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La clé Pavot - Grand Scénario ou Pièce de théâtre

Grand Scénario ou Pièce de théâtre "La clé Pavot" est un gand scénario ou théâtre mis en ligne par "Guy Favregros"..

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LA CLE PAVOT

 

PIECE DE THEATRE EN DEUX ACTES - Comédie

 

AUTEUR : Guy FAVREGROS

 

Personnages :

MAX       Inventeur de la clé Pavot

YANN     Jeune chômeur

MARIE    Informaticienne

ADELE    Fille de MARIE

LOUIS    Époux de Alice, la propriétaire de la maison (ou appartement), et amant de MARIE

 

Décor :

Une habitation en banlieue parisienne.

Le bar est devant à droite de biais. Deux chaises de bars sont à gauche du bar. L’entrée est au fond à droite derrière le bar. Le mur face à la scène est décoré d’un tableau en son centre. Le bureau est côté droit du tableau. L’entrée de la chambre est à gauche du tableau. L’accès à la cave est à gauche. Au milieu, un canapé, une petite table à gauche avec un téléphone dessus et une chaise à côté. L’alarme est à droite de la porte du bureau, vers l’entrée. L’interrupteur de la lumière est près du bar. Un portemanteau près du bar.

Le tableau représente un poisson très basique avec la tête tournée à gauche (en le pivotant à droite de 90°, cela ressemble à un trou de serrure).

 

tableau représentant un poisson rouge

 

Résumé : Un cambriolage perpétré pour récupérer différents objets et qui s’avère payant. Il est question d’une clé conçue pour ouvrir toutes les portes.

 

ACTE I

 

 

SCENE 1

 

MAX, YANN

 

LEVER DE RIDEAU

 

L’appartement est plongé dans le noir. Apparaît des lumières de torche sur la droite. Deux individus masqués et gantés apparaissent.

 

MAX. - Je mets la lumière. (Lumière.)

 

YANN. - Je suis sûr qu'il y a une alarme ! (Il cherche paniqué. Puis une sirène retentit.) Là !

 

MAX. - OK. Je m'en occupe. (Il lit un petit papier et désactive l'alarme au bout de plusieurs tentatives.)

 

YANN. - Pfft. (Il enlève sa cagoule, la pose sur le comptoir.) J'étais prêt à décamper.

 

MAX, enlevant sa cagoule. - Pas de panique. Nous avons tout notre temps. Les propriétaires sont loin, en Espagne à ce que je sais, et les alarmes sont en règle générale plus dissuasives qu'efficaces.

 

YANN. - Par quoi commence-t-on ?

 

MAX, jetant un regard circulaire qui s'arrête sur le bar. - Je me jetterai bien un petit whisky avant de commencer.

 

YANN. - Mais on a déjà commencé. Nous ne sommes pas arrivés là par hasard !

 

MAX. - Du calme petit ! Je te dis que nous avons tout notre temps !

 

YANN, fouillant un peu partout. - Max, tu m’as demandé de te donner un coup de main sans vraiment me préciser le but de notre visite. Que doit-on trouver ici ?

 

MAX. – Je ne sais pas encore mais pas de précipitation. Il faut d’abord être méthodique. Pour cela, il faut observer les lieux à partir d'un point stratégique. (Il s'installe au bar.) Ici, c’est bien. Il faut s'imaginer habiter ici pour mieux s’approprier le lieu et repérer les endroits dignes d’intérêt. Cela nous fera gagner du temps plutôt que de courir partout.

 

Max enlève ses gants et les pose sur le comptoir avec la cagoule puis se sert un verre de whisky.

 

YANN. – Tu vas laisser tes empreintes ? Bon, si je comprends bien on commence par faire l’état des lieux comme des futurs locataires. Excuse-moi mais je n’ai pas ta clairvoyance et ta patience. Je m'occupe des autres pièces puisque tu as trouvé ton bonheur ici.

 

MAX. - Attends Yann ! (Yann n’attend pas et va dans la chambre. Puis, regardant son verre.) Ah les jeunes ! Ils vont trop vite pour apprécier ces moments de détente nocturne. Pourquoi se dépêcher et passer à côté des choses simples de la vie ! Les loisirs ne sont pas légion.

 

YANN, revenant avec des bijoux. - Dis donc, que penses-tu de ça ? Je les ai trouvés dans la chambre, dans le tiroir d'une table de nuit.

