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Vive la France
Françaises Français, Mesdames Mesdemoiselles Méchoui, même si je reconnais que nous disposons probablement du meilleur système de protection sociale au monde, ce dont je remercie Léon Blum et l’Assemblée Nationale, un système dont bien évidemment nombre trichent, fraudent et abusent - de rien merci -, je me sens très con d’habiter ici, en France. Risée de nombre de pays, des jaloux me direz-vous. Mais je ne suis pas concerné. Johnny n’existe pas et je ne me suis pas français et je ne suis pas anglais et je ne suis pas danois et pas non plus finnois. Je ne suis de rien. J’ passe 30 jours, j’ passe 30 mois, j’ passe 30 ans pis la mort en prison et j’ fais toujours rien d’ bon, pis j’ fais toujours rrrien ! Dans ces conditions la xénophobie m’est parfaitement étrangère. C’est moi l’étranger. Ne dit-on pas que nul n'est poète dans son pays ? En résumé, le rhum, Martinique, la ganja, Jamaïque, la France, dramatique. Nous sommes vieux, nous sommes étroits et étriqués, nous sommes conditionnés, sans imagination, prévisibles et convenus, nous sommes consternants. Lorsque je lis nos écrivaillons bobos et observe leurs petits clans, lorsque je vois notre télévision, notre communication indécente, dégradante, notre consommation, nos hypers (c’est ma première surprise-caddy), oui lorsque je vois tout ce que vous avez dans vos caddies, tout ce que vous avez dans vos assiettes à midi, beurk, pays de gloutons qui bouffent 4 fois le nécessaire, lorsque je vois nos hommes politiques, notre assemblée nos chaînes d’infos et lorsque je vois même nos terroirs… je me dis Bordel, mais qu’est-ce que tu fous là ? Brûle-moi tout ça, non Johnny n’existe pas et pars. Bouge de là. Dégage. Quand tu aimes, pars, disait Blaise Cendrars, et quand tu n’aimes pas, casse-toi fissa aussi. Pars, dégage en Nouvelle-Calédonie, à Madagascar, pars oui à la Jamaïque… va à la mer turquoise, elle ne viendra pas à toi. Trahi défoncé à Caylus, (dans ma chanson Tous aux abribus), qui la comprend celle-là ? Personne je le crains. Allez, cherchez un peu, un indice : si tu n’ vas pas à Lagardère, ouais il était où Lagardère cette fameuse nuit où Nevers s’est fait traitreusement dans le dos poignardé ? Alors ? Quelqu’un a trouvé ? Blanc total. Panne d’interlocuteurs. Ça m’est égal, je ne souhaite parler qu’à Lola Lolita, lui expliquer en 2 temps 3 mouvements le concept de simplicité auquel elle ne bittera que dalle. Déjà, chez ces pseudos adultes, qui l’a compris hormis comme d’habitude quelques-uns. Alors, partir ? Il y a 2 hics. 1 : la santé. A la jouer rock’n’roll, trop longtemps la tête dans le juke-box, et comme l’assène méchante et jalouse la sagesse populaire, Sois tranquille mon gars, t’ fais pas d’ bile, un jour tout se paie. Eh oui, avant la casserole, tu passeras à la caisse, comme les copains. Mes os, mes articulations, mes yeux, mes poumons, mon dos, mes hanches… le savent. J’ai donc besoin d’un système de santé ad hoc, je ne peux pas vivre aveugle, je ne m’appelle pas Ray ou Stevie, je m’appelle Hep ! Hep ! Hep ! ou alors je m’appelle Montherlant qui s’est fait sauter le caisson quand lui l’est devenu, aveugle. Hic 2, mon fils. Je l’aime bien trop profondément pour partir à l’autre bout du monde, même si ici je ne le vois que 2 ou 3 fois, peut-être 4 fois par an. J’ai bien pensé me trouver une petite maison au Portugal, mais je n’aime pas la morue. Je n’aime pas les morues, j’aime les étudiantes en tunique blanche de l’hôpital dentaire même si elles me massacrent la bouche, j’aime les jupes écossaises plissées et les socquettes également blanches. Gainsbarre vieux dégueulasse. Tu parles, un provocateur mûrement réfléchi. Un publicitaire. Comme un gosse il a fait chier 15 jours Jane pour savoir si c’était ou non une bonne idée de cramer le billet de 500 à la téloche. Eh ma puce dis-moi, c’est in ou c’est out ? Mais fiais ce quieu tiou veux Serges, ye m’en fious. Putain de pétoche. Putain de manipulateur. Gainsbourg, boire ? Tu parles, il se faisait gerber toutes les 2 heures pour évacuer, recommencer à picoler et bâtir sa légende. Allez hop, à genoux devant la cuvette et 2 doigts dans la bouche. Et comme Dutronc l’a dit, Gainsbourg comme Gainsbarre, question picole c’était de la petite bière. Lui Dutronc n’était pas de la petite bière. Le prochain vous passez l’arme à gauche, lui ont dit par un bel après-midi d’automne où le soleil était