On s'arobase - Texte

On s'arobase

L’enfant que vous attendez Madame, savez-vous de qui il est ? Oui, connaissez-vous le père? A quel mois va-t’il naître, l’enfant, pas le père ? Est-ce que cela colle avec l’époque à la fois bien peu et bien lointaine à laquelle nous nous élégamment aimâmes ? Vais-je avoir un enfant ? Vas-tu me faire ce cadeau dans ce monde de mécréants ? Les sondages, les catastrophes naturelles, les élections américaines, les politiques, toutes les assemblées,  les complotistes, tous les érudits m’abreuvent de leurs preuves, Dieu quelle épreuve. La paix s’il vous plaît, un peu de délicatesse j’ai travaillé avec des défunts, Hardy, Hallyday, Christophe, Bashung, Luther Allison, Nino Ferrer, j’étais marqué au fer plein comme tout un chacun. Hesta la vida et puis voilà.

Pour ne pas me venger je t’arobase, en retour que tu m’arobases, il ou elle s’arobase, ils nous arobasent. S’arobaser, quelle bonne idée à proposer à l’Académie des dojos hexagonaux. Ça fait trop longtemps que ça dure, j’ai eu un acci de voiture. J’ai pas commis de délit de fuite, j’en avais pas dans les idées et j’étais tout seul. J’allais pas me sauver de moi-même quand même, on a sa dignité. Peut-être sa fierté aussi qui sait ? En même temps que c’est embêtant de ne pas savoir, savoir si l’on est orgueilleux ou humble. Oui c’est embêtant, si on se voyait dans un miroir objectif, j’imagine qu’on s’en porterait tous mieux. Bref je suis resté un bien trop longtemps immobile même si j’étais hyperactif et même prolixe, ça n’empêche pas, regardez ces gars d’affaires ou de la mode et du luxe ! La vérité c’est qu’heureux comme un pape ou mendiant comme les pierres ou un roi, la vérité est qu’on quitte cette basse vie principalement volé par soi-même. Il y en a qui ont la prescience de le réaliser tandis que la plupart des pluparts l’ignore éperdument.

Eperdument tournent les barques, les saisons et les mauvaises nouvelles et les mauvaises raisons, ajoutons l’indifférence, imperturbablement nous nous croyons hors d’atteinte, ailleurs, tandis qu’au fond nous pétons de trouille. Sauf en fin de vie, même s’il est difficile d’associer son âge mental et son âge biologique. 813 ans. Ce chiffre 813 me passe souvent et curieusement sous le nez alors que je joue aux échecs en ligne, à la pendule. 8 minutes 13 secondes, c’est le temps qui reste à mon adversaire pour me mater. Et 813 c’est quoi ça ? C’est le titre du meilleur bouquin d’Arsène Lupin. Lis et cultive donc ton jardin, les lupins sont des fleurs de même que le petit lieutenant Blueberry tire son nom des myrtilles pour qui l’ignorerait. Qui l’ignorerait ? De même qui passerait à côté de cette blague « trahi défoncé à Caylus » dans ma chanson Tous aux abribus. Alors il est où le jeu de mots ? Bien caché, une bananeraie à qui trouverait. Je vous laisse une semaine pour deviner. Ou bien je ne vous le dirai jamais. On n‘a pas toujours besoin de tout comprendre pour continuer et traverser sa sainte ou malsainte journée, on ne pourrait plus rien faire du tout sinon. J’en ai traversé des jours sans comprendre, maintenant j’ai arrêté. De tenter de comprendre et également d’attendre. Comme dit une copine fervente et fermement arrimée à épandre l’Amour, la question n’est pas pourquoi mais comment.

Evidemment que c’est comment, et du coup ce n‘est plus compliqué, simple comme mettre un pied devant l’autre, dérogation quand même aux victimes d’arthrose et aux prothèses de hanches (je n’ajoute pas et vu le sale état de sa mâchoire). Je dis ça rapport à tout le monde, à des ex et déjà à moi-même. L’homme est descendu de l’orang-outan pour se tenir droit et debout. L’ennui c’est que droit et debout t’as souvent l’air d’un con de réverbère sur lequel tous les chiens de quartier ont levé la patte. En plus que c’est emmerdant et fatiguant, comment font ces gars qui distribuent les feux verts et rouges en cas de circulation alternée ? Les conditions de la condition humaine sont irréversibles. Sans compter le psoriasis. Alors les p’ tits gars et les p’ tites girls vous suivre le joueur de flutiau qui mène la musique au châtiau ? On récolte ce que l’on s’aime, alors vous êtes venus combien ? Si je trouve un seul juste, j’épargne cette ville, a-t-Il dit. Conséquemment Il a détruit la ville. Eux, ceux de la grande cité ils espéraient quoi ? Moi je n’ai rêvé être le roi de quoi que ce soit, des USA comme du show-biz comme le roi de rien. Moi je n’ai rêvé de rien, ici absent présent dans l’instant en effectuant des taches qui ont des objectifs. J’ose pas dire missions, une mission, ça ferait trop messianique, comme jouer au loto. C’est ça rêve toujours tu m’intéresses. Comme dit ma chanson Je ne rêve pas ma vie, je la vis. Y’en a qui m’ disent « Mais c’est triste de vivre sans espoir ! ». Du tout, je leur réponds, j’ai tout ce dont j’ai besoin et puis évidemment je fais. Tu ou ils ou elles procrastinent, moi je m’arobase tout en sachant parfaitement qu’on m‘arobase en permanence de tous les côtés. Quelqu’un a t-il déjà fait la corrélation entre les rituels des armées et des religions ? Ça saute aux yeux pourtant. Bon on fait quoi ce we ? On s’arobase évidemment, maintenant quoi d’autre, maintenant que la vérité est un luxe. Au passage, vos lustres et autres bibelots vous détournent de l’essentiel. L’argenterie qu’est-c’ qu’on s’en fout ! Non, ce we et toute la pleine semaine, on s’arobase tous très fort pour se dire comme on s’aime. Si si, bienvenue au pays des coeur bénis.