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Les huit salopards de Quentin Ta... - Critique de Film, Théatre, série...

Critique de Film,  Théatre, série... "Les huit salopards de Quentin Tarantino " est une critique de film, Théatre, série mise en ligne par "Benadel"..

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Les huit salopards de Quentin Tarantino 

 

Encensé par nombre de critiques, je me suis forcé, quand bien même je déteste les œuvres violentes, à juger de visu la qualité du dernier film intitulé « Les huit salopards de Quentin Tarantino ». Celui-ci nous concocte un générique aux allures grandioses où la caméra capte progressivement l'image d'un homme crucifié. Puis, l'objectif pointe admirablement sur la solitude d'une diligence qui s'avance lentement dans l'immensité enneigée. Mais une fois passé ce moment de grâce cinématographique, la mise en scène s'efface au profit de personnages confinés dans un huit-clos. Ceux-ci, adoptant un jeu outré et un ton faussement grandiloquent , servent un scénario alambiqué. Il nous raconte l'histoire de Daisy Domergue, un traqueur de criminels dont les têtes ont été mises à prix. En possession d'une prisonnière valant son pesant d'or, il est chargé de la mener à bon port. Mais sur sa route se dresse le Major Marquis Warren, lui aussi épris d'honneur cupide. Les rejoignent plus tard Chris, l'homme imbu de sa fonction de shérif. Harcelés par un vent glacial, tous les quatre trouvent refuge dans une auberge dont les deux aubergistes ont été assassinés quelques heures plus tôt. Ils y retrouvent Bob, le soi-disant gardien du lieu, Oswaldo, l'ange de la mort, Joe, le cow-boy sorti de nulle part, et enfin, un général, le témoin oculaire de l'assassinat. L'auberge devient alors le théâtre d'une partie de poker menteur entre les huit lascars, chacun essayant de mettre l'autre en échec en tentant de l'humilier par tous les moyens, notamment par des sobriquets racistes (le mot " négro" est utilisé plus souvent qu'à son tour). Et le retour en arrière, particulièrement de mauvais goût, qui s'attarde sur un sadisme froid aboutissant à une fellation masculine se voulant humiliante, est un modèle d'indécence vulgaire et gratuite. Puis, lorsqu'enfin ce petit jeu prend fin, et que chacun finalement perçoit en l'autre l'assassin qui lui permettrait de toucher sa prime, nous avons droit, pendant un bon moment, a un dégoulinement de sang.

Dans cette orgie sanguinaire, relevant du grand guignol, les deux ultimes survivants, abattant leurs dernières cartes, n'arrêtent pas de trépasser. Et lors des scènes finales, où à force de soigner le drame elles tournent au racolage, je me suis posé les questions suivantes : Ne sommes-nous pas déjà entourés de violences pour encore flatter les bas instincts d'une certaine humanité ? Faut-il s'engouffrer dans une salle obscure pour se rappeler que le mal perdure ? Alors, de grâce, Messieurs les réalisateurs, puissiez vous criez « Moteur » pour plonger la morosité dans une magie filmique qui noie le réel tourmenté.

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Benadel

12-01-2016

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Les huit salopards de Quentin Tarantino  appartient au recueil I - Chroniques

 

Critique de Film, Théatre, série... terminée ! Merci à Benadel.

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