particulièrement lumineux, les médecins. Alors il a arrêté. Il est un peu lâche ou du moins trouillard Dutronc. Car comme son poteau de beuverie (J’ai pas d’ paroles, Gainsbourg est sous la table), il avait peur des femmes et de l’amour. Pendant que sa compagne Françoise chantait 500 fois la même chanson, l’absence de l’aimé, l’absence du fantasme en réalité, lui faisait la fête avec ses copains et quand on est célèbre des copains quand y’en a plus y’en a encore. Il aura fallu qu’il vieillisse et devienne fragile pour se rapprocher d’elle, Françoise, comme un enfant craintif et malade auprès d’une mère infirmière. Sans oublier la trousse de premier secours qu’il balade partout avec lui. Pas très à l’aise devant la grande faucheuse le petit Jacques. Mais les gens aiment les légendes. Les légendes sont bourrées d’incohérences mais tout le monde ferme les yeux, les incohérences tout le monde s’en fout. Les gens se foutent de la vérité, ils veulent les légendes. Les gens détestent ceux qui disent la vérité, qui tordent le cou aux mythes, qui brisent leurs rêves. Et, sauf moi pardon, excusez du peu, comment vivre sans rêves ? Et Françoise ? Avec Isabelle Huppert nos 2 grandes et sublimes icônes nationales frigides. Frigide moi ? No comment se trahissait encore le beau laid (ro de Ravel) Serges. Et moi le beau qui vieillit sans être encore déjà laid (ça va venir), j’ai hébergé pour une dizaine de jours une colocatrice en recherche de boulot et d’appart. Je l’ai hébergée parce qu’elle avait 35 balais et était canon. Elle aurait été une mocheté c’aurait été non. C’est parfaitement injuste, macho, patriarcal, je le sais, c’est comme ça. Je vais me prendre toutes les volées Me Too sur le poil. Qu’est-ce que vous voulez, je suis amoureux de la beauté. Pas de l’amour, de la beauté gratuite même sans garantie constructeur. Aux gogues les Romantiques. Les poèmes d’amour me font chier, l’ode obligée à l’aimé(e). Lennon s’y est hélas particulièrement collé. Je sais bien qu’elle a réveillé sa conscience mais pour moi comme pour des millions d’autres, Yoko, oh no ! Après la séparation des scarabées, Paul voulait passer de temps en temps tirer quelques taffes avec son vieux pote John. Que nenni, dixit Yoko. Paul interdit de séjour. Bah, Yoko or not Yoko nous sommes tous cons, nous sommes tous racistes, nous avons tous de bonnes raisons. La France pays des Lumières ?! La France pays des néons oui. Comme les cousins capitalistes américains, nous en tout petits petits petits. La colonie du Montana, du Texas, du Michigan, ça c’est des écrivains ! Et nous, qu’avons-nous fait ici à nos amérindiens ? A nos druides ? Les Romains ont bouffé tout cru les Gaulois, qué viva Alésia et puis Pancho Villa (avec vue). Après c’était comme toujours nettement pareil, en plus élégant, en plus raffiné si vous voulez, en moins texmex, en moins franchouillard. Peace à La Mecque, Love à Verdun, voilà ce que nous sommes. Peace à La Mecque, Love à Verdun, vous la saisissez cette fois-ci l’embrouille ? Comme celle-ci : Pas de placard, pas de coupable. Il manque un Pas de … au milieu, celui qui fait le lien. Qui justifie le syllogisme. Lequel ? Cherche, cherche, allez, que met-on dans un placard ? et si tu trouves, appuie sur le bouton rouge, on me le fera savoir et je te paierai un Paris/ Brest. Un peu plus à Brest, disait Tryphon. N’empêche c’est à St Nazaire qu’il a de force été embarqué comme une vulgaire pastèque pour le Temple du Soleil des Incas Aztèques. Ô Temple, suspends ton vol et stp réponds-moi, crasseux et petit je suis contre ton pied. Pharaon, réponds-moi, pharaon stp réponds. Ici, mais qu’est-c’ que c’est que ce pays ? J’ai pris 10 douches glacées et je suis toujours pas réveillé. Oui dîtes-moi, qu’est-c’ que c’est que ces dingues, qu’est-c’ que c’est que ce baltringue ? Oui, je sais, l’herbe est toujours plus verte ailleurs, - en Irlande notamment ; ton âme aussi. Ceux qui sont partis ne sont hélas pas partis sans eux-mêmes dans leurs bagages. Quitter la France, ce pays trop vieux, trop usé et aigri. Quitter Paris la plus belle ville du monde, avec ses Champs-Elysées et ses grèves à répétition ?! Ah oui ! Et sans l’ombre d’une hésitation mon garçon. La poubelle ville du monde oui ! La vérité si je mens : vivre à Paris, vivre puni. |
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Vive la France
appartient au recueil Nouvelles du monde
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