Spider-Man No Way Home - Critique de Film, Théatre, série...

Spider-Man No Way Home

Ça y est ! Il est enfin sorti ! Rarement un film de superhéros aura suscité autant d’engouement que Spider-Man No Way Home. Ce troisième opus du tisseur incarné par Tom Holland était attendu de pied ferme par les fans, et ce, pour plusieurs raisons. D’abord, Peter Parker doit faire face aux conséquences de sa confrontation avec Mystério qui a dévoilé son identité au monde entier. Ensuite, ce film exploite pleinement le concept du Multivers introduit par plusieurs séries Marvel (Wandavision, Loki, What If), ce qui donne lieu à la réunion tant rêvée, tant fantasmée des trois Spiderman sur grand écran.

Le début du film reprend exactement là où Far From Home s’était arrêté : Quentin Beck alias Mystério révèle l’identité de Spiderman et la vie de Peter Parker ne sera plus jamais la même. En l’espace d’un instant, il passe du statut de héros à celui de fugitif recherché, J. Jonah Jameson se faisant une joie de mener la traque. N’ayant guère beaucoup d’options, Peter sollicite l’aide du Dr Strange qui propose de lancer un sort pour faire oublier au monde son identité. Cet aspect du scénario s’inspire très largement du comic Spiderman One More Day où Peter Parker est contraint de passer un pacte avec Méphisto : pour sauver tante May et préserver son identité (dévoilée dans l’arc Civil War), il doit sacrifier son mariage avec Mary Jane.  

Malheureusement, dans No Way Home, les choses prennent une mauvaise tournure lorsque, à la suite du sort, des personnages qui connaissent Spiderman et qui l’ont affronté par le passé surgissent brusquement. A ce moment-là, on ne peut que reconnaître le génie de Kevin Feige, grand architecte du MCU car oui, ce qui a été montré précédemment dans Infinity War, dans Loki… se concrétise véritablement avec l’apparition soudaine du… Dr Octopus, antagoniste du Spiderman de Sam Raimi. Les portes du Multivers sont désormais grandes ouvertes et très vite, Peter se retrouve submergé par Le Bouffon Vert, Electro…, des ennemis d’autres Spiderman d’univers différents. Marvel a décidément fait les choses en grand et force est de constater que la recette fonctionne : faire revenir Alfred Molina et Willem Dafoe dans leurs rôles respectifs et les intégrer au MCU est un rêve devenu réalité et cela ne peut que ravir les très nombreux fans de la trilogie de Sam Raimi.

Ces fans ne sont pas encore au bout de leur surprise puisque, oui, Sony et Marvel l’ont fait : Tobey Maguire et Andrew Garfield reprennent du service en tant que Spiderman, du moins, leur version du personnage. Que dire ? La scène où ils apparaissent tour à tour à l’écran d’abord en tant que Peter Parker représente un de ces grands moments inoubliables du septième art. L’émotion intense teintée de nostalgie ressentie par chaque spectateur était palpable dans la salle. Même chose ensuite, lorsque les trois Spiderman se tiennent côte à côte, avec chacun son propre costume. Point d’orgue ultime du Multivers ! Magique, tout simplement ! Cette réunion des trois acteurs ayant interprété le personnage a été tellement «teasée» que c’en est devenu un secret de polichinelle.

Jamais jusqu’à présent, on ne s’était autant passionné pour essayer d’obtenir une confirmation, un «leak» du scénario. Une véritable chasse au trésor s’est spontanément organisée pour glaner la moindre parcelle d’informations sur la toile (oui, oui je l’ai fait) et sur les réseaux sociaux. Tout y est passé : photos de tournage, témoignages de livreurs qui sont passés sur les plateaux de tournage, commentaires des doubleurs et des doublures cascades… quand ce ne sont pas les acteurs eux-mêmes qui ont plus ou moins vendu la mèche, à l’instar d’Alfred Molina qui a révélé sa participation au film. Difficile de dire dans quelle mesure Disney a pu contrôler ces fuites pour entretenir l’attente et l’enthousiasme général. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si la bande-annonce a été dévoilée si tardivement : à peine un mois avant la sortie officielle. C’est tout simplement du jamais vu même si No Way Home mérite amplement tout le «buzz» qu’il a généré.

Hommage ! C’est le terme qui convient le mieux pour décrire ce chef-d’œuvre. Hommage d’abord aux fans qui désiraient voir cet exact scénario, rendu possible par une exploitation habile du Mutivers. Hommage ensuite à Spiderman, ce superhéros extrêmement populaire que tout le monde connaît. Hommage aussi à la trilogie de Sam Raimi parce que, à l’issue du film, Peter Parker (Tom Holland) devient en quelque sorte le Peter Parker de la première trilogie de films Spiderman (la boucle est ainsi bouclée). Hommage enfin au partenariat entre Marvel et Sony avec notamment la scène post-générique de No Way Home, partenariat qui a toutes les chances de se prolonger au vu de l’énorme succès commercial de ce dernier opus de la trilogie Spiderman du MCU.