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Un vieil hôtel - Tranche de Vie

Tranche de Vie "Un vieil hôtel" est une tranche de vie mise en ligne par "Ancolies"..

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Un vieil hôtel

 

Depuis 3 mois je crains la nuit. Ou plutôt le sommeil. Car le mien manque furieusement de ciel bleu et soleil pour laisser plutôt la place à des rêves extrêmement malaisés et malsains, me laissant moitié k.o. moitié mal en point au petit matin.

C’est très curieux d’ailleurs et montre une nouvelle fois si besoin en était combien fragiles nous sommes. En effet j’ai déménagé il y a 3 mois et ces rêves remontent à cette époque - hormis un récurrent qui me poursuit depuis longtemps : je suis à un endroit, un autre ou encore un autre, qu’importe puisque je ne sais lequel, ne sais où je suis. Je ne reconnais pas les rues, leurs noms me sont totalement inconnus, je suis totalement perdu, n’ai ni portefeuille ni téléphone ni clés, et ne sais paniqué vers où me diriger, ce qui importe encore peu puisque je ne sais pas non plus où je dois me rendre ni pourquoi, mais pourtant le temps signale qu’il presse. Voilà pour ce rêve récurrent qui lui ne date pas d’hier et dont j’ignore la signification principale (laquelle sautera peut-être aux yeux d’esprits extérieurs).

Donc les rêves malaisés datent de mon déménagement. Pourtant j’y ai profondément gagné à ce changement, un appartement tout neuf, tout blanc, moderne, aéré de luminosité, parfaitement arrangé, pas beaucoup plus vaste que le précédent mais proucurant une immense impression d’espace du fait de sa fenêtre dans le bureau ouvrant sur toute la largeur de la pièce, pour donner sur une grande terrasse donnant elle-même sur un grand jardin. Pas de quoi donc regretter ma précédente et quelque peu sordide cité. Et pourtant. Et pourtant les mauvais rêves sont arrivés, traduisant notamment un sévère besoin de règlement de compte envers ma famille proche, à commencer par mes parents décédés. Famille aristocratique vivant dans « les privilèges de leur caste » comme ils disent, dont je précise qu’à 18 ans j’ai dit merde et me suis émancipé.

J’en déduis que tout cela, les raisons de ces mauvais rêves, était profondément enfouies dans les habitudes de mon lieu de vie précédent où j’avais mes repères et mon confort depuis presque 20 ans. Et donc, revoyez comme fragiles et petits feuilles frêles nous sommes, il aura suffi d’une petite brise, d’un simple changement de lieu pour que des choses remontant 50 ans en arrière brusquement ressurgissent et ne me laissent tranquille. Au point que je m’en vois contraint à repartir en psychiatrie, domaine où j’ai sévi genre 40/45 ans durant : psychanalyse 4 séances par semaine durant 7 ans, hospitalisations multiples, groupes de parole également multiples, par 2 fois re psychothérapie…, mais je croyais donc naïvement l’essentiel de mes problèmes réglés Oui, tout ce passé me laissait relativement tranquille depuis un bon bout de temps, je m’étais juré il y a des années que jamais de toute ma vie on ne me reverrait en hp, j’avais fui le dernier un lendemain de Noël en faisant les guirlandes et le mur et prenant soin de bien éteindre l’infirmière en sortant, je m’étais débarrassé de mes addictions diverses et variées (tabac excepté), oui je me croyais plutôt tiré d’affaire et même avoir trouvé un relatif apaisement : méditation, moment présent, simplicité, le but est le chemin, fais ce que tu aimes, aimes ce que tu fais etc... Un simple déménagement, un nouvel endroit et hop ! tout vole dès la première nuit en éclats. 

Qu’est-ce que j’y gagne ? Un malaise et des tourments également diurnes permanents, une nouvelle thérapie déjà engagée (je m’y suis attelé dès ma prise de conscience), des additions salées, des antidépresseurs, des tranquillisants, des somnifères. Ô je le sais, on me l’a assez dit et répété, il y a belle lurette que je suis mortifère.

Un vieil hôtel dont les tuyaux crient, c’est ça la vie, c’est ça la vie… (auteur ? 15 points. Allez, sympa, un indice : Passent les jours et passent les automnes, à Toulouse sous le vieux Pont-neuf coule la Nougaronne. Trop facile maintenant, zéro point).

 

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Ancolies

06-07-2022

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Un vieil hôtel appartient au recueil Nouvelles d'une vie

 

Tranche de Vie terminée ! Merci à Ancolies.

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