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Correspondance George Sand & A... - Domaine Public

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Réponse de George Sand (sans date)


Je t’écris sur un album, d’un petit bois où je suis venue me promener seule, triste, brisée, et où je lis ta lettre de Baden. Hélas ! hélas ! qu’est-ce que tout cela ? Pourquoi oublies-tu donc à chaque instant, et cette fois plus que jamais, que ce sentiment devait se transformer et ne plus pouvoir, par sa nature, faire ombrage à personne ? Ah ! tu m’aimes encore trop, il ne faut plus nous voir. C’est de la passion que tu m’exprimes, mais ce n’est plus le saint enthousiasme de tes bons moments. Ce n’est plus cette amitié pure dont j’espérais voir s’en aller, peu à peu, les expressions très vives. Et pourtant, je ne m’en inquiétais pas de ces expressions, elles étaient la poétique habitude de ton langage de poète. Et moi-même, est-ce qu’avec toi je pesais et mesurais les mots ? Pour d’autres que pour nous, ils eussent peut-être signifié autre chose, je n’en sais rien, je sais, je croyais savoir, du moins, que pour nous (…), ils manifestaient un amour de l’âme où les sens n’étaient pour rien. Eh bien voilà que t’égares (…).

Je veux te revoir encore une fois (…). Je te l’ai promis d’ailleurs et je te renouvelle ma promesse ; mais ne m’aime plus, entends bien ? Je ne vaux plus rien. Le doute de tout m’envahit tout à fait. Aime-moi si tu veux dans le passé et non telle que je suis à présent. Mon cœur se glace et tout ce que je te dis là, tout ce déchirement que je te révèle, c’est pour que, si nous nous revoyons à Paris, tu ne prennes aucune idée de rapprochement avec moi. Il faut nous quitter, vois-tu, il le faut puisque tu arrives à te persuader, que tu ne peux guérir de cet amour pour moi qui te fait tant de mal et que tu as pourtant si solennellement abjuré à Venise avant et même encore après ta maladie. Adieu donc le beau poème de notre amitié sainte et de ce lien idéal qui s’était formé entre nous (…). Adieu mon pauvre enfant. Ah ! sans mes enfants à moi, comme je me jetterais dans la rivière avec plaisir !



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Auteur

George Sand

02-08-2012

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