![]() Venez publier une critique de film, Théatre, série ! / Protéger une critique de film, Théatre, série |
|
|
|
© L'auteur de cette Critique de Film, Théatre, série... est identifié et archive l'ensemble de ses textes
(
![]() « Monsieur Aznavour »
« Monsieur Aznavour » est un film de Mehdi Idir et Grand Corps Malade sorti sur nos écrans ce mercredi 23 octobre. Ce biopic est un hommage très réussi à la star internationale qu’était Charles Aznavour décédé en 2018, interprété avec brio par Tahar Rahim. Le film raconte l’éblouissante trajectoire du chanteur. Plus de mille deux cent chansons, soixante films, des tournées dans le monde entier, près de quinze millions de disques en soixante- douze ans de carrière, tel est le palmarès de ce petit fils d’immigrés arméniens que rien ne destinait à devenir le Sinatra français. Bien que son patronyme signifiât noble (azniv) et beau (avur), Charles n’était ni l’un ni l’autre. Charles est né en 1924 dans une famille d’artistes pauvre mais aimante et généreuse. Son père Mamigon dit Misha Aznavourian et sa mère Baghdassarian ont fui le génocide arménien perpétré par les Turcs en 1915 lors duquel toute sa famille du côté maternel avait été massacrée. Ils sont arrivés en France en 1923 après être passés par la Grèce. Misha ouvre un petit restaurant dans le VIème arrondissement. Une fois le service terminé il chante pour les clients. La famille n’obtiendra la nationalité française qu’en 1947, après dix-neuf ans d’attente et bien que Misha se soit engagé dans l’armée française en 1939 puis dans la Résistance où il avait rejoint le poète Missak Manouchian qui sera fusillé le 21 février 1944 au Mont Valérien. Avec une mère comédienne et un père baryton, la musique, le goût du spectacle Charles l’avait dans le sang. Misha chantait et jouait du tar, du kamentche et du deff, les instruments arméniens traditionnels et Knar et Aïda, sa sœur l’accompagnaient au piano. Son physique ingrat, nez pointu, petite taille et voix voilée, lui fermera des portes un temps. Edith Piaf lui « offrira » un nouveau nez. Il doit le début de sa carrière à deux rencontres celle de Pierre Roche, pianiste, auteur compositeur en 1942 avec lequel il se produira sur de petites scènes et en 1945 celle d’Edith Piaf qui remarque le duo et leur propose de partir avec elle aux Etats Unis. C’est en 1960 qu’il connaîtra son premier triomphe avec « Je m’voyais déjà » Il s’est fait parolier pour de nombreux artistes dont Johnny Halliday, Sylvie Vartan, Eddy Mitchell, Gilbert Bécaud. Au cinéma il aura collaboré avec de prestigieux réalisateurs comme Pierre Granier-Deferre, Claude Chabrol ou encore Claude Lelouch. Enfin il aura écrit sur tout : l’amour, la pauvreté, le rêve, la société décadente, la différence.
Le film, découpé en chapitres se déroule de manière chronologique, avec quelques flash -back assortis d’images d’archives en noir et blanc sur le génocide arménien qui viennent casser le rythme fou de la musique rappelant ainsi les origines de l’artiste et les difficultés qu’il endura. Le réalisateur nous révèle un homme toujours insatisfait, à l’énergie débordante, audacieux et ambitieux, ayant un goût immodéré pour l’argent, avide de gloire, ayant soif de réussite, un perfectionniste se relevant toujours même cassé par la violence des critiques, un homme qui avait un pari à gagner , celui de démontrer que même parti de rien on peut arriver « en haut de l’affiche »
Sont évoqués dans les deux heures que dure le film : - les relations étroites qu’il avait avec sa sœur Aïda, - ses trois mariages et le cinéaste nous offre l’occasion de découvrir les rites du mariage arménien lors de ses noces avec Ulla Thorsell, mannequin suédois avec laquelle il passera cinquante ans de sa vie, - ses enfants auxquels il ne consacra que peu de temps, - le suicide de l’un deux Patrick, venu le retrouver à l’issue d’un récital alors qu’il était en mal être, mais qui ne sera pas écouté par son père , lequel le regrettera toute sa vie, - les actions de résistance auxquelles il participa, - l’arrestation de Missak Manouchian Mais le film est surtout un récital des chansons de toute une vie, certaines interprétées avec brio par Tahar Rahim. Autour de lui, Marie Julie Baup interprète brillamment Edith Piaf, surpassant Marion Cotillard, Bastien Bouillon dans le rôle de Pierre Roche l’ami de toujours, Camille Moutawakil dans celui d’Aïda, Narine Grigoryan et Hovnatan Avedikian ses parents Knar et Misha, qui jouent de façon très touchante et bien d’autres encore. Décors et costumes sont à la hauteur de la prestation des artistes. Un film assez long mais emporté par la musique on ne voit pas passer le temps, et nombreux sont ceux qui restent jusque la fin du générique. Un film émouvant, entrainant, un très beau moment de cinéma ! A voir ! CR/PPD 25 octobre 2024 |
|
"Soyez un lecteur actif et participatif en commentant les textes que vous aimez. À chaque commentaire laissé, votre logo s’affiche et votre profil peut-être visité et lu."
Monsieur Aznavour
n'appartient à aucun recueil
Lire/Ecrire Commentaires ![]() |
|
  | |
Critique de Film, Théatre, série... terminée ! Merci à Paulette Pairoy-Dupré. |
Tous les Textes publiés sur DPP : http://www.de-plume-en-plume.fr/ sont la propriété exclusive de leurs Auteurs. Aucune copie n’est autorisée sans leur consentement écrit. Toute personne qui reconnaitrait l’un de ses écrits est priée de contacter l’administration du site. Les publications sont archivées et datées avec l’identifiant de chaque membre.