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Regrets, RV manqués et autres lo... - Texte

Texte "Regrets, RV manqués et autres loupés" est un texte mis en ligne par "Ancolies"..

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Regrets, rv manqués et autres loupés
(autrement dit Véritables Variétés Verdâtres)

 

Qu’est-c’ qu’une vie ? Vaste question n’est-il pas ! J’entendais un ex champion sportif expliquer qu’une carrière dans ce domaine comportait immensément plus de défaites et moments de découragement et tristesse que de victoires et instants de joie. Au moins était t’il, lui, à ce qu’il faisait. Ce qui n’est ou n’a pas toujours été mon cas. Des années durant je n’ai été que spectateur de ma propre vie. Personne de mots puisque j’ai fait 10 années durant mes classes dans cette horreur qui s’appelle la publicité, mais j’étais trop jeune pour m’en rendre compte, toujours est-il que j’ai à disposition et chaque jour enrichi tout un catalogue de slogans ou aphorismes relatifs à nos vies si importantes et dérisoires à la fois. En ce qui concerne le sujet que je traite pour partie ici, spectateur de ma propre vie, mon slogan de mes 20/30 ans était « Ma vie privée ne me regarde pas ». Et avec le recul c’est bien dommage.

Quelqu’un connaît-il les cachets anti-regrets ? Je suis preneur. A près de 2/3 de siècle ils m’assaillent. Tant de choses que j‘ai mal faîtes, ou alors et surtout suis passé à côté. Si quelqu’un de mon âge vous dit qu’il n’en éprouve pas, de regrets, ne le croyez pas.

Par où commencer ? Disons les filles. Les astres, les filles. Je n’avais guère d’efforts à faire. J’étais (oui) beau. Ajoutons qu’en ces jeunes années de pub je gagnais beaucoup d’argent et occupais des postes de pouvoir (individualiste comme je suis et bien que ce soit vieux comme le monde, je ne l’ai jamais tellement compris mais il y a bel et bien des filles que cela attire comme un insecte volant irrésistiblement vers la lumière, voire se laissent acheter pour leur vie entière. Oui, dans cette saleté de pub j’en ai vu pas mal de ces filles-là). J’étais également différent, c’est en tout cas ce qu’elles disaient en venant vers moi et c’était sûrement vrai. (Toujours d’actualité. Seul physiquement et mentalement, marginal chez les gens intégrés, « normaux », marginal chez les marginaux - au passage 90% de branleurs et glandeurs). Donc toutes ces filles, toutes ces femmes étaient là, venaient vers moi, vers mon hologramme en fait car moi je n’y étais pas. Non, j’étais absent, je n’étais pas là, oui je partais les plantant là, comme dit le tableau le bel indifférent, et surtout prisonnier de mes addictions et de ma vie, je m’en aperçois aujourd’hui avec 45 années de recul, prisonnier de ma vie brisée (vie brisée ? J’en parle dans un autre chapitre). Par dizaines je les ai vues défiler, en les embrassant rapidement peut-être mais sans les saisir, oui, les plantant-là. Alors que j’aime tant les regarder, être avec elles, penser à elles, les anges souvent blondes, les merveilleuses brunes, Julie la rousse, (et en tout cas pour la plupart d’entre elles bien plus honnêtes que ces sales rats de bonshommes). Oui les filles qui rendent la vie immensément et intensément plus belle. Malheureusement sans moi, mon râteau et ma pelle.

