Le vent tourne - Critique de Film, Théatre, série...

Le vent tourne

     Lorsque qu’un couple écologiste est en proie aux démons de la sensualité, ces derniers peuvent provoquer une remise en question sur la finalité environnementaliste. Voilà en gros, le message que tente de faire passer la réalisatrice Bettina Oberli.

     Pauline (Mélanie Thierry) et Alex (Pierre Deladonchamps) forment un ménage unis par les liens du romantisme vert. Mais lorsque Samuel (Nuno Lopes), l’ingénieur chargé d’installer une éolienne, fait irruption dans la vie amoureuse de l’épouse, il provoque ce tremblement de terre sentimental synonyme d’adultère fatal, tant le dénouement est cousu de fil blanc. Aussi, l’adolescente russe, Galina, (Anastasia Shevtsova) contribue-t-elle par sa fraîche jeunesse et son franc-parler à détruire l’idéal bien réglé de Pauline. La fille, une rescapée de Tchernobyl, est venue humer l’air pur de la ferme dont le couple est en charge afin de se remettre sur pied.

     Les deux scénaristes Bettina Oberli & Antoine Jaccoud ont eu l’idée de faire appel au brouillard pour accompagner certaines scènes. Cependant, que ce soit la mort d’une bête, la disparition de Galina se promenant autour d’un précipice ou encore l’enlacement de doigts amoureux sonnant le glas de la fidélité conjugale, le phénomène naturel alourdit les clichés. Par ailleurs, la caméra en s’attardant plus souvent qu’à son tour sur le feuillage des arbres, sur un ciel bariolé de nuances picturales, sur l’affection portées aux animaux ou encore sur le visage parfois tourmenté, parfois angélique, de la belle Pauline, donne au film un air plutôt contemplatif que démonstratif.

     Cette œuvre cinématographique vaut donc avant tout pour son côté bucolique et pour le jeu diablement expressif de Mélanie Thierry qui n’arrive pourtant pas, et c’est uniquement mon avis, à combler le vide qui relie l’échec écologique à la désagrégation d’un couple.