Les Eternels - Critique de Film, Théatre, série...

Les Eternels

Voilà un film intriguant sur le papier : une équipe de super-héros relativement peu connue incarnée par un casting impressionnant (Angelina Jolie, Kit Harington pour ne citer qu’eux) et réalisé par Chloé Zhao. Rien que ça ! Nouveau venu au sein du MCU donc, le film Les Eternels se démarque de tout ce que Marvel a fait jusqu’à présent.

En effet, on nous présente une équipe de super-héros soudée comme une véritable famille. Et pour cause, les Eternels sont des êtres immortels créés par des entités cosmiques surpuissantes (les Célestes) et ils ont pour tâche de préserver l’humanité de la menace de créatures monstrueuses appelées Déviants. Cela fait d’eux la toute première équipe super-héroïque de l’Histoire dans la mythologie Marvel et, si de nos jours, le monde n’a jamais entendu parler d’eux, c’est parce qu’ils se sont séparés après avoir achevé leur mission : les Déviants ont tous été éliminés.

Pourtant, l’équipe est contrainte de se reformer lorsqu’une de ces créatures refait surface à Londres et attaque Sersi et Sprite, deux Eternelles qui se sont mêlées aux humains. Les retrouvailles avec les autres membres sont l’occasion de développer et caractériser chaque personnage individuellement, ce qui est plus que bienvenu dans la mesure où ça reste une équipe de super-héros assez méconnue du grand public.

En effet, la principale difficulté du film réside dans le nombre important de personnages car, susciter l’intérêt du public et le maintenir tout du long pour suivre plusieurs protagonistes, jusque-là quasiment inconnus, constitue un défi majeur. Pourtant, force est de constater que ce défi a été relevé avec brio. Au sein de cette famille d’immortels, les caractères de chacun sont bien présentés et des antagonismes passés ressurgissent très vite. Là où jusqu’à maintenant, Marvel a pris de soin de développer chacun de ses personnages avec un, voire plusieurs films solos avant de les réunir sous la bannière des Avengers, c’est un véritable tour de force que de prendre le contrepied de cette stratégie et de nous présenter un film avec une équipe déjà constituée.

Au niveau de l’intrigue, pas de grande surprise : la menace des Déviants ressurgit, l’équipe se reforme bon gré mal gré, enquête et affronte ces créatures. Le point essentiel à retenir, c’est l’introduction des Célestes au sein du MCU; des êtres quasi divins qui façonnent véritablement des univers. On découvre qu’Arishem, par le biais des Eternels, a contribué à l’essor de la civilisation humaine à travers l’Histoire mais que, derrière ces actes démiurgiques, se cachent des intentions beaucoup moins nobles. Lorsque les Eternels découvrent ces sombres desseins, ils se rebellent et déjouent les plans de leur créateur.

En ce sens, le film a une portée presque mythologique et c’est là un élément inédit dans le MCU. Il est intéressant de voir quelle suite Marvel va donner à tout ça car bien évidemment, Arishem ne va certainement pas en rester là et on se doute qu’il punira ses « enfants » d’une manière ou d’une autre. Cette intrigue ainsi que tout ce qu’elle sous-tend pour les événements à venir placent Les Eternels à part dans la galaxie des films de super-héros, surtout au vu de ce qu’impliquent la scène post-générique (entrée en scène prochaine d’Adam Warlock) et la dernière scène de Kit Harington (les fans auront sans nul doute reconnu l’épée qu’il dévoile).

Ainsi, Les Eternels réussit l’exploit, en un seul film, d’introduire une équipe de dix nouveaux super-héros, de dévoiler une nouvelle facette de l’univers Marvel et de relier le tout à la phase 4 du MCU. Au-delà du scénario somme toute assez simple, c’est cette prouesse qui fait tout l’intérêt de ce film si particulier.