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Vincent Van Gogh, la quête absolue - Critique de Film, Théatre, série...

Critique de Film,  Théatre, série... "Vincent Van Gogh, la quête absolue" est une critique de film, Théatre, série mise en ligne par "Paulette Pairoy-Dupré"..

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Vincent Van Gogh, La Quête Absolue

 

         Nous ne pouvons que saluer la remarquable performance de Gérard Rouzier au théâtre de Chantilly ce weekend dernier.


Vincent Van Gogh, La Quête Absolue, est un spectacle mis en scène par l’acteur lui-même, d’après la correspondance de Vincent avec Théo, son frère, son confident et son bienfaiteur.

         Plus d’un siècle après sa mort, Vincent Van Gogh qui aura vécu dans la misère et la maladie, incompris de tous, est désormais adulé dans le monde entier. Il n’a vendu qu’un tableau dans sa vie, La vigne rouge pour une somme modique alors qu’à la fin des années 90, un japonais achetait une toile de la série des Tournesols pour plus de quarante millions d’euros.

 

         Sa correspondance va nous permettre de découvrir l’artiste maudit.

          Une heure durant, Gérard Rouzier ressuscite le peintre. Dans une succession de tableaux, il évoque sa faim de Dieu, sa solitude, son exclusion, ses angoisses, ses doutes, ses peines et ses douleurs, sa folie, et se confie sur sa conception de la peinture et de l’art en général.

         Dans un entretien télévisuel, il y a quelques années, Gérard Rouzier expliquait qu’il avait voulu approcher l’artiste en faisant un parallèle entre son chemin spirituel et son chemin artistique.

 Vincent Van Gogh a été toute sa jeunesse, bercé dans un quotidien où la Bible était omniprésente. Son grand père et son père étaient pasteurs et très jeune Vincent a voulu entrer en religion. Il échoua malheureusement aux examens de Grec et de théologie. Il devint alors prédicateur laïc mais fut renvoyé car il s’était mis en tête de vivre comme les pauvres auxquels il prêchait, dans la misère et vêtu de haillons. Dès lors il chercha dans la peinture ce qu’il avait cherché dans la religion, la lumière, une lumière à la façon de Rembrandt qui l’a beaucoup inspiré, une lumière dans l’obscurité, une lumière dans la douleur.

 

         Dans ses échanges épistolaires avec Théo, il se pose maintes questions

Qui suis-je ? Suis-je un raté ? Quel est le sens de la vie ? de ma vie ? Qu’est-ce que l’Art ?

 auxquelles il tente de répondre. (Nous n’avons jamais les réponses de Théo.)

 " Que suis-je aux yeux de la plupart ? Une nullité ou un homme excentrique ou désagréable, quelqu’un qui n’a pas de situation dans la société ou qui n’en aura pas, enfin un peu moins que rien. » « Je n’y puis rien que mes tableaux ne se vendent pas. Le jour viendra cependant où l’on verra que cela vaut plus que le prix de la couleur. "

Il s’estime investi d’une mission à accomplir dans un milieu hostile, une tâche précise en peu d’années et pour cela il lui faut regarder avec ses propres yeux et travailler beaucoup.

" Ce que je veux et ce à quoi je vise est bigrement difficile, et pourtant je ne crois pas viser trop haut. Soit dans la figure, soit dans le paysage, je voudrais exprimer non pas quelque chose de sentimentalement mélancolique, mais une profonde douleur. Je veux arriver au point qu’on dise de mon œuvre : cet homme sent profondément et cet homme sent délicatement. Malgré ma soi-disant grossièreté, comprends-tu, ou précisément à cause d’elle. "

" Je ne connais pas de meilleure définition du mot art que celle-ci : " L’art c’est l’homme ajouté à la nature ,  la réalité, la vérité, mais avec une signification, avec une conception, avec un caractère que l’artiste fait ressortir et auxquels il donne de l’expression "

 Un artiste est avant tout un ouvrier qui doit peindre utile et coller à la réalité.

 

"Par de tels tableaux, ils apprennent quelque chose d’utile. Un tableau de paysans, ça ne doit jamais être parfumé. " " Un paysan est plus beau parmi les champs dans son costume de futaine que lorsqu’il se rend le dimanche à l’église affublé comme un monsieur " " Si une peinture de paysans sent le lard, le fumet, l’odeur de pommes de terre, parfait ! Ce n’est pas malsain si une étable sent le fumier. C’est à cause de cela que c’est une étable. " " Je préfère peindre des yeux humains plutôt que des cathédrales, si majestueuse et si imposantes soient-elles - l'âme d'un être humain - même les yeux d'un pitoyable gueux ou d'une fille du trottoir sont plus intéressants selon moi. "

          Gérard Rouzier dont la ressemblance physique avec le peintre est telle que l’on croirait son frère jumeau, et davantage encore lorsqu’il coiffe le chapeau de paille, l’incarne avec brio avec une gestuelle et un regard qui nous chavirent, jouant toutes les émotions, la colère, l’inquiétude, le désarroi, l’étonnement. Il l’habite jusque dans les hallucinations et les crises de folie.

 Un spectacle qui se joue depuis plusieurs années un peu partout…

 A ne pas rater s’il s’invite chez vous !     

CR/PPD Août 2021

 

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Auteur

Blog

Paulette Pairoy-Dupré

03-08-2021

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Vincent Van Gogh, la quête absolue appartient au recueil I-Chroniques

 

Critique de Film, Théatre, série... terminée ! Merci à Paulette Pairoy-Dupré.

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