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La chambre noire du temps - Inclassable

Inclassable "La chambre noire du temps" est un inclassable mis en ligne par "Ancolies".Inclassable mais non dénué d'intérêt

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La chambre noire du temps

 

Est-ce nous les hommes qui l’avons inventé, le temps ? Pour mesurer notre mortalité ? Ou est-ce que le temps existait avant la création du beau et paisible et fleuri jardin d’Eden, la création d’Eve et d’Adam et puis vint serpent ? Le temps est immobile, c’est nous qui ne le sommes pas, qui remuons nos fesses. A pied, au lit, à cheval ou en voiture au moteur débridé, toujours en mouvement même immobiles, un nouvel anniversaire et voilà. Souffler les bougies année après année et un jour vient où hier est plus vaste que demain. Bien sûr nous ignorons quel est ce jour. De même un jour nous faisons pour une dernière fois l’amour et nous ne savons pas que c’est la dernière fois - on se rappelle également en général la première fois mais ce n’est pas forcément un bon souvenir (moi je ne me souviens même pas de son prénom). Mais nous ne savons pas grand-chose au fond. Ô certes, dans ce temps immobile nous apprenons grâce à nos mouvements un peu de nous-même. Et un peu du monde et de l’humanité. Mais ce temps mystérieux comme les lointains pays ou les continents engloutis, que cache t’il ? Tous nos secrets, tous nos regrets publiquement inavoués. Trop honte des erreurs que l’on a commises. Mais où avais-je la tête pour avoir commis une erreur pareille, été si stupide, si fou, si bête ? Quel temps fait-il ? demande-t-on souvent. Midi moins dix merci. La chambre noire du temps, je m’en vais te la développer moi, en argentique comme avant. Avant le temps nouveau. Où est-il le temps des cerises où les gars avaient si grand cœur qu’on ne voyait que lui dessous les chemises ? Où est-elle la mélancolie bleue et grise ? Toujours là depuis l’enfantement non désiré. Le temps révolu comme l’ancêtre de l’ange déchu a-t-il fait sa révolution ? Non le temps s’en fout comme de son premier avis. C’est à nous de faire chacun notre propre révolution intérieure avant que de s’en prendre en braillant au monde entier, ça remet les choses en perspective. Combien d’hommes, de femmes commettent cette erreur. Si chacun commençait par la faire, sa propre révolution, nous vivrions dans un monde plus harmonieux et meilleur. Sans bouger, le temps nous attend au tournant. Ce qui signifierait que le temps a une âme. Une âme à la mer, Seigneur protégez-nous de l’amertume, de la rancune. A trop chercher fortune au retour du chat noir ou tigré, on est bien souvent bien désillusionné. Et pourtant nous rêvons. Des rêves inexplicables souvent. Souvent à propos du passé revisité. Comme une vague brutale ou moins souvent une houle calme, immense et ondulante. Pour cela il faut être à minima à peu près en paix avec soi. Pour certains cette paix vient très tôt. En général pour ceux qui ont été aimé et écouté dans leur tendre enfance. Mais hélas bien entendu toutes les enfances ne sont pas tendres. Combien de parents trop jeunes, inexpérimentés, immatures ou simplement égoïstes, qui prennent leurs enfants pour les  simples objets de leurs propres aspirations qu’ils n’ont pas réalisées ? Encore une fois, si cela n’était pas le cas, ce monde serait bien plus bienveillant. Le temps ? Deux secondes, une éternité ? Et pour une seconde infinie d’éternité tu auras mon amour grave et nécessaire, voici ce que je lui réponds à cet escogriffe. Pour certains c’est de tuer le temps dont il s’agit. Parce qu’ils sont désœuvrés et s’ennuient ? Tu t’ennuies et le temps s’enfuit. Et s’en fout avec ou sans nous. Et qu’avons-nous fait de ce temps perdu qui dit-on avec justesse ne se rattrape plus ? Nous avons baillé aux corbeilles en fumant cigarette sur cigarette en avançant en âge. Oui, du temps nous ne sommes que les jouets. Dans la mythologie, existe-t-il le dieu du temps ? Un cousin d’Eole, celui du vent salvateur qui a peigné nos cheveux. Lorsque