine le 17 mars 1774 et Suard succéda à l'abbé de La Ville le même jour. Delille fut reçu par l'abbé de Radonvilliers, le 11 juillet 1774 ; il fréquenta le salon Necker, fut lauréat de l'académie de Marseille à ses débuts dans les lettres et répondit aux discours de réception de Tressan et de Lemierre.
Emprisonné peu de temps sous la Terreur, il se réfugia en Suisse ; il fut nommé dans la troisième classe de l'Institut, le 12 décembre 1795 ; mais il n’y siégea pas, et après un échange de correspondance entre ce corps et le poète, la place de celui-ci fut déclarée vacante le 24 janvier 1799. Il rentra en France en 1802 et fit partie de la deuxième classe de l'Institut, à l'organisation de 1803, reprenant ainsi son ancien fauteuil. Hostile aux idées de la Révolution, il fut de ceux qui résistèrent au courant d'adulation napoléonienne. Aveugle depuis plusieurs années, quand il mourut.
Mort le 2 mai 1813
1770 Les Géorgiques de Virgile
1782 Les Jardins
1799 Bagatelles jetées au vent
1802 L’homme des champs
1802 Malheur et pitié
1805 L’Énéide de Virgile
1805 Le paradis perdu de Milton
1806 L’Imagination
1807 Poésies fugitives
1808 Les trois règnes de la nature
1812 La Conversation, poème
1812 Dithyrambe sur l’immortalité de l’âme
Source : http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/jacques-delille