Continuons par la musique. J’ai commencé à écrire des chansons à mes débuts à 20 ans dans la pub. Il se trouve que mon patron le controversé Jacques Séguéla m’avait chargé de concevoir un film destiné à promouvoir la paix au Liban. J’ai écrit mon synopsis et fait appeler pour la musique un musicien libanais, peu connu du grand public mais très réputé dans le métier, Gabriel Yared, arrangeur et compositeur pour de nombreux artistes, également compositeur de musiques de films et de musique contemporaine. Pour les besoins du film, j’avais écrit un texte dont il devait faire la musique. J’aime bien ta plume m’a t‘il dit, je travaille en ce moment pour Françoise Hardy, écris donc pour elle. Dont acte avec une demi-douzaine de titres. Il se trouve que la grosse maison de disques EMI a entendu ces morceaux et m’a proposé un contrat. Je suis allé à un rendez-vous puis n’ai plus donné suite. Je vous l’ai dit j’étais spectateur de ma vie. Totalement indifférent, encore une fois mentalement absent. Puis, lancé à écrire, j’ai fait des chansons punk. Comme ça, comme ça m’est venu. Un producteur de Rouen m’a repéré et fait enregistrer 2 titres (respectivement Be’bop’a’loubard et Mille neuf cent quatre-vingt con). J’ai enregistré puis disparu (chez les travelos brésiliennes - sic). Et enfin une grosse boite de production m’a également repéré. Ils avaient compris que je n‘étais pas le pantin d’un petit hit d’été, 3 petits tours télé et s’en va replanter ses lauriers, mais que je développais un véritable univers artistique. Aussi produisaient-ils patiemment un album entier. Je faisais exactement comme je l’entendais. Je leur téléphonais : J’ai besoin de x heures dans tel studio et de tels et tels musiciens. Des supers musiciens, au hasard le pianiste et arrangeur de Barbara, le guitariste de Michel Berger, Manset, Bernard Lavilliers… parmi tant et tant d’autres. J’avais tout ce que je demandais et de plus, les producteurs ne venaient jamais aux séances, ce que je chantais, bien destroy comme il se doit, les faisant trop flipper. J’ai enregistré ainsi 8 ou 10 titres, toujours aussi absent, juste parce que j’étais là, à cet instant-là, et qu’il fallait bien remplir ses journées éphémères, mais je n’avais strictement rien à faire avec l’étiquette de chanteur. Il faut dire également que je n’envisageais pas de faire long feu ici-bas, roulant nonchalamment entre mes doigts la balle de .22 long rifle que j’avais en permanence dans ma poche, comme une porte de sortie que je prendrais aussitôt que l’envie m’en saisirait. La collaboration avec cette grosse boîte de prod s’est d’ailleurs arrêtée après que j’ai débarqué en pleine nuit et en sang au domicile d’un des 2 producteurs. Il était furieux, sa femme m’a emmitouflé de gaze et de bandes chirurgicales et il m’a déposé à un hôpital dont j’ai immédiatement déguerpi au grand galop sitôt qu’il a tourné le dos. Après, et à ma grande indifférence, ils - ces producteurs - n’ont plus voulu entendre parler de moi, les uns adorant, c’est bien connu, les problèmes des autres en cette vallée de larmes ou de charmes c’est selon.

Au passage, mon père étant mort jeune, il eût été assez logique que je m’en cherche un de substitution. Séguéla, qui m’avait fait passer d’un emploi de pompiste à celui d’un de ses chouchous créatifs dans son agence paraissait tout désigné. Eh bien non.

A 30 ans j’ai décidé de quitter la pub, ayant mis 10 années à m’apercevoir que c’était métier et hommes (sauf exceptions) de mensonge. Que faire ? J’ai regardé autour de moi, devant, derrière et ai décidé de devenir chanteur. Trop tard, j’avais laissé passer ma chance. Et je compte à ce jour une petite dizaine albums autoproduits, car j’ai évidemment continué à écrire et chanter, en même temps que je compte sur les doigts d’une main mes auditeurs. De même que mes lecteurs puisque j’ai également écrit et publié à compte d’auteur une bonne demi-douzaine d’ouvrages, dont d’illustrations.

Une autre occasion, toujours dans mes années pub : j’étais alors directeur de création chez Publicis et sortais avec la directrice de l’agence. Mariée mais on s’en foutait, et son mari aussi ou peut-être pas je ne sais pas (j’avais en ces époques la détestable tendance à sortir avec les jeunes et jolies femmes de mes patrons, âgées de 20 ou 30 années de moins qu’eux, celles qui se laissent acheter dont je parle plus haut. Mais ce n’était pas le cas de cette femme, Dominique). Toujours est-il que cette Dominique, a organisé de me faire rencontrer le big boss des big boss le méga patron d’un énorme groupe de plusieurs grosses agences, ce gars me connaissant de réputation car j’avais déjà ramassé un grand nombre de prix publicitaires pour mes créations. Dominique m’avait offert une machine à écrire électronique avec laquelle je scribouillais pléiade de textes sur le thème « Chu pas net ». Je devais apporter ces textes au rv, qui s’est fort bien déroulé. J’avais 23 ou 24 ans, que me voulaient-ils ? Me coopter ? Me faire rejoindre un cercle très privé ? Une loge franc-maçonnique ? Vous pensez si je me suis intéressé à la question. Je m’étais déjà à 18 ans émancipé de ma « caste » familiale et de ses « privilèges », ainsi qu’eux-mêmes s’auto désignaient, ce n’était pas pour en rejoindre une autre. Nan, j’ai continué à fourbir mes slogans et accumuler les textes Chu pas net que je publierai peut-être un jour