 

MAX. - Mouais… Tu as une petite amie à qui les offrir ? Parce que sinon, (Il fait un geste avec les poings serrés l’un contre l’autre tournant en sens opposé.) c'est très facile de se faire serrer pour des bijoux.

 

YANN. - Dommage. Ils semblent avoir une grande valeur. (Il les pose sur la table.) Je me voyais déjà renflouer mon découvert à la banque qui est dans le rouge vif, voire même très vif.

 

MAX. - Allez ! Viens, je t'offre une bière pour te consoler !

 

Max ouvre le frigo, sort une bière en bouteille, la décapsule, puis la tend à Yann.

 

YANN. - Merci. (Il arrête son geste au moment d’attraper la bouteille.) Que fait-on pour les empreintes ?

 

MAX. - C'est simple. On mettra tout dans un sac poubelle - les verres et tout et tout - qu'on emportera avec nous.

 

YANN. - Vu comme ça… ça paraît simple. Faut-il encore ne pas mettre ses mains partout sinon un sac poubelle ne suffira pas ! En plus nous sommes à pied ! On risque de ne pas passer inaperçus.

 

Yann enlève ses gants, les posent sur le comptoir et prend la bière avec hésitation.

 

MAX. - Bon je t’explique la manip. Il faut être méthodique. Il faut passer en revue les pièces une à une et repérer les cachettes potentielles. Des cachettes, il n'y en a pas pléthore !

 

YANN. - Plaît-il ?

 

MAX. - Pléthore. Beaucoup.

 

YANN. - Mais, qu’est-ce qu’on cherche au juste ? (Il boit une gorgée.)

 

MAX. - Ça dépend.

 

YANN. - De ?

 

MAX. – De ce que j’aurai décidé. Retourne dans la chambre et essaie de fouiller du regard. Repère les emplacements susceptibles de contenir des objets cachés et seulement après tu m’en parles. Moi, je m’occupe du salon.

 

YANN, reposant sa bière. - Je ne connaissais pas cette technique !

 

MAX. - Normal, c’est la technique que je viens d’inventer. Celle de l’aigle qui observe au loin. Je te concède que c’est assez éloigné de la farfouille.

 

YANN. – Ah ? Et moi qui pensais naïvement qu’il suffisait de tout retourner pour se faire une idée de ce qu'on allait trouver…

 

Yann part dans la chambre, perplexe.

 

MAX. - Bon. Ça, c’est fait…

 

Max regarde un peu partout puis il s’installe sur la chaise du bar avec son verre et observe le tableau.

 

YANN, revenant. - Bon, rien d’intéressant, je n’ai trouvé qu’un jeu de carte.

 

MAX. - Tu es peut-être allé un peu trop vite et tu donnes trop d’importance aux cartes. Il faudra que tu mettes un frein à ta passion du poker. Bon, va voir de ce côté qui doit être un bureau !

 

YANN. – Euh… À propos du poker…

 

Le téléphone sonne. Yann va décrocher même si Max lui fait un signe négatif.

 

YANN. - Allô ? La sécurité ? Une alarme ? Oui, tout va bien. Je faisais un test pour juger de votre réactivité. Bravo. Vous avez assuré sur ce coup ! On vous garde. C’est une bonne nouvelle, non ? Bonne nuit à vous et vos collègues et mes amitiés à votre dame. (Il raccroche.) J’ai travaillé un temps dans un centre d’appel. C’est fou comme on peut pipeauter les gens juste avec un téléphone. (Petite pause.) Je vais dans la pièce à côté.

 

Yann repart. Max le regarde étonné.

 

MAX. - Là, je suis stupéfait. (Pause.)

Mais, décidément, comment vais-je trouver le temps de me concentrer ? Je suis sûr d’être au bon endroit. Ça ne peut être qu’ici. J’en suis certain. Des semaines que je cherche et enfin je pense toucher au but.

 

YANN, qui revient. - J’ai regardé la pièce. De mémoire, j’ai vu un bureau, un fauteuil, un ordi et un caddie.

 

MAX. - Un caddie ?

 

YANN. - Oui, tu sais pour jouer au golf.

 

MAX. - Ah ! (Il rit en se tapant la tête.) Non tu as vu un sac de golf. Le caddie est la personne qui porte le sac.

