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Les Nuits de la pleine lune - Critique de Film, Théatre, série...

Critique de Film,  Théatre, série... "Les Nuits de la pleine lune" est une critique de film, Théatre, série mise en ligne par "Damien DD"..

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Les Nuits de la pleine lune

Sorti en 1984 et réalisé par Eric Rohmer, "Les Nuits de la pleine lune" raconte l'histoire de Louise vivant avec Rémi dans un appartemment de banlieue ou tout paraît calme et posé. Mais Louise s'ennuie de cette vie et souhaite avoir sa liberté ainsi que se retrouver seule quelques fois. Elle jouera avec le sentiments de celui qu'elle aime mais avec qui elle ne peut vivre, mais aussi avec les sentiments de ceux qui la convoite. Ainsi par sa soif insassiable de liberté elle se fera prendre à son propre jeu le jour ou elle découvrira la vraie valeur de l'amour.

Trés littéraire (comme souvent chez Rohmer) Les Nuits de la pleine lune démarre par un début de dispute durant laquelle Louise veut sortir mais Rémi ne veut pas. Par ce biais, Rohmer installe directement la fissure au sein du couple qui balbutie d'ores et déjà. Elle part ensuite retrouver son ami Octave dans Paris qui la convoite plus que tout autre chose et qui représente selon sa manière de le dire une vision de la liberté qui pourrait sembler correspondre à Louise aux premiers abords. Et c'est par ce moyen qu'une longue et assez exceptionnelle scène ou Octave va tenter par d'inombrables subterfuges et envolées littéraires de séduire Louise et de la faire quitter celui qu'elle aime car il le trouve trop "Bestial" et pas assez bien pour elle et lui fait remarquer que son manque de confiance en elle la fait aller vers des hommes inférieurs à elle ce que Louise réfute. Dans ces scènes, la peinture est évoquée à même le décor avec ce plan fixe où Louise part chercher quelque chose tout en discutant avec Octave et laisse apparaître un splendide fond composé d'une corbeille de fruits ainsi que d'une carafe de lait.

                                                              

Plan ou la peinture à sa place dans l'intégralité du cadre 

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Dans ces deux images nous pouvons voir deux tableux animés, l'un sans Louise, évoquant une certaine linéarité et un certain souhait de couleurs très claires faisant un cadre assez idyllique et assez clair et sincère. De l'autre il y'a le cadre ou Louise y est, portant des couleurs ternes et se tenant en biais elle démarque totalement de celui-ci et n'y est pas vraiment à sa place. Et c'est bien là son problème, c'est qu'elle se trouve bien partout mais pas longtemps. Lorsqu'elle est trop chez son conjoint elle ne se sent pas libre et lorsqu'elle est trop dans son studio à Paris, son appartement de banlieue lui manque et à cette problématique Rohmer donne un élément de réponse dés le début du film en citant "Qui a deux femmes perd son âme, qui a deux maisons perd sa raison." C'est là que Les nuits de la pleine lune rentrent en jeu, car pour revenir au personnage d'Octave accusant la bestialité des autres hommes qui semblent selon lui inférieurs à Louise, il se met dans la peau d'une sorte de "loup garou"(oui), essayant d'amener Louise dans sa tanière mais dont la méthode est si peu subtile qu'elle ne fonctionne pas sur Louise qui est pourtant au seuil maximal du doute et de la fragilité, et qui est donc plus à même d'être séduite par un homme malgré qu'elle pense le contraire. Elle sera donc séduite par un homme au terme d'une nouvelle nuit de pleine lune ou ni son conjoint ni Octave qui la convoite ne sembleront avoir d'importance sauf lorsque la nuit sera terminée et que la lune sera partie. Louise pleine de remords et d'amour pour son conjoint ira le rejoindre à toute vitesse après avoir eu une conversation avec un homme dans un café qui semble être une voix de la raison pour elle. Ce personnage écoute Louise mais ne semble ni la conseiller ni l'orienter, il échange simplement sur la vie qu'il mène avec sa femme. Louise peut enfin exprimer tout son désarroi et son chagrin à une personne qui ne la convoitera pas. Mais lorsqu'elle rentre, son mari n'est pas là et lorsque lui rentre, il ne l'aime plus et son désir de liberté s'envole avec son chagrin. Le film de Rohmer pourrait se conclure sur une simple phrase. 

"L'amour à lui seul ne peut suffire dans un couple, il y'a une multitudes d'autres éléments qui rentrent en compte, pour parfois le meilleur comme souvent pour le pire".

Pendant tout ce film exceptionnel Rhomer aura joué avec sa passion pour la littérature ainsi que sa passion pour les relations amoureuses et tumultueuses entre les hommes et les femmes. Tout le long du film Louise est filmée de manière à se qu'elle paraisse fragile et naïve par les plans de dos et de profil, mais aussi par les plans de face ou elle même se replace de profil, de dos ou essaye de se tordre dans le cadre comme si même dans le cadre elle ne trouvait pas sa place. Et de même lorsqu'elle se trouve face aux hommes sa posture change, lorsqu'elle se retrouve face à Octave elle est de face le visage droit car elle n'a rien pour lui tandis que lorsqu'elle se retrouve devant le jeune homme qui la séduit elle est de profil et le visage en biais pour évoquer son doute et sa faiblesse.

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-Tout le film de Rohmer était fait pour finir mal mais pour bien recommencer et ainsi de suite, et lorsqu'il dissèque l'amour dans ce film il trouve simplement des particules souhaitant se fixer à d'autres et encore à d'autres et encore à d'autres, il voit en la fin d'un amour le début d'un tout. 

 

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Auteur

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Damien DD

13-11-2020

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Les Nuits de la pleine lune n'appartient à aucun recueil

 

Critique de Film, Théatre, série... terminée ! Merci à Damien DD.

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