Un chemin de vérité 2 - Tranche de Vie

Un chemin de vérité 2

Jeune garçon, j'ai été agressé sexuellement. J'en ai déjà parlé ici. Cette agression date d'il y a 45 ans et aujourd'hui j'en ai 60.

Il y a 5 ans, je me suis aperçu que malgré mes 12 ans d'analyse, je n'avais jamais traité ce problème. Dont acte. J'ai contacté le collège catholique qui employait à l'époque ce monsieur agresseur, médecin de son métier et organisateur d'activités de tennis et d'équitation pour les jeunes élèves. Je voulais savoir s'ils connaissaissaient encore ce gars là, s'il était vivant, quelles étaient ses coordonnées ? Les filles du bénitier m'ont répondu que oui, il vivait toujours et même donnait des cours de catéchèse au collège. Ceci m'a grandement étonné car à aux moments des faits, mes parents étaient allés voir le directeur de l'époque pour l'informer de cette agression. J'imaginais sans me poser de question qu'il avait été écarté du collège après cette histoire. Eh ben non.

Alors j'ai fait 2 choses. Je l'ai contacté par téléphone, il a réagi comme s'il ne comprenait pas ce dont il s'agissait et a raccroché. Je lui ai également écrit une très brève missive pour ne pas le remercier de ce qu'il m'avait fait et lui dire qu'il m'étonnerait que son bon dieu l'accueille dans sa maison. Puis j'ai fait une autre brève missive au directeur du collège pour lui signaler mon grand étonnement et mécontentement de l'état actuel des choses.

Et puis voilà, j'avais fait ce que je pouvais, je ne pouvais pas porter plainte car il y avait prescription (40 ans). Et j'ai fermé le dossier et n'y ai plus pensé.

Et puis, tiens, ça alors, j'ai reçu 2 ans plus tard un coup de fil d'un flic qui voulait m'auditionner. Il se trouve que le directeur avait transmis ma lettre au Parquet de Nanterre, qui avait décidé d'ouvrir une enquête. Je suis allé donc rencontrer le flic qui désirait me voir. Il a été très sympa, m'a fait raconter toute mon histoire en me posant toutes sortes de questions pour m'aider. Et puis voilà. Je suis parti sans y penser plus avant.

Et puis 1 an plus tard un autre flic m'a appelé pour me convoquer. Il a été extrêmement désagréable avec moi, m'a appris au rendez-vous que le pédophile avait tout nié en bloc, et donc qu'ils refermaient le dossier. Oui il a été très désagréable ce flic-là avec moi tout comme si j'étais le coupable, et mythomane bien sûr. Bon, j'ai haussé les épaules et maintenu ma déclaration. Et voilà.

Et voilà ! N'empêche que le directeur a viré le gars de son établissement et également que, suite à mon cup de téléphone et ma misive, celui a déménagé.

Par ailleurs j'ai raconté ça à un beau-frère sympa qui connaissait mon histoire et il m'a dit qu'il était désolé de cerre décision de justice qui ne me rendait pas justice. Bon, j'ai rehaussé les épaules en pensant que ça n'avait pas d'importance, et j'ai continué ma vie.

Et voilà qu'il y a 2 mois, dans des situations un peu particulières, j'ai compris que je me punissais depuis 45 ans comme si en effet j'étais le coupable. Alors là tout ça a pris un autre sens. Les victimes violées dont toute la vie est en partie bousillée par ce qu'elles ont subit, ce n'était jusqu'à présent que des mots pour moi, mais là d'un coup, ces mots prenaient tout leur sens. Quand je pense que je m'auto-boussille la vie depuis près d'un demi-siècle à cause de ce con, j'en reviens pas. Et mon cher Fiston a lui aussi du mal à suivre.

Une psy qui était présente lors de cette découverte que je venais de faire sur moi-même - coupable- m'a conseillé de créer un forum sur le net, pour tenter que d'autres victimes se manifestent et ce type rattrapé. Oui, d'autres victimes car il était tout à fait sûr que je n'étais pas sa première victime, ni sa dernière sans doute, vue l'habileté avec laquelle il s'en était pris à moi.

Je n'ai pas hésité à répondre à la psy que j'avais d'autres chats à fouetter et d'autres belles choses à profiter que de me préoccuper de ce vieux monsieur.

Mais en fait, je m'en aperçois aujourd'hui, je peux facilement faire voyager l'info en écrivant noir sur blanc le nom du gars sur ma page facebook. Et s'il me poursuit pour diffamation, l'affaire sera alors publique et d'autres victimes seront en mesure de se déclarer.

Et pourquoi je veux faire ça aujourd'hui ? Parce que j'en ai marre de me croire coupable, me punir de la sorte, et que je veux briser cette chaîne. Ce qui arrivera à ce vieux gugusse, je m'en fous. Alors si vous voulez son nom, rv sur ma page FB.