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L’écume des jours - Chronique

Chronique "L’écume des jours" est une chronique littéraire mise en ligne par "E-litt".N'hésitez pas à proposer vos critiques littéraires sur des Auteurs, Artistes, Artisans d'art...

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L’écume des jours

 BORIS VIAN

 

Colin, un homme fortuné, vivant dans un appartement à Paris avec son nouveau cuisinier, Nicolas, reçoit souvent son ami Chick chez lui. Un jour, lorsqu’ils déjeunent ensemble, Chick parle à Colin de Alise, une nouvelle rencontre ; il se trouve qu’elle est aussi la nièce de Nicolas. Cette rencontre donne envie à Colin de trouver l’amour lui aussi. Quelques jours plus tard, Colin et Chick sont invités par Isis, une amie qui organise une fête pour son chien Dupont. A cette soirée, Colin rencontre Chloé, une autre invitée dont il tombe immédiatement amoureux ; iels prévoient déjà de se marier. Peu de temps avant son mariage Colin confie à Chick et Alise qu’il veut qu’iels se marient aussi, c’est pourquoi il offre 25 mille doublezons, soit le quart de sa fortune, à Chick afin qu’il puisse en faire autant.

 

Colin et Chloé organisent donc un grand mariage qui se passe en toute beauté dans une église. Il est suivi du voyage de noce en plein hiver au cours duquel Chloé tombe malade et iels doivent rentrer. Chloé part un moment à la montagne accompagnée de Nicolas pour atténuer sa douleur. Grâce à cette cure, Chloé va mieux et décide de rentrer. Mais la maladie revient très vite et Colin fait venir un médecin qui diagnostique un nénuphar dans le poumon droit de Chloé. Le seul remède qu’on lui propose est d’arrêter de boire et de s’entourer de fleurs odorantes qui coûtent de l’argent à Colin. Alors que Chloé est malade et qu’elle suit le traitement, Chick dépense son argent pour Jean-Saul Partre et en oublie de se marier avec Alise.

 

Depuis que Chloé est malade, l’apparence de l’appartement se modifie : il se recroqueville sur lui-même et perd de sa couleur. Le traitement de Chloé ne suffit plus et le médecin décide de l’opérer pour enlever complètement le nénuphar, mais le poumon droit de Chloé ne fonctionne plus, il ne lui reste donc plus qu’un seul poumon auquel elle doit faire attention. Mais son second poumon sera lui aussi atteint et Colin manque d’argent.

 

Le roman est raconté à la troisième personne et Boris Vian écrit avec un style particulier et bien à lui ; c’est ce qui crée un monde différent que celui dans lequel nous sommes au quotidien. Il utilise plusieurs façons de montrer l’absurdité comme prendre les figures de style au pied de la lettre : par exemple « exécuter une ordonnance », le pharmacien utilise une petite guillotine de bureau et un homme « planté-là » prend racine ; sans compter « se retirer dans un coing ».

 

Une deuxième façon consiste à construire des mots à partir de mots existants comme un « antiquitaire », qui vient du mot antiquaire mais se rapproche de antiquité ; un agent d’arme est mélange d’agent et gendarme.

 

Il crée également des mots totalement inconnus de la langue française comme un « portecuir en feuilles » qui tient le rôle de portefeuille en cuir ; un « brouzillon » qui signifie un insecte volant et aussi le « pianocktail » : ça a l’allure d’un piano qui, selon ce que l’on joue, prépare des cocktails (c’est surtout l’invention de Boris Vian dont on se souvient toujours après avoir lu l’Ecume des jours).

 

J’ai beaucoup aimé ce livre qui semble loin de la réalité et pourtant, il lui ressemble beaucoup. Boris Vian a su rassurer le lecteur en le plaçant dans une histoire où tout se passe agréablement bien. Puis la maladie de Chloé et l’addiction de Chick viennent lentement anéantir ce bonheur constant. C’est comme si l’amour était facilement destructible, et que les petits problèmes auxquels nous ne faisons pas attention s’amplifient avec le temps et deviennent ingérables ; « tout peut arriver dans ce monde et surtout ce que nous n’avons pas prévu. »

J’ai aussi beaucoup aimé la manière de Boris Vian de raconter cette histoire. Il installe une ambiance peu habituelle et a partagé beaucoup de son imagination absurde (et très personnelle), ce qui rend le roman parfois comique. Je trouve que c’est un roman agréable à lire, mais il reste dans la période d’après guerre...

J’aime aussi le mélange entre littérature et musique, les deux domaines dans lesquels excellait Boris Vian ; le jazz revient souvent et s’est presque fait une présence dans l’histoire, comme la petite souris. Celle-ci suit toute l’histoire, mais n’a pas de rôle précis, sans pourtant qu’on l’oublie. C’est un personnage extérieur intéressant, qui suit chaque évènement et c’est elle qui clôt cette histoire

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Auteur

Blog

E-litt

28-07-2022

Auteur public

Boris Vian

Couverture

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L’écume des jours n'appartient à aucun recueil

 

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