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The Batman
Adapter Batman sur grand écran constitue toujours un défi extrêmement complexe, tant le personnage est iconique. Plusieurs interprétations se sont succédées, certaines réussies, d’autres non. Avec cette nouvelle itération de l’homme chauve-souris, Matt Reeves s’intéresse aux débuts du chevalier noir, avec un accent tout particulier sur l’aspect détective du personnage. En ce sens, il s’agit d’un vrai retour aux sources car, avant d’être un justicier maîtrisant plusieurs formes d’arts martiaux, Batman est d’abord et avant tout un enquêteur hors-pair. Ce côté retour aux fondamentaux s’applique aussi à la ville de Gotham, indissociable de son protecteur. Gothique et violent, ce lieu contribue naturellement à l’esthétique très sombre du film. Après le Batman plus vieux, plus aguerri de Ben Affleck, Robert Pattinson incarne un Batman encore débutant en quelque sorte. Le ton est donné dès le début où il se définit par le terme « vengeance » qui est une notion fondatrice du mythe de Batman. C’est pour venger ses parents, pour se venger des criminels qui ont fait de lui un orphelin que Bruce Wayne s’est forgé son identité de justicier masqué. Dans les comics, le personnage évolue et finit par se détacher de cette image de vengeur mais on n’en est pas encore à ce stade dans le film. Autre point qui montre qu’il est en « début de carrière », c’est sa relation plus que fragile avec la police municipale de Gotham. Si James Gordon (qui n’est pas encore commissaire) lui apporte son soutien, les forces de l’ordre locales se méfient de l’homme chauve-souris. Certains le voient comme un monstre au même titre que l’Homme Mystère qui terrorise la ville. Il est donc encore loin d’avoir gagné leur respect et leur confiance, malgré le bat-signal qui a été installé. Enfin, à part le grappin et des lentilles caméra, Batman n’utilise pas de gadgets. Il ne semble pas encore avoir développé tout l’arsenal qu’on connaît et qui va de pair avec le personnage. De la même façon, la batcave est réduite à sa plus simple expression : des câbles, quelques écrans vétustes… Le tout donne une impression très minimaliste, voire artisanale, à mille lieux de l’image du justicier de la nuit disposant de l’appui financier et technologique de Wayne Enterprises pour l’aider dans sa croisade contre le crime. Côté scénario, Matt Reeves s’est efforcé de mettre en avant l’aspect « enquêteur » de Batman qui, rappelons-le, est considéré comme le plus grand détective du monde. A cet égard, le choix de l’antagoniste principal est judicieux puisque l’Homme Mystère a pour caractéristique de laisser des énigmes sur les lieux de ses crimes que Batman doit résoudre pour parvenir à le stopper. D’ailleurs, chapeau bas en ce qui concerne l’écriture de ce vilain ! En faire un orphelin qui n’a pas eu le même destin que Bruce Wayne et qui, de ce fait, en est venu à haïr cette société aux élites corrompues, c’est bien trouvé. En effet, d’une certaine façon, cet Homme Mystère se pose aussi en vengeur car en s’attaquant aux puissants de Gotham, il se venge de cette corruption qui laisse des orphelins grandir dans la misère. Cette intrigue policière inscrit The Batman dans la catégorie du film noir qui convient comme un gant à l’homme chauve-souris. Tous les ingrédients sont présents : la voix-off empreinte de gravité qui plante le décor dès le début, un personnage principal tragique par essence, la ville de Gotham dépeinte comme sombre et violente… Ce sentiment est conforté par une mise en scène soignée : il n’y a pratiquement que des scènes de nuit dans ce film avec une musique (parfois un peu trop présente) qui accentue cette atmosphère de danger et de peur. Porté par un casting prestigieux (outre Robert Pattinson, on retrouve Andy Serkis, Colin Farrell, Jeffrey Wright entre autres), The Batman est réussi au sens où il respecte l’identité intrinsèque du héros de Gotham et où il suit un scénario solide. Autre point fort du film, c’est l’Homme Mystère. Enfin un méchant de l’univers DC bien écrit, bien interprété ! On sent l’influence du Joker de Joaquin Phoenix avec une caractérisation tragique du personnage qui explique pourquoi il a basculé dans le terrorisme et qui, de ce fait, lui donne de la profondeur (ce n’est pas juste un fou). Un mot enfin sur le Pingouin et Catwoman qui sont tous deux brillamment rendus à l’écran par leurs interprètes. Le premier incarne évidemment la criminalité qui gangrène Gotham et que le justicier masqué s’est juré de combattre, tandis que la seconde fait comprendre à un Batman en phase d’apprentissage que tout n’est pas tout noir ou tout blanc. Avec The Batman, Matt Reeves et Warner Bros ont su redorer l’image du chevalier noir après une précédente interprétation malheureusement desservie par un scénario bancal et précipité. Seul petit bémol, à mon avis, c’est le look « emo » excessivement exagéré de Bruce Wayne même si c’est en accord avec la tonalité et l’esthétique du film. |
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The Batman
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