Un autre épisode plus tôt dans ma vie. J’avais 18 ans, j’habitais encore mais plus pour longtemps chez mes parents. J’ai été repéré grâce à une petite photo d’identité dans un dossier administratif par l’assistant de l’illustre Robert Bresson, grand réalisateur de films d’auteur pour qui l’ignorerait, pour le rôle principal de son prochain film titré Le diable probablement. L’assistant m’a donné rv dans un bar du quartier Latin, nous avons discuté tandis qu’un photographe me prenait sous toutes les coutures. Puis il m’a appelé quelques jours plus tard : Robert a vu les photos, c’est bon, t’as le rôle, le tournage débute dans 2 mois. Ensuite j’ai eu des nouvelles tous les 15 jours : le tournage est décalé parce que la subvention ceci ou le crédit cela n’ont pas encore été débloqués. Puis un jour plus de nouvelles. Bon. Une année passe et un jour il me rappelle : « Robert voudrait savoir pourquoi tu n’as pas voulu faire le film. Ça l’intéresse vraiment de savoir pourquoi les gens n’ont pas voulu travailler avec lui ». L’explication est qu’il avait téléphoné un jour en mon absence pour annoncer le début du tournage et que mes parents avaient répondu que je ne voulais plus faire le film. Merci Papa merci Maman. Qui sait, mon destin en eût peut-être été changé, ce qui n’aurait pas été du luxe au regard de ma vie d’errance, d’éclats de verre, de beauté aussi soit t’elle, et de chaos à grande échelle.  

Plus tard dans ma vie. En tant que chanteur et parolier inconnu, je prospectais à tour de bras, éditeurs, majors, labels indépendants, artistes, agents d’artistes… J’envoyai à la pelle k7 ou recueils de textes édités sur papier gris perlé. Résultat des courses : une réponse négative standard pour 100 envois. Une exception : 24 heures après mon envoi, le chanteur Christophe m’appelle. Ça tombe bien, c’est surtout avec Bashung ou lui que j’ai envie de bosser. Il a mon recueil sous les yeux, il feuillette et lit au hasard des phrases tout haut. C’est superbe ça, superbe ça, commente t’il de ci de là. Nous voici en relation mais il faudra que j’attende qu’il ait fini l’album sur lequel il travaille depuis 12 ans pour qu’on commence à bosser ensemble. Tous les  mois il m’appelle : T’es toujours là ? Oui oui, je t’attends patiemment je réponds. Le voilà rassuré. Une fois il n’est pas content parce que j’ai sorti un titre avec un autre chanteur un peu connu. Ça lui déplaît, il voulait me faire sortir tel un lapin magique du chapeau, que je sois sa découverte. Il se calme quand même, ouais, faut qu’ t’avances, j’ comprends. Enfin un soir, son nouvel album est sorti, il rappelle : rv dans la nuit à son studio perso. M’y voilà, il me fait écouter des bandes de ses nouveaux titres et me demande de me mettre à la plume. J’écris tout un album que je baptise du titre éponyme d’une des chansons « Cafard concert ». Des trucs le bottent (Je compterais les avions, Chanteur c’est solo, La nuit plus dense…), d’autres moins, mais il me dit finalement Nan, c’est trop noir tes trucs. Je suis en plein divorce avec Véronique là, ça se passe super mal. Si je chante ça je vais m’enfoncer, j’ai besoin de chanter du bleu. Pourtant c’est blanc, je lui rétorque : Aube du ciel, blanche prière, trop tard pour foutre en l’air, amour bizarre, bel amer, rencard cafard concert. .. Nan, je le convaincs pas. Loupé. Ah ça, je les ai eu les boules. La porte de la salle de bains a pris cher. Va te soigner les nerfs dehors m’a dit chérie.

Musique encore. Nous voici à l’époque où j’avais mon groupe rock Le Pont de la Rivière Pleure. Lors d’un concert, j’invite 2 stars : Luther Allison, bluesman black de Chicago, décédé depuis, et pour finir le concert Patrick Coutin. Dont à 11 ou 12 musiciens sur scène nous faisons une reprise de 12 minutes de son tube J’aime regarder les filles. A la fin, du concert Coutin vient me voir. Dis, tu as dans ton répertoire un blues « Who is qui » qui me botte bien, tu me le céderais pour mon prochain album ? Comme un crétin j’ai décliné alors que rien n’empêchait que lui l’enregistre de son côté et moi du mien.  

