Qui a volé l'oranger - Poème

Qui a volé l’oranger

Connais-tu le pays où fleurit l’oranger
C’était des citronniers amers en fait
C’est raté le poème à l’adorée
Tu n’avais fait qu’imaginer

Tu croyais à un grand verger
Aux longues ramures enlacées
Aux fins d’un éternel été
Créé pour espérer et rêver

L’amour l’espoir sont des miroirs brisés
S’y reflètent nos âmes fracassées
Depuis que le monde a été créé
Chacune chacun s’y est trompé

Qui l’a volé l’a volé l’oranger
Sur terre nous sommes tous étrangers
Seuls les animaux ne mentent jamais
Eux seuls respectent la vérité

Seuls les enfants savent les garder
Tous ces je t’aime si répétés
Murmurés chuchotés ou bien criés
S’envolent comme volutes de fumée

Chacune chacun garde ses secrets
Chacune chacun porte ses regrets
Si nous pouvions recommencer
Sans doute il faudrait hésiter

Que nous faut-il pour pardonner
Moi je suis parti le premier
D’un homme je n’ai été que la moitié
Pour une vie tant de fois violée

Ressers-moi une limonade s’il te plait
Je ne sais plus comment pleurer
Nous sommes malades aussitôt nés
Seule la fin vient nous délivrer

L’amour est un piège rêvé
Nous y tombons avec volupté
Nos cœurs s’en sentent émerveillés
Avant que glisse le couperet

Connais-tu le pays où fleurit l’oranger
C’était des citronniers amers en fait
Oui tous les pays je les connais
Roulants de larmes dans leurs vallées

La compassion possède aussi ses lois
Mais l’amour est un meurtrier
Nous y sommes tous tombés tant de fois
Mais il ne sera jamais jugé