 

YANN. -  Bon, bon. Tu sais, moi, le golf, c’est pas trop mon truc. Et puis c’est débile de demander à quelqu’un de porter ton sac. Quand tu fais des courses OK, mais quand tu fais du sport ? Au basket, j’demande à personne de me porter le ballon ! (Il prend un air snob en mimant.) Auriez-vous l’extrême délicatesse de me soulager de ce ridicule fardeau jusqu’à la raquette afin que je puisse tenter un panier sans trop m’éreinter. Vous conviendrez aisément que transpirer est fort incommodant. Hu-hu-hu.

 

MAX. - Installe-toi un instant. (Yann prend une chaise.) Je dois t’expliquer ce qui nous amène ici. Je t’ai fait supposer un vol classique parce que je ne sais pas si on trouvera quelque chose ici et je me suis dit que tu refuserais certainement de m’aider si je te donnais le vrai motif.

 

YANN. - Mais Max, je te suis redevable. Je te suis… Je te suis !

 

MAX. - Ce que je cherche est certainement ici. Par ailleurs, je me suis dit que si je ne trouve pas ce que je suis venu chercher, il pourrait y avoir quelques compensations dans un cambriolage improvisé.

 

YANN. – A la bonne franquette, quoi ! Tu me rassures, là ! Je commençais à me demander si c’était juste un prétexte pour boire un coup en cachette ! Serais-tu alcoolique, Max ?

 

MAX. – Ha-Ha-Ha ! Non ! Je bois juste à l’occasion pour m’amuser !

 

YANN. – Désolé ! Je n’avais pas compris qu’on était là aussi pour rigoler… Eh, tu entends ce bruit à l'entrée ? Quelqu'un vient ici !

 

MAX. - Pas possible ! Éteins la lumière et planquons-nous !

 

YANN, - Flûte, je n'ai pas éteint la chambre !

 

Max se cache sous le bar et Yann devant le canapé.

 

 

 

 

SCENE 2

 

MAX, YANN, MARIE

 

Une lumière de téléphone portable, puis lumière dans la pièce.

Marie porte une écharpe pour masquer son visage. Elle se dirige vers l'alarme

 

MARIE. - Tiens ? L’alarme n'a pas l’air branchée ?

(Elle met la lumière et elle aperçoit les pieds de Yann qui dépassent du canapé. Elle a un geste de surprise.) Qui est là ?

 

YANN. - C'est à moi que vous parlez ?

 

MARIE. - Je, je crois… A qui d'autre ?                    

 

YANNqui se lève. - Moi, c’est Yann. Nous allions partir. Désolé pour le dérangement. Nous n’avons rien pris.

 

MARIE. - Vous n'êtes pas seul ?

 

YANN. – Flûte ! J’ai gaffé… Euh…

 

MAX. - Bon. Bon. Nous nous rendons. (Il sort et la regarde.) Mais, mais vous n'habitez pas ici ? Vous êtes une collègue ?!

 

MARIE. - Ça dépend… Vous travaillez dans quelle branche ?

 

YANN. - Dans une nouvelle branche du vol, le survol. C’est nouveau. Ça vient de sortir.

 

MARIE. - Comment, vous n'avez rien trouvé ? (Elle voit les bijoux sur la table.) Et ça ?

 

MAX. - Prenez-les si ça vous chante. Mais je ne vous le conseille pas.

 

YANN, faisant un geste de serrer avec les poings l’un contre l’autre comme Max avant lui. - Sauf si vous voulez vous faire euh… essorer.

 

MAX. - En réalité, nous venons juste de commencer. Je vous sers un verre pour vous détendre ?

 

MARIE. - Je ne venais pas pour ça, mais volontiers. Qu'avez-vous à me proposer ?

 

MAX. - Whisky ? Il a un petit goût de noisette qui n'est pas désagréable…

 

YANN. - Faisons-nous un cambriolage ou une soirée entre amis ?

 

MAX. - (À Yann.) Y’a pas le feu ! C’est quoi cette manie d’être aux pièces.

 

MARIE. - Les propriétaires sont bien peinards en Espagne en train de se faire dévorer par les moustiques.

 

MAX. - Ah, vous êtes au courant ? Ils ont passé une annonce ou quoi ?

 

MARIE. - Presque. Leur fille a posté sur les réseaux sociaux tous les détails. (À Max.) OK pour un whisky.

 

Marie pose son écharpe sur le portemanteau. Max lui sert un verre.

