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Les liens artificiels - Chronique

Chronique "Les liens artificiels" est une chronique littéraire mise en ligne par "Deogratias".N'hésitez pas à proposer vos critiques littéraires sur des Auteurs, Artistes, Artisans d'art...

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Les liens artificiels

         Nathan Devers

Le livre commence par le récit d'un suicide : celui de Julien. Bien que ce premier chapitre puisse sembler un triste début, d'autant plus qu'on n'en comprend pas encore la raison, ce livre est tout sauf triste. Mais je dois dire qu'il est cependant, par certains côtés, effrayant. Pourquoi ? Parce que L'auteur va nous emmener dans le jeu d'un monde virtuel : l'Antimonde. 

Julien habite à Rungis, dans un petit studio, son existence lui semble morne et il va d'échecs en échecs : sa vie sentimentale et professionnelle ne lui donnent aucune satisfaction. Alors, pour s'évader de ce réel sans relief, il va s'inscrire sur internet dans un univers totalement irréel. Cependant, ce monde virtuel est en tout point la copie parfaite du monde réel : les pays, les villes, les rues, les bâtiments. Tout est vraisemblable mais rien n'est réel. Dans ce monde, Julien va devenir l'antithèse de ce qu'il est dans la vraie vie qui est la sienne. Connecté derrière son clavier, plongé dans son écran, il va devenir riche (grâce à la cryptomonnaie), célèbre (écrivain de grande renommée), entouré de millions de fans, protégé par une quarantaine de garde du corps. A l'apogée de sa célébrité, il va même jusqu'à habiter en haut de la Tour Eiffel. Il s'offre tous les voyages, tout les plats, tous les logements, tous les loisirs qu'il désire. 

Julien fait la fierté du créateur de ce monde virtuel : un businessman sans coeur, tyrannique, absolument mégalo, sans morale, un vrai dictateur avec ses assistants.  Adrien Steiner est le fondateur de ce monde irréel, il demande toujours plus d'idées, de plans pour parfaire la vie dans cet univers connecté.

Néanmoins, il ne faut pas que Julien devienne plus célèbre que lui, son orgueil ne pourrait pas le supporter.

Tous les avatars des gens du monde entier qui vivent dans ce monde là, aiment  

Julien, dont l'avatar s'appelle Vengel.  Ce dernier va devenir pourtant si célèbre qu'il  fera de l'ombre de plus en plus au créateur du site.

Quel est ce monde ?

Dans ce monde, les morts ressuscitent, Vengel peut discuter avec Gainsbourg. Dans ce monde, Vengel peut aller tuer le nouveau dictateur de la Maison Blanche, un certain avatar nommé Plutôt qui avait conquis le pouvoir le jour de la défaite de Donald Trump.

Dans ce monde, Vengel (en réalité Julien vous l'avez compris) est un écrivain magnifique, un héros politique, un milliardaire sans vergogne qui peut assassiner, aimer, faire le tour du monde et amener à lui des quantités de fans qui l'adorent et se pressent partout où il va pour le saluer. 

Plus on avance dans ce récit, plus on est saisi par la frontière de plus en plus ténue entre le monde réel et le virtuel. A la fin, l'auteur va jusqu'à raconter la retransmission par BFM d'un évènement virtuel pris en capture d'écran : celui de l'enterrement de Vengel.

Malheureusement, il finit par se faire  tuer. Assassiné par un autre avatar, ami du créateur du site, qui ne voulait pas que cet écrivain devienne plus connu, plus aimé, plus idolâtré que lui même.

Dans ce monde virtuel, c'est plus de 160 millions d'avatars qui sont là aux obsèques de leur idole Vengel.

Après sa mort "virtuelle" de ce monde si vraisemblable mais si faux, Julien se retrouve dans son appartement. Désoeuvré. il comprend, dans un rêve que Julien (son vrai moi) n'est que le brouillon de sa seule vraie réussite : son moi irréel : Vengel.

Il ne sait plus quelle est la partie de lui qui est vivante ou morte...Il pense qu'il ne pourra plus vivre sans la partie irréelle de lui-même. 

La fin est extraordinaire, elle ne se termine pas que sur le suicide de Julien. L'auteur va bien plus loin. 

A vrai dire, je trouve ce roman à la fois incroyable, absurde mais aussi époustouflant. C'est très bien écrit mais surtout l'histoire est géniale, le suspens est intense. On peut y voir la dénonciation sous-jacente d'un monde de plus en plus connecté à un écran et de moins en moins vivant dans la vraie vie.

C'est un livre dont je garderai un souvenir très fort. Je le trouve magnifique. L'histoire est vraiment bien racontée. Je ressors de ce récit très enthousiaste. C'est le genre de livre que j'offrirai bien à certains jeunes férus de jeux vidéos. C'est une magnifique dénonciation des réseaux sociaux, de l'univers virtuel sur internet. En même temps, c'est un roman d'une grande richesse. Epoustouflant ce roman ! Rien de moins !  Oui, je trouve ce livre EXTRAORDINAIRE. D'ailleurs, c'est un succès de librairie.

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Auteur

Blog

Deogratias

01-05-2023

Auteur public

Nathan Devers

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Les liens artificiels n'appartient à aucun recueil

 

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