"Wonder Woman 1984" est une critique de film, Théatre, série mise en ligne par
"Flick"..
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Wonder Woman 1984 Synopsis : Suite des aventures de Diana Prince, alias Wonder Woman, Amazone devenue une super-héroïne dans notre monde. Après la Première guerre mondiale, direction les années 80 ! Cette fois, Wonder Woman doit affronter deux nouveaux ennemis, particulièrement redoutables : Max Lord et Cheetah. * * * Enfin !!! Après moults reports, le film est disponible sur HBO Max depuis fin décembre 2020. Dire qu’il était très attendu est un bel euphémisme étant donné que, pandémie oblige, nous, pauvres geeks cinéphiles, n’avions pratiquement rien à nous mettre sous la dent. En outre, Wonder Woman premier du nom a été un énorme succès tant critique que commercial, permettant à DC de se relever un peu après les mauvais Batman VS Superman et Justice League et a, donc logiquement, suscité l’envie de voir une suite. Bref, vous l’aurez compris, ce 2ème opus des aventures de la guerrière amazone était un peu annoncé comme le messie pour ces fêtes de fin d’année plus que moroses. Et là, ce fut le drame !! La douche froide, glacée même. Après un premier visionnage éprouvant (presque 3h; trop trop long !!!), force est de constater qu’il est loin d’être à la hauteur de son prédécesseur. Venons-en tout de suite au plus gros défaut de ce film : les méchants. Une fois n’est pas coutume, Warner Bros ne sait pas faire de vilains crédibles. Souvenez-vous de Lex Luthor dans Justice League. Une catastrophe !!! L’interprétation de Jesse Eisenberg n’est pas digne de la némésis de l’Homme d’Acier. De la même façon, le personnage de Maxwell Lord est très mal présenté. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Maxwell Lord est une sorte de Lex Luthor de seconde zone mais avec des pouvoirs psychiques qui lui permettent de prendre le contrôle d’autrui. Dans ce film, point de pouvoirs psychiques ni d’homme d’affaires brillant d’ailleurs. Non, à la place, nous avons un dirigeant de société au bord de la faillite à cause de mauvais investissements qui, pour se sortir de la panade, fait un vœu en utilisant une pierre à souhaits d’origine divine un peu douteuse (provenant d’un obscur dieu du mensonge)… Sauf que, bien sûr, après avoir vu son vœu exaucé, il y a pris goût. Dévoré par l’avidité, il accorde des vœux à tout le monde mais prend quelque chose à chacun en contrepartie. Une pierre à souhaits !!! Voilà donc le « plot twist » utilisé pour justifier les pouvoirs de Maxwell Lord. Personnellement, je trouve ça complètement bâclé. D’abord, le choix même de l’antagoniste principal : un obscur vilain qui est régulièrement confronté à la Justice League International, une sorte de Justice League secondaire composée des seconds couteaux de l’univers DC. On peut légitimement s’étonner d’un tel choix dans la mesure où Wonder Woman ne manque pas d’ennemis. Si Arès a déjà été utilisé dans le premier film, il reste tout de même Circé, Black Swan, Dr Psycho ou encore d’autres Amazones (notamment la tribu séparatiste de Bana-Mighdall qui a régulièrement donné du fil à retordre à Diana Prince). Ensuite, revenons sur la pierre elle-même. Dans un monde de super-héros où se côtoient des aliens, des demi-dieux, des méta-humains, des êtres hybrides (Cyborg), était-il vraiment nécessaire de passer par un artefact ? Il aurait été tout à fait envisageable de présenter Maxwell Lord comme quelqu’un doté de capacités méta-humaines. Mais non ! Résultat, le scénario en pâtit fortement puisque l’ennemi principal du film, en fin de compte, ce n’est plus Maxwell Lord lui-même mais l’avidité, l’égoïsme de l’être humain matérialisés par la pierre. Dès lors, le personnage n’est en rien un véritable antagoniste. A titre de comparaison, dans le 1er film, Diana était opposée à Arès, dieu de la guerre ; une menace sérieuse. Ça se tenait niveau scénario : deux êtres divins qui s’affrontent alors que là, Diana est confrontée à… un mauvais génie. Deuxième vilain très très attendu : Cheetah, alias Barbara Minerva. Pour ceux qui ne sont pas familiers de DC Comics, elle est à Wonder Woman ce que le Joker est à Batman. C’est dire le challenge de porter un tel personnage à l’écran et pourtant, ça partait plutôt bien au début. Nouvellement embauchée à la Smithsonian Institute, Barbara est une femme timide et peu sûre d’elle qui a du mal à trouver sa place parmi ses collègues. Sa métamorphose, sous l’effet de la pierre, en une redoutable guerrière sauvage contraste de façon spectaculaire avec cette présentation qui n’est pas sans rappeler une autre super-vilaine bien connue (Selina Kyle dans Batman le Défi). Oui, mais voilà ! Le problème, c’est que cette interprétation de Cheetah ne confère pas au personnage le statut de némésis de l’Amazone, ce qu’elle est véritablement dans les comics. A la place d’une confrontation, à l’image de celle qui a opposé Batman et Le Joker dans l’excellentissime The Dark Knight de Nolan, que nous étions en droit d’attendre, nous avons eu un bref combat (trop bref par rapport à la durée du film) entre Diana parée d’une armure de guerre amazone et Cheetah qui s’est totalement changée en créature bestiale et enragée. «Anti-climactic » au possible !!! Extrêmement frustrant !!! Vous vous rappelez de Venom dans Spiderman 3 de Sam Raimi ou de Bane dans Batman et