 

YANN. - C'est « happy hours » ! Si ça continue, toute la racaille va rappliquer ici pour profiter du bar !

 

MAX. - Oh, calmos ! Surveille ton langage ! Nous sommes entre personnes bien éduquées. (Un regard vers Marie.) Je pense que la « racaille » n'est pas aussi délicate et bien organisée que nous.

 

Max et Marie n’écoutent plus Yann qui rumine tout seul.

 

YANN. - Ah parce qu'on est organisés… Nous ? Ah, j’oubliais qu’une bande est dite organisée à partir de deux personnes…

 

MAX. - Mais j'en oublie la plus élémentaire des civilités en omettant les présentations. Je suis Max.

 

MARIE. - Moi, c'est Marie.

 

YANN. - Et moi, toujours Yann.

 

MAX. - (À Marie toujours.) Désolé, je n’ai pas de carte de visite à vous offrir mais vous comprendrez aisément que la discrétion est de rigueur dans notre activité.

 

MARIE. - Pas mieux.

 

YANN. – J’me couche…

 

MAX. - Qu'est-ce qui vous amène ici ?

 

MARIE. - C'est un peu long à expliquer.

 

MAX. - Nous avons le temps.

 

YANN. - Ben voyons… Tu m’aurais prévenu, Max, pour l’instant de détente, j’aurais apporté mon livre de chevet, « Le cambriolage pour les nuls ».

 

MAX. – (À Yann.) Patience ! (À Marie.) Installons-nous ! (Max et Marie s'installent sur le canapé, Yann reste à sa place.) Mais dîtes-moi pour commencer, comment vous êtes-vous introduite ici.

 

MARIE. - Si je réponds « par la porte », je gagne quelque chose ?

 

MAX. - Vous êtes entrée sans effraction ?

 

MARIE. – Exact ! J’ai un double des clefs.

 

MAX. - C’est aussi simple que cela… Laissez-moi vous montrer quelque chose. (Il se contorsionne, fouille dans sa poche de pantalon et sort une clé.) Voilà la clé « Pavot ». Connaissez-vous ce genre de clé ?

 

MARIE. - Euh, non. Cela ne me dit rien. Pour tout vous dire, je ne suis pas une professionnelle. Je suis là pour des raisons personnelles.

 

MAX. - Vous m'intriguez. Quelles sont donc vos motivations ?

 

MARIE. - Ne parlez pas de motivations, cela me donne l'impression d'être à un entretien d'embauche…

 

MAX. - Vos motifs ?

 

MARIE. - Bon. A vrai dire, je connais le propriétaire des lieux, Louis. Avec lui, j'ai eu une histoire d'amour qui était dans une impasse parce qu’il ne voulait pas divorcer. Je lui avais offert une montre très précieuse qui m’avait coûté une fortune. Je me suis même endettée pour ça. Étant à nouveau dans une situation délicate, je me suis dit, pourquoi pas récupérer cette montre qu’il n’utilise pas de toute façon. Si Alice, sa femme, tombe dessus un jour, il aurait toutes les peines du monde à s’expliquer. Donc, en la subtilisant, je n’avais aucun risque d’être dénoncée. J’ai eu l’occasion un jour de faire un double de ses clés ; il ne s’est aperçu de rien. C’est avec ça que je suis entrée.

 

MAX. - Ahhh. Je comprends mieux. Regardez bien ma clé. C’est la clé Pavot qui utilise un système ingénieux composé de plusieurs axes télescopiques et d’une multitude de micro billes aimantées amovibles qui vont épouser la forme de la serrure dans laquelle on l’introduit. Cela de manière quasi instantanée. Cette clé existe en plusieurs tailles et ouvrir une porte devient un jeu d’enfant.

 

MARIE. - Ben dîtes-donc ! Vous possédez un sésame, en quelque sorte ! Je ne vais plus me sentir en sécurité nulle part !

 

YANN. - Cool, pour moi, ça va être la fin du chômage !

 

MAX. - Possiblement… Et l’alarme ? Vous connaissiez le code ?

 

MARIE. - Facile, c’est l’année de naissance de leur fille.

 

MAX, montrant sa feuille. - Ça figurait dans ma liste.

 

YANN. - Dîtes Marie, j’ai fouillé la chambre. Je n’ai pas vu de montre. Où pensez-vous chercher ?

 

MARIE. - Eh bien, elle doit être à l’abri du regard d’Alice. Je pencherais pour son bureau ou sinon pourquoi pas dans une boîte à outils.

