Une intime conviction - Critique de Film, Théatre, série...

Une intime conviction

« Une intime conviction », un film de Antoine Raimbault sur « l’Affaire Viguier », un film judiciaire qui fait le procès du procès Viguier.

Olivier Gourmet est remarquable dans le rôle de Maître Éric Dupond-Moretti, Laurent Lucas incarne Jacques Viguier et Marina Foïs, Nora, personnage quelque peu inspiré d’une amie de Jacques Viguier, mais totalement inventé pour des besoins cinématographiques.

Nora a assisté, en qualité de juré au procès de Jacques Viguier, professeur de Droit à la Faculté de Toulouse, accusé d’avoir tué sa femme mais sans que l’on ne retrouve jamais le corps. Elle est persuadée de son innocence. Elle réussit à convaincre Maître Dupond-Moretti, ténor du barreau, de le défendre dans un nouveau procès en appel. Réticent au départ celui-ci va l’utiliser pour auditionner et retranscrire les moments forts enregistrés sur quelques deux cent cinquante cassettes afin d’alimenter son enquête et sa plaidoirie.

Pour Nora cette quête de vérité va tourner à l’obsession. Elle y travaillera jour et nuit, au détriment de sa vie familiale et professionnelle, oubliant son fils, perdant son emploi.

Si le film dénonce le laxisme de l’enquête policière, il dénonce également l’acharnement de la justice à avoir un coupable, oubliant que sans preuves l’accusé est présumé innocent et que le doute doit lui profiter. Si ce n’est le mari, c’est sans doute l’amant qui l’a tuée ! Et l’on serait prêt, dix ans après  à ouvrir un nouveau procès…

Un excellent film qui interroge sur la définition de justice avec une plaidoirie finale magnifique, un moment remarquable d’éloquence qui conclut que « Juger n’est pas rendre la justice. »

Février 2019 PPD