Robin ? Pareil !!! Tout est dit !!! Il y avait tant de possibilités d’étoffer le personnage, de lui donner une dimension bien plus dramatique et complexe afin de montrer à quel point Cheetah constitue le double maléfique de Wonder Woman. Il faut savoir que les capacités de Cheetah sont d’origine divine tout comme celles de Diana Prince. En effet, dans le cadre d’une expédition archéologique en Afrique, Barbara s’est mise à enquêter sur une croyance locale en un dieu-plante nommé Urzkartaga. Non seulement, elle a fini par retrouver ce dieu mais elle est, en plus, devenue sa femme suite à une malédiction qu’il lui a lancée, la transformant en Cheetah. Si on reprend la trame du film, il aurait été tellement plus intéressant de se focaliser dès le départ sur la relation Diana/Barbara qui évolue de sympathie à début d’amitié, puis à jalousie/rivalité jusqu’à se transformer en franche opposition. On peut tout à fait imaginer que Barbara, dévorée par la jalousie et l’envie de ressembler à Diana, tombe sur un artefact qui l’amène sur la piste d’Urzkartaga, permettant de ce fait de revenir aux origines de Cheetah telle qu’elles sont décrites dans la storyline « Rebirth ». Cela aurait permis de donner plus de profondeur au personnage et mis Cheetah sur un pied d’égalité avec son ennemie dotée de capacités d’origine équivalente. Mais non. Un autre choix a été fait et le résultat, c’est un méchant qui n’en est pas vraiment un et une super-vilaine reléguée au rang de personnage secondaire car victime collatérale de la pierre à souhaits. Il ne s’agit malheureusement pas de la seule faiblesse du scénario étant donné que la présence de Steve Trevor ne sert pas à grand-chose si ce n’est à montrer que Wonder Woman, toute puissante soit-elle, n’est pas invincible. En effet, l’amour de sa vie a été ressuscité par la pierre parce que l’Amazone a succombé à la tentation et a émis ce souhait. Ce faisant, elle a récupéré l’âme de Steve mais… dans le corps d’un autre homme. D’ailleurs, moralement, ça se pose là quand même, d’autant plus que, par la suite, on les voit prendre du bon temps ensemble. Outre ce point qui peut laisser perplexe, les interactions entre les deux tourtereaux sont un pâle reflet de ce qui a été vu dans le premier film. Souvenez-vous ! Steve a servi de guide à Diana lorsqu’elle est arrivée dans le monde des hommes. Pour elle qui n’avait jamais quitté son île natale de Themyscira, tout était nouveau. Ce côté ingénu a engendré des scènes mémorables qui, en plus d’apporter une touche d’humour, ont replacé le personnage de Wonder Woman dans ce qu’il était à l’origine : une représentation de la femme forte qui s’affranchit du rôle qui lui est imposé par une société patriarcale. Or, dans ce second opus, la dynamique est totalement inversée : c’est bien Diana qui guide Steve dans ce monde qui a radicalement changé en 70 ans. Toutefois, l’effet rendu n’est plus du tout le même et on frise carrément le ridicule avec la scène de « la poubelle ». En fait, cela se résume à ça : découvrir un nouveau monde, ce n’est pas la même chose que découvrir des changements survenus à la suite d’un bond dans le temps. On en a une parfaite illustration dans Captain America 2 où on voit Steve Rogers tenir une liste d’éléments marquants qu’il lui faut rattraper après son réveil. C’est exactement la même chose ici avec l’autre Steve, donnant lieu à quelques scènes sympathiques mais néanmoins anecdotiques. Bref, Steve Trevor n’est là que pour servir de faire-valoir à Diana alors qu’il avait un rôle bien plus important précédemment. Dommage !!! Méchants pas à la hauteur, scénario bancal, personnage sous-exploité… Wonder Woman 1984 s’avère être une grosse déception d’autant plus que le personnage même de Diana Prince est à mille lieux de ce qu’il a été dans le premier film. Certes, le contexte était alors bien différent : début des années 40 en pleine seconde guerre mondiale ; une héroïne aux pouvoirs divins intervient dans le conflit aux côtés des Alliés. La guerrière amazone est alors au centre de l’intrigue : non seulement, elle se dévoile au monde mais elle se pose véritablement en sauveur de l’humanité. En revanche, dans cette suite, Wonder Woman n’est plus que l’ombre de ce qu’elle a été : finie la super-héroïne mythique, place à l’anthropologue en proie à une émotion ô combien humaine : le chagrin d’amour. Totalement dévastée par la perte de Steve Trevor, elle devient victime de la pierre à souhaits et son unique action héroïque, c’est de finalement renoncer à son vœu. En réalité, le véritable héros de ce film n’est autre qu’Alistair Lord, qui a ouvert les yeux de son père et lui a fait renoncer à son vœu, mettant ainsi fin au chaos engendré par l’accumulation de souhaits égoïstes. Exception faite de la scène post-générique qui ravira les fans, il n'y a, hélas, pas grand chose à retenir de positif dans ce second volet des aventures de la guerrière amazone. La déception est d'autant plus grande que DC et la Warner commençaient à peine à redresser la barre avec Wonder Woman 1er du nom et Aquaman. On ne peut que craindre le pire pour le dernier film de la trilogie ainsi que pour le film Flash dont l'ambition annoncée a de quoi donner le tournis.
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Wonder Woman 1984
n'appartient à aucun recueil
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