c’est nous qui décidons de mettre fin à nos jours terrestres, nous lui faisons un pied de nez à ce temps. Nous le trompons avec notre décision qui le prend de court. En ce cas allons-nous au paradis païen ou au paradis perdu ? Quoiqu’il en soit, dans ces cas le temps fulmine. Nous avons trompé le destin qu’il projetait pour nous. Bien fait pour lui, le temps, notre ennemi. Pourtant, qui voudrait d’une vie éternelle ? Certains oui, certains inconscients, certains trop simples et innocents. Combien de taux d’oxygène ai-je dans le sang ? Un peu léger mais suffisant. Disons pour un certain temps. Il a une âme, il se réjouit, se frotte les mains. Il nous ajoute à son inéluctable liste des jours y compris fériés comptés. Si le temps m’était conté, que raconterait t’il ? Tout fiérot, qu’il a eu maintes fois la peau des mille et des cent mille. Qu’il a décapité le capitaine Tracasse et ses trois moustiquaires. Que c’est nous qui avons inventé la guerre lasse alors que nous ne nous enchaînons les conflits armés et sanguinaires. Fut un temps où l’horreur a été telle que tous en chœur nous avons dit : Plus jamais ça. Vœu vain vœu pieux, incapables que nous sommes d’entente et d’harmonie. Toujours ces histoires de foutus ego. C’est ça, tous ego, comme inscrit au frontispice  de la plaisante et inaccessible déclaration des droits sacrés de l’homme. Chacun quelque chose à prouver, Dieu que c’est fatiguant. Et encore une fois immature. N’apprenons-nous jamais ce qu’est la liberté ? Rien à prouver, rien à cacher. Juste être. Être exactement là où nous sommes à cet instant précis sur le chemin. Vous ne le saviez pas ? La réponse, l’objectif est le chemin. Le temps est là où je suis, la vie c’est aujourd’hui. Oui; à la limite le temps est un endroit; ici et maintenant.  Et maintenant, que vais-je faire ? Et le temps, tapi dans sa chambre noire, cache t’il lui-aussi des secrets. Non, le temps n’a pas de secrets, il a une recette. Une recette infaillible, flâner en se tournnat les pouces et laisser faire. Toujours bénéficiaire. Il n’est jamais convoqué par son banquier, lui, il est toujours crédité. Nous sommes si nombreux, il a de quoi s’occuper. Comme l’Autre là-haut, 7 et bientôt 8 milliards d’individus à connaître et à aimer chacun dans son unicité, dans ses différences, ô oui Il a Lui-aussi de quoi faire. Je ne mens jamais mais dis-moi, si je meurs est-c’ que je vais en enfer ? Sûr et certain que non, ma main à couper. Comme dit plus haut je ne sais pas grand-chose mais cependant suffisamment sur moi pour savoir que je suis une personne correcte et qui a l’ivresse élégante. Qui dit mieux, qui dit moins ? Les prix G20 bien entendu. Ok, allons tous réaliser nos emplettes à l’enseigne G20. Cela fera des franchisés heureux, tant mieux pour eux. Oui je souhaite du bien à mon prochain. Et même si moi-même je m’indiffère, je me souhaite également du bien. C’est normal, qui a envie de souffrir, même si certains s'emploient à se torturer les méninges sans cesse ? Et contrairement à ce que certains prétendent, tout de nous ne s’efface pas. Nous disparaissons mais nos actes demeurent. Au dernier jour le mystère meurt. La chambre noire du temps, je la lui claque à la figure la porte. Et tant mieux si Dieu le Père m’emporte. Tant qu’à être, tant qu’à faire. Faire ou ne pas faire, ce n’est pas une question. Les addicts procrastinent et sont malheureux comme des pierres (pourquoi des pierres, elles me semblent vivre en paix ? Pourquoi pas des prières ?). Seule l’action nous sauve. Pour un flirt avec toi par exemple. Le désir, la curiosité, malgré les désabusions que la vie nous impose il faut les conserver. Et être à l’heure avec soi-même, n’avoir rien en retard, rien qui traîne pour être toujours disponible pour son destin. Eh oui, pour une part c’est ce temps qui écrit les destins. Mais comme encore une fois dit plus haut, il est des cas où l’on peut lui couper l’herbe verte sous le pied. Briser là les karmas qu’il a fourbis pour nous. Le temps Satan, le sale temps, le très haut sultan. Le voir