" Un tissu de mensonges" est un texte court mis en ligne par
"Ancolies"..
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Un tissu de mensonges De quelle matière est-il fait ce tissu, laine, soie, coton acrylique ? Est-ce un plaid écossais ? Je croyais les plaids écossais grippe-sous, seraient-ils de surcroît mythomanes ? Pourquoi mentir, pourquoi mentons-nous ? Pourquoi inventer des événements qui n’ont pas eu lieu ? Pour enjoliver notre quotidien, lui donner du piment ? Pour faire travailler dans l’ivresse les rouages de notre imagination, un tissu de conneries ? Ou pour se sauver de mensonges précédents, l’engrenage, la fuite en avant ? Le ventilateur mourut dans un claquement sec. Kemper se réveilla en sursaut. Aussitôt il commença à échafauder des mensonges. « A ce moment je ne savais pas que… A ce moment je croyais que… ». Merde, les mensonges sonnaient faiblards. Bobby était roublard, il n’allait pas tomber dans le panneau. Un mensonge en entraîne un autre, puis un autre et ainsi de suite. L’âme est tourmentée, plus jamais en repos. Alors qu’il est tellement plus simple d’être réglo, à l’heure avec soi-même, rien à cacher rien à prouver. Ô, par forcément par éthique, cela peut être de la simple paresse aussi. Parce que mentir est compliqué, il faut se rappeler ce que l’on a dit à l’un, à l’autre, il ne faut pas s’emmêler les pinceaux. Mais le mensonge est part de nous, de notre manque de confiance, d’assurance, de la peur de ne pas être à la hauteur. Les légendes sont la marque de faiblesse des hommes, la réalité leur suffit trop peu. Et aujourd’hui, avec les médias et les réseaux sociaux, plus que jamais la vérité est un luxe. Dieu quelle société ! La moitié des américains seraient-ils des américons ? Donald Duck Trump aligne mensonges sur mensonges, gros comme les tours de Manhattan et les américons les avalent les yeux fermés, même face aux preuves les plus irréfutables. Leur rock star le dit lui-même « La vérité n’est qu’une opinion parmi d’autres ». Et bien évidemment nous nous mentons à nous-mêmes. Sur ce que nous sommes, ce que nous faisons. Notre bilan moral se mesure également au bien que nous n’avons pas accompli. Nos propres mensonges nous détruisent, nourrissent notre propre terrorisme envers nous-mêmes et les autres alors que la vérité rend la personne belle, rayonnante. Le mensonge des cols blancs, des politiques, des armées, de la religion, du simple quidam… on en trouve sous chaque pavé. Sous les pavés, chantaient-ils en 68. Les orateurs chevelus les prenaient saignants, petit à petit s’embrouillant, décousant le fil de leurs discours si toutefois il y avait jamais eu un fil. Jetons-nous les idées comme on jette des dés ? 68 n’était qu’un petit jeu de piste qui a provoqué d’innombrables conséquences, aujourd’hui nous en sommes au wokisme. L’Education Nationale a ingéré des cours d’éducation sexuelle dans les écoles primaires. Elle a envoyé des transexuel(le)s. La petite tête blonde a demandé « Mais alors je suis un garçon ou une fille ? ». « C’est comme tu veux mon chou » a répondu l’intervenant(e). Le mensonge des démocraties vaut le discours des dictatures, nous sommes tous dans le même sac. La vérité fait-elle peur également ? Toujours cette peur du vide dont notre nature a horreur ? Je le redis, nos vies sont-elles donc si riquiquis ? Nous ne pouvons nous contenter de ce que nous sommes, il nous faut en rajouter une couche. Le mensonge mesure t’il l’aune de notre foutu orgueil ? Il est si difficile de démêler les fils de l’orgueil et de l’humilité, le premier est si vicié. Est-ce une question de pathologie ou devenons-nous des menteurs dès la rencontre de notre premier personnage miroir qui nous effraie tant ? Ou alors ce mensonge remonte à l’épisode où Adam a croqué la pomme. Qu’est-ce que l’homme ? Une simple et pauvre pomme qui peut verser des larmes quand elle n’en est pas à prendre les armes ? Les premiers conciles de l’Eglise se questionnaient sur le fait de savoir si les femmes avaient une âme. Décidemment nous revenons de loin, la connaissance est vraiment un très long chemin. Les sociétés sombrent et disparaissent dans la décadence et tout est à refaire. Apprenons-nous si peu ? Parce que le Tout-Puissant nous a dotés d’une intelligence, nous sommes les cancres de l’univers. Nous avons inventé les universités, cela nous rend-ils meilleurs ? Ce sont les diplômés qui pratiquent le plus l’art du mensonge et nous inventent pour notre plus grand plaisir les guerres sanglantes. L’ENA premier fabriquant de menteurs, c’est donc cela qu’on leur enseigne ? Certes ces crétins qui usent encore à 28 ans leurs fonds de pantalons sur les bancs des amphis se croient les esprits les plus brillants du pays, grand bien leur fasse, mais cela ne dédouane en rien le simple quidam de ses multiples bobards. Les bobards, un fleuron des Beaux-Arts ? Pour beaucoup, encore une fois pour enjoliver leur réalité, mentir contribue à l’art de vivre. Moi, depuis toujours c’est le bizarre de vivre.
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Un tissu de mensonges
appartient au recueil Nouvelles du monde
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Texte court terminé ! Merci à Ancolies. |
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