 

YANN. – Bon, je vais chercher. (Il sort en direction de la cave.)

 

MARIE. - Vous vous connaissez depuis longtemps avec Yann ?

 

MAX. - C’est un petit gars sympa que j’héberge provisoirement. Il passe son temps à se ruiner au poker sur des parties en ligne. J’essaie de lui trouver un job stable mais il faudrait déjà qu’il le soit lui-même, stable. C’est difficile de se mettre dans la tête des jeunes de maintenant.

 

MARIE. - Je comprends. J’ai une fille à peu près du même âge.

 

MAX. - Je ne lui ai pas encore dit la vraie raison qui m’amène ici.

 

MARIE. - Ce n’est pas pour le vol ?

 

MAX. - Si, mais dans le sens où je viens récupérer ce qui m’a été volé.

 

MARIE. - Quoi donc ?

 

MAX. - J’en reviens à ma clé. C’est moi-même qui l’ai conçue. J’avais rédigé le brevet mais j’ai eu le malheur d’en parler à cette ord…, à Louis avant d’aller le déposer. Cette canaille me l’a dérobé et a fait fortune avec.

 

MARIE. - Je n'imaginais pas Louis capable de ça ! Cela ne lui ressemble pas. Mais il a dû détruire l’original ?

 

MAX. - Je pense que non.

 

MARIE. - Et pourquoi ?

 

MAX. - Parce que j’avais un deuxième brevet qui lui n’a pas été déposé. Celui de la serrure anti clé Pavot. Eh oui ! J’ai pensé à la parade dès la conception de ladite clé. Et je ne peux pas déposer le brevet tant que je n’ai pas la preuve que l’invention est de moi. Sinon, je risque de perdre mon temps en procédures dispendieuses. Je soupçonne Louis d’avoir bien planqué les brevets ici car j’ai fait une petite visite nocturne dans son entreprise, grâce toujours à ma clé, et je n’ai rien trouvé d’intéressant.

 

MARIE. - Ils ont également une propriété en Bourgogne. Vous êtes au courant ?

 

MAX. - Oui. J’ai fait des recherches là-bas sans succès. J’ai même eu largement et longuement le temps d’admirer leur cave qui s’est révélée être la pièce la plus passionnante.

 

MARIE. - Où chercher alors ?

 

MAX. - Ça fait un moment que j’observe ce tableau.

 

MARIE. - Vous voulez l’embarquer ? Parce que, moi qui ai fait histoire de l’art, je peux vous certifier sans trop me tromper que vous n’en tirerez pas grand-chose. Ou peut-être pensez-vous que vos papiers sont cachés quelque part dans le cadre ou la toile et ont été peints par-dessus ?

 

MAX. - Il ne s’agit pas du tableau mais de ce qu’il cache. Ce tableau détonne. Pour moi, c’est presque certain qu’il y a un coffre derrière et c’est trop évident pour être beau.

 

YANN, qui revient. - Bingo ! J’ai trouvé la montre dans la boîte à outils dans la cave !

 

MARIE. - C’est bien elle ! Merci ! (Elle la prend, la regarde et écoute le mécanisme.)

 

YANN. – Je n’arrive pas à comprendre pourquoi on achète encore des montres non connectées à notre époque. Et qui coûtent une blinde ! Franchement, une montre est un objet ridiculement limité et encombrant. Autant acheter carrément un bracelet !

 

MAX. - Je peux la regarder ? (Elle lui tend la montre, il la prend.) Une Chronix ! L'horlogerie est une de mes passions. Cette montre est remarquable ! Il n’en existe qu’une centaine dans le monde ! Rendez-vous compte !

 

MARIE, soupirant. – Oui, je sais…

 

MAX. – Vous savez que vous ferez facilement une confortable plus-value en la revendant ? Vous avez gardé la facture, j'espère. (Puis, il écoute la montre.) - Eh ? J’entends un drôle de bruit. Ça ne vient pas de la montre mais de l’entrée. Il y a du bruit à l’entrée. Vite planquons-nous ! (Il ferme la lumière.)

 

YANN. – Flûte, j’ai laissé la chambre allumée !

 

Max et Marie se cachent derrière le bar et Yann devant le canapé.

 

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Auteur

Blog

Guy Favregros

09-08-2017

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La clé Pavot appartient au recueil Théâtre

 

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