perdre pied, c’est parfois réjouissant et réconfortant tant il nous malmène. Non le temps ne passe pas, c’est nous qui passons. Lui n’est rien. Il n’a pas plus d’importance que la mort, sauf celle d’un enfant évidemment. Il y a des familles marquées par cela. Un enfant noyé, un autre tombé par la fenêtre, comment vivre après ? La douleur était trop forte et la mère s’est défénestrée à son tour. Et les traumatismes créés par ces événements se transmettent sur plusieurs générations. Encore une fois le temps se frotte les mains, lui qui aime plus que tout voir les êtres souffrir. Respirez souffrez, c’est inscrit à la mairie sur notre acte de naissance. Et il faudrait croire que tout cela a un sens ? Vivre sans comprendre, ainsi est notre lot. A faire des ronds dans l’eau, comme le chantait entre autres Françoise sur des paroles du généreux Pierre Barouh (malheureux le Pierre lui-aussi ? Ce n'est pas l'impresson qu'il a donné de son vivant). Pauvre Françoise, elle a écrit de A à Z et enregistré (à Londres avec un quatuor rock en 1972 pour être précis) un album magnifique, l’album orange l’appelle les initiés en raison de la couleur dominante de la pochette, et elle en a vendu 300 exemplaires. Pourtant c’est l’un des 5 albums - de la véritable poésie de femme sur des musiques et des arrangements magnifiques de talent et de simplicité - que j’emporterais sur la fameuse île déserte. Et elle - Françoise - n’a pas eu l’air plus affecté que cela de ce piètre et décevant et désolant résultat. Oui, même si ce n’est pas nouveau et que cela ne change guère, que ce foutu public est lui décevant. Il faut dire - air connu - que nous ne sommes guère aidés par les médias. Peu d’efforts demandés, peu d’efforts consentis n’est-ce pas ! Pénétrer un univers, s’enrichir les émotions et puis l’esprit, et puis quoi encore ?! Cela demande un temps dont je ne dispose pas, le nez toute la sainte journée sur mon smartphone, occupé à zapper sur des applications idiotes. Allo Professeur Aphone, il vous faudrait d’urgence inventer le fil à couper le téléphone. Il en va du sens, de l’essence même de la civilisation. Ah certes, nous donnons du grain à moudre aux islamistes radicaux avec nos us et coutumes décadents. Bravo l’Occident ! Bravo la consommation et les programmes télé. Civilisation ? Les romantiques n’ont pas tout compris. Ô Temps, suspend ton vol ! s’égosillait l’un d’eux, le James qui dîne avec Martine. Si vous croyez que le temps s’en soucie, batifole à voler ? Il ne boit pas, il ne fume pas, il ne cause pas, il ne vole pas, il est immobile vous dis-je. Il n’existe que dans nos têtes et nos chairs flétrissantes et vieillissantes. Il n’existe que dans une chambre noire, où je ne retournerai pas car c’est entre autres là que j’ai eu droit à de sévères agressions sexuelles lorsque j’étais pré pubère. Je me répète il n’existe pas, c’est nous qui existons. Et cela n’est pas du gâteau. Un empoisonné cadeau. Le temps que je réfléchisse, le temps que je réalise, le temps que je me réalise. Est-ce trop demander ? Alors que nous nous n’avons rien demandé, nous n’avons jamais supplié pour être là. Le Seigneur et celui qui n’existe pas ont conclu un pacte : celui de la souffrance. Tant de souffrance pour si peu de joie, excepté pour quelques rares et chanceux individus. Ceux-là sont soit des simples d’esprit soit de fermes croyants, aussi ils acceptent tout même les pires horreurs avec le sourire et la joie. Et même s’ils sont d’un naturel quelque peu excité parfois l’allégresse aux lèvres. Leur credo ? Dieu t’aime, oui Dieu t’aime toi, toi Nicolas, Bruno, Simon, Rémi, Dominique, Laurence, Marcel et Roger, Serges, Jane et Bamboo, Petit Lulu… Oui, selon eux, la chambre noire du temps est une chambre avec vue.   

 

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Ancolies

22-05-2023

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La chambre noire du temps appartient au recueil Nouvelles du monde

 

Inclassable terminé ! Merci à Ancolies.

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