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Le mal de pierres - Critique de Film, Théatre, série...

Critique de Film,  Théatre, série... "Le mal de pierres" est une critique de film, Théatre, série mise en ligne par "Benadel"..

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Le mal de pierres

 

Si ce n’était l’interprétation sublime de Marion Cotillard, le dernier long métrage de Nicole Garcia «Le mal de pierres » m’aurait laissé insatisfait et dubitatif. Je n’ai pas compris ce qui y relève de l’illusoire, voir du fantastique, et ce qui y relève de la réalité. Et ceci par la faute d’un scénario où les invraisemblances et les incohérences sont vraiment réelles. Peut-être le roman de Milena Agus, dont la réalisatrice s’est inspirée, donne-t-il les détails qui font défaut.

L’actrice interprète le personnage de Gabrielle qui dès les premières scènes est identifiée comme une folle d’amour. Jetant son dévolu sur un instituteur marié et dont la femme est enceinte, elle l’aguiche fiévreusement par toutes sortes de moyens. Éconduite, elle tombe dans une folie exhibitionniste. C’est alors que débute une histoire tirée tant soit peu par les cheveux. La mère désirant se défaire d’elle la promet à un ouvrier (Alex Brendemühl) ayant vécu la guerre civile espagnole. Gabrielle n’ayant aucune attirance pour lui accepte malgré tout le mariage sans que l’on sache pourquoi, car la psychologie de la protagoniste n’a pas été étoffée. Et ce n’est pas le chantage de la mère (Brigitte Roüan) menaçant de la mettre dans un institut spécialisé qui m’a convaincu.

Une fois mariés, le mari assouvit ses désirs auprès des professionnelles du sexe, puis auprès de son épouse déguisée en catin.

Après qu’une femme médecin lui a détecté des calculs rénaux, Gabrielle soigne son mal dans un établissement de cure situé dans les Alpes suisses. Elle y fait la connaissance d’un éclopé de guerre, André Sauvage (Louis Garrel), qui est à l’article de la mort. Elle s’éprend de lui. Il n’est pas insensible à son charme non plus. Son état s’étant soudainement détérioré, il est transporté d’urgence à l’hôpital de Lyon, ville où il habite. Désespérée, l’amoureuse poursuit l’ambulance, puis, à bout de souffle, elle s’évanouit.

Je dois maintenant utiliser le mode conditionnel, car l’ambiguïté demeure quant à savoir si l’épisode qui suit tient du fantasme de Gabrielle ou de la réalité.

André serait revenu dans l’établissement thermal. Gabriel et lui y auraient assis leur amour. Elle se serait aussi fait photographier avec lui. Un jour avant de quitter l’établissement, elle l’aurait supplié de pouvoir l’accompagner. Il le lui aurait refusé, disant qu’il avait des affaires urgentes à régler, mais lui aurait juré de lui écrire.

En emballant ses affaires la caméra nous montre une photo. André est assis dans une chaise et elle se tient à ses cotés, assise sur l’accoudoir. Ce souvenir est soigneusement emballé.

De retour au village, le mari lui fait la surprise d’une maison plus agréable à vivre. Les jours passants, puis les semaines et les mois, Gabrielle, ne recevant aucune réponse aux nombreux courriers qu’elle a adressé à André, tombe dans le désespoir. Celui-ci atteint son pic lorsque son mari lui ramène toutes les lettres en retour. Mais le temps suit son cours. Elle donne naissance à un garçon, dont André est le père, pense-t-elle. L’enfant se révèle être doué pour le piano, tant et si bien que son professeur décide de l’inscrire à un concours qui a lieu à Lyon. Le jour venu, la mère, le père et le fils s’embarquent en voiture et font route vers cette ville. Arrivés dans celle-ci, ils sont pris dans un embouteillage et les yeux de Gabrielle ont tout le loisir de croiser l’adresse d’André Sauvage. Entrée dans un état second, elle dit aux deux qu’elle doit absolument descendre ici mais qu’elle les rejoindrai plus tard au conservatoire. Elle se précipite à l’étage et sonne à la porte portant le nom recherché. Un homme lui ouvre. Elle s’enquiert d’André. Il lui répond qu’il est mort le jour après que l’ambulance est arrivée. Elle s’écrie qu’il était revenu à la cure car il se disait guéri. Mais l’homme n’en démord pas et lui répète qu’il est bien mort après avoir été amené à l’hôpital.

Cela voudrait dire que Gabrielle a halluciné son retour. Je suis arrivé à cette conclusion jusqu’à la scène où une nuit, Gabrielle, hantée par son hallucination se précipite sur la valise qu’elle avait rangée à l’abri de yeux indiscrets. Elle en sort le dossier médical où elle avait enfoui la photo d’elle et d’André. En la regardant, elle est abasourdie : elle seule y figure. Pourtant, nous spectateurs, avons bien vu que les deux y figuraient. Si la photo reflétait son hallucination, alors comment expliquer que soudainement elle soit guérie de sa folie hallucinatoire?

Par ailleurs, comment croire au fait qu’elle n’ait jamais essayé de rejoindre son amant puisqu’elle connaissait son adresse ? Elle avait pourtant été prête de partir avec lui.

Le summum de l’incompréhension est atteint lorsqu’elle lui demande dans une des dernières scènes : « Pourquoi ne m’as-tu rien dit ? » et qu’il lui répond : « Je voulais que tu vives ». Et moi, spectateur, je me demande alors quelles sont les scènes s’inscrivant dans la réalité et quelles sont celles qui s’inscrivent dans l’imagination de Gabrielle ? Ou est ce que tout le film relève-t-il du fantastique ?

Dommage que la prestation de Marion Cotillard soit ternie par une histoire on ne peut plus amphigourique.

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Benadel

24-10-2016

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Le mal de pierres appartient au recueil I - Chroniques

 

Critique de Film, Théatre, série... terminée ! Merci à Benadel.

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