Une vie de pianiste - Critique de Film, Théatre, série...

Une vie de pianiste

Savez -vous jouer d’un instrument ? Voulez-vous vous amuser ? Envie de partager ? Et si je vous racontais ma vie ? A toutes ces questions vous répondez oui bien sûr ! En tous cas, lui il répond oui ! Lui c’est Paul Staïcu, pianiste, acteur et on peut ajouter humoriste.

Dans un one man show musical autobiographique, sur un texte co -écrit avec Agnès Boury il nous fait voyager au pays du piano.

Paul Staïcu nait en 1968 à Bucarest sous le régime du dictateur communiste Nicolae Ceausescu. D’une famille où l’on est musicien de père en fils, il est initié au piano par sa mère dès l’âge de 3 ans. A l’époque il ne fait pas bon vivre être « une larve » c’est-à-dire un non productif dans un pays qui réclame des ouvriers et quelques sportifs. Il a douze ans en 1982 quand il entre au conservatoire de Bucarest où il a une formation exclusivement classique. Clandestinement il s’initie au jazz en piratant des radios américaines. A vingt ans, n’en pouvant plus d’être prisonnier dans son pays, là où ils étaient « vingt -deux millions dans la cellule », il décide de fuir la Roumanie trois mois avant que ne s’écroule le régime de Ceausescu. Au terme de nombreuses aventures, il arrive en France où il prépare le conservatoire de Paris le jour et travaille le soir au piano bar dans des restaurants.

C’est tout cela qu’il nous raconte dans son spectacle, illustrant son parcours de musiques variées, du classique certes (Ravel, Prokofiev, Liszt, Mozart, Beethoven, Debussy, Chopin) mais aussi Errol Garner, Ray Charles, Boney M et bien d’autres comme des arrangements pour la géo personnalisation des annonces de la Sncf.

Pas de décor si ce n’est le piano au milieu de la scène et un écran diffusant des images de la Roumanie des années 80, images en noir et blanc d’une grande tristesse dans un pays où « la joie est impossible mais obligatoire » et contrastant avec la gaité de sa musique.

Elégant dans son costume trois pièces, sa chemise d’un blanc immaculé et sa cravate rouge, le maître qui travaille son instrument vingt -huit heures par semaine au moins, nous transmet son amour de la musique, nous invite, statistiques à l’appui, à ressortir nos instruments, dédramatise le solfège qui loin d’être « une barrière est un pont entre la musique et le musicien », donne quelques conseils et fait participer de manière fort pédagogique son public dans un spectacle enlevé et fort drôle.

Une heure quinze d’un pur bonheur musical avec un pianiste de grand talent doublé d’un acteur remarquable !

Un spectacle à ne pas manquer s’il passe dans votre région !

(Voir son agenda sur le site une vie de pianiste.com)

Merci aux organisateurs du Festival théâtral de Coye la Forêt de nous avoir

proposé ce spectacle.

CR/PPD 7 mai 2023