Une autre affaire qui m’est revenue il y a tout juste quelques mois 15 ans après les faits et dont depuis je me mords les doigts plusieurs par jour que Dieu fait. J’avais une grosse, mais vraiment une grosse collection de vinyles datant de mes années pub où j’en achetais à tour de bras et de porte-monnaie. Ouais j’étais passionné et collectionneur. Je faisais tous les disquaires, y compris les imports américains, fouinais, dénichais… Je connaissais chaque musicien jouant dans chaque album et allais explorer sa propre discographie. Combien j’en avais de ces 33 tours, 1000, 1200, 1500 … j’ai la liste mais je ne veux pas le savoir, je ne veux surtout pas la regarder, vous allez vite comprendre pourquoi. Toujours est-il que mes pérégrinations sur le parcours de mon existence ont fait que, n’habitant plus Versailles depuis que j’avais quitté ce métier de publicitaire gâté, je n‘avais plus de place pour tous ces disques dans les endroits où j’ai vécu après cette période de ma vie. Donc ces vinyles dormaient depuis des années et des années dans de multiples cartons à droite à gauche dans des caves d’obligeants amis et peu à peu s’abimaient. Cela me tracassait. De plus j’avais de gros problèmes d’argent, vivant mal du modeste quoique providentiel rmi. Aussi un jour, pensant également que ces vinyles n’intéresseraient pas mon fils j’ai décidé de les vendre. C’est une part de toi, fais ça bien, me suis-je dit. J’ai tout rapatrié dans le garage d’une copine à Toulouse, les ai nettoyés un par un et les ai listés. Muni de cette liste j’ai fait le tour de tous les disquaires toulousains, lesquels se sont tous dits grandement intéressés admettant qu’il s’agissait là d’une bien belle collection. Des gars sont venus les voir dans le garage et m’ont fait des propositions ridicules, grossières, je dirais même insultantes. Je les ai envoyé paître, ils ont rappelé 2 heures plus tard ayant augmenté leur proposition de 50%, je les ai encore envoyé paître (l’un d’eux m’a même rappelé 2 mois plus tard ayant triplé son prix, mais c’était trop tard pour lui).  Et j’ai finalement vendu pour une somme qui m’a paru raisonnable  à un gars qui lui-aussi me paraissait bien, passionné, spécialisé uniquement dans les vinyles et faisant fi des froids et sans âmes cds. J’ai évidemment pris la peine de copier tous mes morceaux préférés - près de 10.000 - sur mon ordi. Je le répète, cette collec c’était une partie de moi et je ne me serais jamais pardonné de ne pas l’avoir fait, copier les morceaux sélectionnés. Donc à l’époque, j’ai eu l’impression d’avoir bien fait les choses. Le déclic est apparu il y a quelques mois, revoyant à la télé le film Moi Christiane F, droguée, prostituée. Là l’héroïne - c’est le cas de le dire - revend pour payer sa came ses Bowie 4 marks pièce à un disquaire qui les revend 40. Putain, tout n’est revenu d’un coup. Qu’avais-je fait, qu’avais-je donc dans la tête il y a 15 ans ? Vous n’imaginez pas cette collection ! Bien évidemment tout ce qu’on trouvait d’intéressant dans les bacs, mais également des raretés à la pelle. Exemples : tous les Brassens, Brel, Gainsbourg, Béart, Ricet Barrier, Jean-Claude Pascal, Catherine Sauvage etc… en 25 cms (cela vaut 50 euros pièce), de nombreux coffrets (les intégrales de Bobby Lapointe, Trénet, Brassens, Brel, Dutronc, Bécaud, Julien Clerc…), quasi tous les français connus et totalement inconnus de qualité, encore une fois les albums qu’on trouvait dans les bacs mais là encore des raretés et des raretés, et d’autres raretés encore par exemples un album de Marlène Dietrich live des années 50 dans la rarissime et luxueuse édition Philips réalités (150 ou 200 euros), un Jean Marais récitant et chantant Jean Cocteau, les b.o. des Parapluies de Cherbourg et des Demoiselles de Rochefort, les originaux et introuvables albums de fin des années 50 d’Henry Cording, pseudo de Salvador parodiant le rock avec son pote Boris Vian, quasi tout le rock psychédélique californien avec également encore toutes sortes de raretés sorties sur des labels montés par les groupes eux-mêmes, et évidemment toute la clique des groupes de la côte Est, des multitudes d‘Anglais dont par exemple l’intégrale (genre 30 albums) du bluesman John Mayall chez lequel tous les guitare-héros de la Perfide Albion avaient fourbi leurs gammes et leurs riffs, des groupes de flamenco-rock espagnols (repérés dans le film Deprisa Deprisa  - Vivre vite - de Carlos Saura), des brésiliens, des canadiens, des originaux de jazz des années 50… je pourrai continuer encore et encore, je pourrais mettre la liste en fin d’article, vous n’en croiriez pas vos yeux… Et il ne m’était même pas venu à l‘idée plutôt que voir ces escrocs de disquaires de mettre une annonce sur Le Bon Coin pour vendre direct à des particuliers ! Bref cette collection valait des milliers et des milliers d’euros et je n’ose pas vous dire le prix auquel je l’ai vendue, là encore j’ai trop la honte. Et puis il n’y a pas que l‘argent, il y a aussi que cela m’aurait super branché de vendre et discuter et palabrer et échanger encore et encore avec d’autres collectionneurs, d’autres passionnés. Putain on n‘a pas le droit de faire ça, de se faire ça.   

