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La veuve convoitée de Victor HaÏm - Critique de Film, Théatre, série...

Critique de Film,  Théatre, série... "La veuve convoitée de Victor HaÏm" est une critique de film, Théatre, série mise en ligne par "Paulette Pairoy-Dupré"..

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La veuve convoitée

de Victor HaÏm

         Pour clore le 40ème festival théâtral, le Théâtre de la Lucarne, troupe née dans les années 80 à Coye, nous a présenté « La Veuve convoitée » de Victor Haïm , un retour au théâtre classique avec perruques et pourpoints.

Victor Haïm revisite « Le Riche assiégé » de Goldoni, une comédie facétieuse et divertissante où l’un comme l’autre porte un regard amusé et moqueur sur la bourgeoisie vénitienne de l’époque avec quelques personnages truculents.

Amour et argent sont au centre de l’intrigue. De longue date, l’argent fait tout, vous rend puissant et vous attire les faveurs d’autrui quand vous en avez et vous relègue au pilori quand il vous fait défaut. Voilà qui mène le Comte Orazio, veuf et ruiné, à la tentative de suicide. Mais le hasard fait parfois bien les choses et la grandeur (acte 2) prend parfois la suite de la décadence (acte 1).

Suicide … un bien grand mot qui tient ici de la farce car Monsieur le Comte prête à rire tellement il est pathétique pour s’être jeté du haut de son canapé. Il n’en gardera qu’une légère bosse ! N’eût-il pas vendu son armoire qu’il aurait sauté de celle-ci, mais le résultat eût été identique.

Poursuivi par ses créanciers qui lui ont saisi tout son mobilier, il ne lui reste plus qu’un canapé. Aubaine pour la troupe qui fait ainsi l’économie d’un décor !

Affolé par l’idée d’avoir à affronter son banquier, Raimondo, et attirer sa compassion, voire un délai de paiement, Orazio feint la maladie et fait passer son ami Ricardo pour médecin. D’autre part, sa ruine anéantit ses chances d’épouser une belle veuve qu’il convoite de longue date, Felicita Bellini da Ponte et qui n’est pas indifférente à sa cour, laquelle est harcelée par le banquier pour effacer les dettes de jeu de son jeune frère Emilio.

Ne manquait plus au tableau que les contrariétés que lui occasionnent sa demi-sœur Livia, pressée de prendre mari mais qui ne pourra le faire que lorsque son ainé aura convolé car c’était là le désir de leur défunt père.

Heureusement pour le comte, il a à ses côtés une servante espiègle et enjouée, à la fois témoin et confidente qui n’hésite pas à user de ruses et même de ses charmes pour venir en aide à son maître et « éconduire les sangsues ».

Goldoni (1707-1793) était un grand admirateur de Molière (1662-1673) qui lui-même d’ailleurs écrivit dans la tradition de la comédie italienne.

Rien d’étonnant à ce que l’on retrouve quelques ressemblances avec des personnages de Molière et que la pièce se finisse bien.

Ricardo devient médecin malgré lui. Raimondo, le vieillard libidineux au vocabulaire cru et imagé finit par être un malade imaginaire doublé d’un Tartuffe. Orazio fait des vers pour une belle dame dont les beaux yeux le font mourir d’amour tout comme le faisait le bourgeois gentilhomme. L’oncle défunt aurait pu être Harpagon. Quant à Bigolina elle a un petit quelque chose de Scapin dans sa manière de bondir des coulisses, de ces valets malicieux que l’on retrouve dans toutes les comédies de Molière.

Comme dans la commedia dell’arte, tous les malheurs qui s’abattent sur les personnages ne sont qu’éphémères. Il y a toujours un retournement de situation. L’acte 1 s’achève avec un coup de théâtre, l’oncle avaricieux est mort laissant pour seul héritier, Orazio, et l’amour triomphe dans l’acte 2. Même le petit escroc d’Emilio échappera aux galères.

 

         Un sympathique moment de théâtre offert par sept comédiens dynamiques évoluant dans de très beaux costumes.

 

18/10/2021

CR/PPD

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Auteur

Blog

Paulette Pairoy-Dupré

19-10-2021

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La veuve convoitée de Victor HaÏm appartient au recueil I-Chroniques

 

Critique de Film, Théatre, série... terminée ! Merci à Paulette Pairoy-Dupré.

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