Fiston et les paréos - Pause-Café

Fiston et les paréos

Hé ! C'est moi, 12 ans, fiston d'Ancolies ! Mon père vous l’a peut-être dit ou pas, qu’il aimait bien faire des trucs sympas avec une fille sympa et moi. Moi aussi j'aime bien faire un truc sympa avec mon père et une fille sympa. Mieux que ça des fois même.

Comme cet été quand on est passé au Cap-Ferret chez sa copine Ste Marie. Mon père m'avait dit que, pas de bol y' aurait pas d'enfants mais quand même une piscine, la mer, des huîtres - j'aime les huîtres - et des tonnes de bd vu que le mari de Marie dirige une grande maison d'édition spécialisée. Spécialisée pas dans les huîtres, dans les bd. Tout ça c'était vrai et c'est tant mieux. Ce qu'il m'avait pas dit, c'est les filles. Les femmes quoi. Les anges. Ce qu'il y a de mieux sur terre après les footballeurs et les rock-stars. Et des anges y' en avait six pour deux gars.

Chouette bain de minuit, je vous le dis. On s'en était mis plein les huîtres. Papa et le harem ont décidé d'aller se baigner. Pas dans la piscine, dans la mer. Ça voulait dire deux bons kilomètres à pinces dans les dunes rien que pour l'aller. Des fois j'aime pas trop marcher mais des fois je révise mon jugement et je fais bien.

Il faisait super doux et la lune rêvassait. J'allais aux côtés de mon père tandis que les filles, les anges allaient devant nous. Elles marchaient toutes de front, offrant à nos yeux émerveillés l'émouvante courbure de leurs dos, toutes en paréo joliment drapé sur leurs épaules et leurs maillots.

Après la traversée des dunes, on a continué droit devant dans l'eau. Longtemps on a continué, rapport à la faible dénivellation. La mer s'éclairait à notre passage. C'était nous. En avançant, on brassait l'eau et des milliards de gouttelettes se transformaient aussitôt en lucioles pour rebondir en chapelet de cabrioles sous la caresse lumineuse de la lune. Phosphorescent c'était, quoi !

A votre avis, je titre ce chapitre Sonate au clair de dune, ou bien Fiston et les 40 paréos ? Y' a pas eu de rires gras cette nuit-là et ça changeait un peu du club de foot croyez-moi.

Eh je peux jouer au quizz moi aussi ?! Alors, happylogue, ouais le mot happylogue, ça vous évoque quoi ? (8 pts). Une heureuse fin évidemment. Et Happy Potter ? Chépa, une série de DVD qui se marrent ? Et combien il a en des cousins dans nos potagers le gars Harry Potter ? Ben y' a Harry Cover, Harry Conoir, Coblanc et Corouge. Et loin là-bas dans la grande prairie battue par le vent Harry Cow-boy. Et au jour adéquat Harry Birthdaytoyou ! Allez faîtes pas cette tête, j'imite mon paternel, je blague. Trop facile, j'arrête.

Bon. Vu que c'est moi qu'ai l'ordi pendant que Papa fait sa gym douce dans ma chambre, j'en profite. Cap-Ferret suite. On a aussi fait des trucs sympas sans les femmes sympas. Le matin après cette fameuse nuit pleine de lucioles fluorescentes, de beauté et de débauche, on est partis entre gars en vélo jusque la mer côté bassin. On a accroché ensemble vélos et sandales et on a encore pataugé des kilomètres dans l'eau jusqu'aux genoux en regardant de près les bateaux et les installations huistricultières (m'étonnerait que ce dernier mot existe mais mon père m'a dit : “ Quand tu sais pas, fils, hésite pas ! ”). Après on a secoué le sable humide de nos pieds, renfourché sandales et vélos, pédalé jusqu'au marché objectif ratatouille. Parce que papa l'avait promis aux anges, de leur en faire une, peut-être fameuse mais de toute façon affectueuse, ratatouille. Y' avait un monde fou au marché. Sur un étal on a pris tout ce qui fallait et on a fait la queue. Après il a préparé son frichti et les chéries l'ont aimé. Même elles lui ont demandé s'il voudrait pas faire des moules une autre fois. Accordé ! il a rétorqué. Elles ont poussé des cris de joie, attrapé les épuisettes et sont parties toutes les six à la pêche. Disons que ça nous a fait une petite sieste avant de nous  y remettre.