Solar - Critique de Film, Théatre, série...

« Solar »

Un village en bord de mer avec sa place, son café, sa boulangerie, non loin le port. Une vie animée, des gens qui se croisent : le facteur, la boulangère, la dame au petit chien, les clients du café, le curé. Le facteur, un grand timide, est amoureux de la serveuse du café. Chez les boulangers c’est la femme qui porte la culotte et lui s’exécute sans mots dire. Le curé est un homme à femmes qui courtisent toutes celles qui passent y compris la vieille dame au petit chien. Et puis assise sur un banc une vieille dame qui peine à marcher. Chaque fois que la sirène annonçant l’arrivée d’un bateau retentit, elle se lève, serre le petit foulard rouge qui ne la quitte pas et se dirige vers le port. Elle attend quelqu’un depuis bien longtemps : son fils, qu’un marin qui passait par là lui a enlevé le croyant abandonné alors que le landau était dissimulé au coin d’un rue pendant que sa mère faisait une passe. Depuis elle n’est plus que l’ombre d’elle-même. Des flash-backs nous permettent de comprendre la triste histoire de Solar.

« Solar », une création de la compagnie Utopik Family d’après une histoire vraie, aborde les thèmes de la pauvreté, la solitude, la prostitution, l’abandon et la mort.

Dans cette pièce sans aucune parole trois jeunes acteurs (Florine Némitz ou Coline Fassbind, Matteo Fantoni, Fabrice Bessire) portant des masques de caricature interprètent avec brio une vingtaine de personnages, évoluant dans un très beau décor aux façades amovibles.

La mise en scène de Stephan Lachau s’appuie sur la gestuelle dynamique des acteurs, des effets de sonorisation, une musique jouée en direct au piano ou au violoncelle et des jeux de lumière.

C’est à la fois drôle, tendre, touchant et pathétique. C’est une pièce magnifique à voir absolument !

CR (PPD) 14 Mai 2023