"Elles sont tant blessées" est un texte mis en ligne par
"Ancolies"..
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Elles sont tant blessées Elles gardent pour elles leurs déceptions, toujours nos petites ou grandes trahisons à nous, leurs compagnons. Pour leur faire plaisir, pour les consoler je leur dis Tu es belle et je t’aime. Est-ce la vérité ? Peu importe ! Ce qui compte c’est qu’elles le croient, elles en ont tant besoin. Elles sont tant blessées. Et eux, là, sur la place du village, ils leur disent au passage qu’elles ont la peau galbée comme une biche, qu’est-ce qu’elles s’en fichent tu parles ! Elles connaissent ça par cœur, elles voient de loin, depuis la nuit des temps où ils veulent en venir. C’est un sentiment qu’elles ont en elles si puissant que cela les amène à refuser d’honnêtes propositions d’amitié. Oui, dire à une fille qui vous a souri dans la rue « Je vais boire un verre, vous venez ? » est forcément de la drague alors qu’il ne s’agit que d’une invitation d’échange et de partage. Dommage pour tout le monde. Et que chantent nos amis oètes durant ce temps ? Dommage qu’on n’ait que 2 yeux pour regarder toutes les filles, dommage qu’on n’ait que 2 bras pour les serrer toutes à la fois, et dommage qu’on n’ait pas des ailes, bleues comme ce ciel. Bah, elles trouvent ça gentil mais cela ne change en rien le fond du problème. Le problème des œillades grossières, des menottes blanches ou des paluches grises baladeuses, le problème du mépris qu’ils éprouvent créé par la peur croient-ils secrète qu’elles leurs inspirent à ces mâles dominants et leurs piteux objectifs. L’avancée certaine du concept de parité était bien réelle mais le problème resterait pour autant et pour toujours le même : le désir animal, primitif. Certains ne s’en cachaient même pas : « J’ te l’ dis mec, la femme est une biche qui n’attend que son chasseur ». Sérieux comme un pape il t’annonce ça. Je le regarde incrédule mais oui, incroyable, il le croit. Leïla, si tu savais les yeux qu’elle a quand elle voit s’approcher les chasseurs. C’est comme le catho qui t’annonce que toutes les femmes qui trouvent preneurs trompent leur conjoint. D’où a t’il pêché sa Foi celui-là ? Je dis du mal de mes frères humains, je dis du mal de mes semblables, de quel droit ? Pourquoi serais-je différent ? Le Seigneur borgne de l’obscurité, pourquoi m’aurait-il épargné ? Parce que je bannis la grossièreté et la concupiscence de la même façon que je bannis les clichés, l’ironie facile et la scolarité dans tous les domaines dont l’écriture en particulier. Et les femmes je suis pour, je suis de leur côté. Même si les plus radicales d’entre elles me l’auront fait chèrement payé. Dehors les mecs, ici la Girl Power ! Mon ex-compagne dont le livre La révolution par les femmes a-t-elle échoué avant ou après eu lieu ? a été consacré par Le Monde Littéraire et Télérama comme reposant à zéro les bases du féminisme, eh bien oui Chérie me l’aura bien fait raquer la mienne de position féministe. Au point que ma pension de retraité s’en voit impacté, je vous épargne les détails de la dommageable histoire, droit au but comme dit Tapie dirigeant l’O.M. Tapie le tricheur si populaire dans la cité phocéenne. Oui, pourtant si Dieu m’avait fait femme, jolie femme, j’en aurais fait voir de toutes les couleurs à ces colonies de mâles baveux, histoire de venger toutes mes sœurs de la date de la création à aujourd’hui et demain et après-demain et même jusqu’après l’Apocalypse Nucléaire. Non, moi j’étais le joli garçon qui faisait le garde-cœur pour mes sœurs terrestres blondes, brunes, rondes comme la pleine lune quoique ces dernières me demandassent logiquement moins de boulot. Oui, il faut bien le dire, j’étais garde-cœur des plus belles, des en quelque sorte plus vulnérables parce que les plus visées. J’ai pensé à une autre histoire qui n’a pas rien à voir : y’en a un qui a - paraît-il - volé l’orange et les crococos ont fait un sort à Odile qui l’avait fort bien méritée. Nan, j’ai quand même sauvé la trajectoire de vie d’Odile et qu’elle se rende aimable sur le tard à défaut de se défaire de ses innombrables méfaits passés. C’est moi qui l’ai envoyée durablement, 40 ans, chier, c’est elle qui m’a dit « Tu es la personne qui m’aura rendu le plus de services dans ma vie ». Juste pour quelques heures de saine présence, voilà ce que ça m’aura coûté, vraiment cette fois c’est pas cher payé. Mais j’ai compris depuis longtemps que je ne consolerai que quelques cas isolés et non la collectivité. Comment voulez-vous lutter contre 30 siècles d’inconscient collectif ? En plus quand toi t’es issu d’une classe qui croit encore à ses privilèges de caste. Ça c’est du boulot croyez-moi, se défaire de ce machin-là, de ce blason moyenâgeux, fils aîné de famille, dite famille de surcroît défroquée pas Sa Sainteté elle-même pour perpétrer le nom. Ces considérations pittoresques ne doivent pas nous éloigner du salut de nos belles. Même les plus volages sont belles, elles sont tant blessées. J’exagère, misogynie à part il y a de vraies garces. Elles ont probablement leurs raisons. Et entre elles, nos belles n’exsudent pas nécessairement la tendresse mutuelle, ne se font pas toujours de cadeaux. Mais les filles mais les filles elles vous rendent marteau. N’empêche que tout irait tout à fait mieux ici-bas si les femmes étaient aux manettes, à part les traîtresses (nombreuses) évidemment. Pourquoi ? Parce que ce sont les femmes qui enfantent et considèrent que l’amour est sacré. Souvent femme varie régulièrement entend-t’on dans cet inconscient collectif de merde mais croyez-moi, dans le fond la plupart ont mieux à faire que batifoler de shoping en shoping comme les grandes bourgeoises ou surtout tirer des taffes et glander des heures au bar-café comme le font si bien les copains. Oui elles ont mieux à faire : quand elles ne sont pas croyantes, elles savent qu’ici-bas l’amour est compté. |
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Elles sont tant blessées
appartient au recueil Nouvelles du monde
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