Ça, pour un regret ! Pffftttt… c’est même pas un regret, c’est d’une telle connerie, d’un tel non-sens qu’on peut même baptiser un tel acte, que j’en reste sans mots. Rien que mon clavier, mon écran et ma tête pour fulminer contre moi-même. Putain mais je suis totalement bête, stupide, con, inconscient, abruti de la pire espèce ou quoi ? Et comment l’évacuer ? Je vis chaque jour dans la musique (en plus du reste - composer mes chansons, écouter ma discothèque, entendre de la zique partout chez des potes -, oui en plus de tout ça si vous l’ignoreriez, c’est moi qui m’occupe de l’espace musicien sur DPP, donc je passe des heures sur You Tube pour vous trouver des vidéos live), ce qui fait que j’ai 1000 fois par jour l’occase de d’entendre des titres des titres des titres et je vois je vois je vois les belles pochettes les belles pochettes les belles pochettes qui défilent, qui défilent, qui défilent en transparence sous mes paupières. Tous les jours.   

*    *          *          *

Par quoi j’ai commencé ce décousu tissu de récit ? Ah oui, qu’est-c’ qu’une chienne de vie ? Dans les faits plus haut évoqués, rendez-vous manqués, regrets, loupés, peut-être même actes manqués… faîtes vos jeux, dans la liste choisissez. Vous gourez pas, vous prenez pas les pattes dans un tabouret. Nan, pas de regrets d’avoir refusé d’être coopté, zéros d’avoir quitté la pub et mes mirobolants salaires et postes de direction pour m’être ensuite ruiné (tout mon argent, + d’1 million de francs y est passé) à m’autoproduire ainsi que produire de jeunes chanteurs/teuses. Mais regrets regrets regrets d’avoir laissé passer ma chance de chanteur parce que j’ai su trop tard ce que je voulais faire (vivre), regrets de toutes ces filles que j’ai ignorées ou laissées en plan pour rejoindre ma solitude, fureur d’avoir bradé ainsi mes si chers vinyles, rv manqué devant la pellicule allié à un ressentiment envers mes parents, gros loupé avec Christophe  et tant d’autres anecdotes petites ou importantes que je vous ai épargnées…  Par ailleurs oui c’est bien moi qui ai écrit comme un prétentieux cette magnifique sentence : Il n’y a échecs et regrets seulement si l’on s’arrête. Jamais sur cette basse terre je ne me suis arrêté, jamais, même avec 2 bouteilles de téquila nocturnes dans la tête, mais j’ai dû un peu me planter dans la formulation de mon dicton.

Bah ! Tous ego, je fais plus que supposer que tout un chacun dispose de sa propre liste plus ou moins fournie et bien lestée selon son âge de tous ces rendez-vous manqués, de tous ces loupés, et que tout un chacun fait avec et sans, on n’a pas trop le choix je crois. Mais je crois de bois de fer quand même que j’ai été particulièrement doué question passer à côté. Ché pas, peut-être médaille de bonze. Tant de choses qui eussent pu modifier mon destin, ce qui comme j’ai dit n’aurait pas forcément été du luxe au vu du parcours genre orangina - comprenez bien secoué - qui a été le mien. Et, last but not least, viva de ce top foutu fatras d’émotions négatives que j’aurai additionné et, quelle est la formule consacrée ? ah oui, à l’insu de mon plein gré transmis à mon fils. Moi c’est bon, c’est joué, c’est fini, mais lui ?

Et pour conclure ? Vais te dire Notre Mec. Notre Mec, qui peut-être êtes aux cieux, ou alors définitivement au tapis, on sait plus trop à mater à pas d’heures les chaînes d’infos : La vérité de cette vie n’est pas tant que l’on meurt, mais que l’on meurt volé. Par soi-même. Allez, va, vas-y ! ! A défaut d’être malin, sois honnête au moins, vas-y, prends-les tes irresponsabilités.



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Ancolies

29-07-2022

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Regrets, RV manqués et autres loupés appartient au recueil Nouvelles d'une vie

 

Texte terminé ! Merci à Ancolies.

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