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Être et devenir - Critique de Film, Théatre, série...

Critique de Film,  Théatre, série... "Être et devenir" est une critique de film, Théatre, série mise en ligne par "Ushionohanashi"..

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Être et devenir (2014)

Lorsque son premier enfant naît, Clara Bellar (réalisatrice) se demande si elle devra choisir un pays quand il sera en âge d’aller à l’école. Est-ce qu'il leur faudra choisir parmi leurs pays d'origines ?

Une amie proche lui parle alors du "unschooling" (terme américain). Intriguée, elle se pose des questions, telles que: " une fois arrivé à l'âge adulte, l’enfant en voudra-t-il à ses parents de n'avoir rien appris ?! ". 
Pour en savoir plus, elle décide de partir à la rencontre de jeunes adultes dont les familles ont choisi le “unschooling”. De cette initiative naît le projet de faire un documentaire sur ce paradigme peu connu.
Lors d'une première projection du documentaire devant un public composé de proches qui furent scolarisés et scolarisent leurs enfants, elle apprend que son film a encouragé les parents présents à être plus à l'écoute de leurs enfants, à leur faire davantage confiance, et aussi, à être moins sensibles aux pressions du système éducatif et à se rendre compte que les problèmes scolaires ne viennent pas forcément d'un manque de capacité quelconque.

C’est une liberté fondamentale en France, pour les parents, que de choisir d'instruire leurs enfants à la maison ou à l'école. Elle existe depuis les lois Ferry des années 1880, qui rendent l'instruction obligatoire, mais pas l'école. L'instruction à domicile est annuellement contrôlée. Concernant les apprentissages autogérés et autonomes, il est plus difficile pour les autorités de faire des contrôles, car ils n'ont pas la même confiance qu'ont les parents vis-à-vis de leurs enfants.

Source : allociné

Avis

Le titre ne peut que rappeler « Être et avoir » (2002), documentaire réalisé par Nicolas Philibert sur une classe unique du CP au CM2 d'Auvergne. Douze ans après, qu'en est-il donc de ceux que la doxa nomme les marginaux de l'éducation ? Sortir d'un moule, d'une chaîne de production si reconnue que l'école française relève du défi. Pourtant, on nous rappelle que le système école est récent, avant cela, l'enfant (d'extraction plus ou moins aisée, certes) était seul face à un précepteur. Cependant ici, il n'est pas question de précepteur, d'école à la maison, CNED, etc …

Il est question que l'enfant apprenne seul. Pas de cahiers d'exercices, juste qu'il apprenne, à son rythme, en étant curieux de tout et surtout, mot clé de ce documentaire : qu'il reste créatif.

Concrètement, ça se passe comment ? Le challenge d'un parent c'est quoi ? D'être disponible et à l'écoute des besoins de son enfant. Il a envie d'apprendre le nom de toutes les pierres précieuses ? Trouvons-lui un livre. Il a appris le piano en autodidacte et souhaite se perfectionner ? Trouvons-lui un professeur qui pourra répondre à ses questions et à son aspiration, lui enseigner la composition et la direction d'orchestre. Le parent doit aussi faire preuve d'une confiance totale envers son enfant. Parfois, c'est dur, surtout quand le gamin n'a toujours pas envie de lire passé ses dix ans. La confiance flanche : les clichés et les normes font rage à chaque instant au sein de la société, le parent le sait, l'enfant le sent. Un gamin qui ne sait pas lire à six ans, c'est très tabou. Et si l'enfant n'a pas la confiance de ses parents, le déclic ne se fera pas. Donnant donnant.

Alors, ces gamins, ils sont comment ? Heureux j'ai envie de dire. Pas frustrés, contents d'apprendre et curieux. Et ce qu'ils ont en plus des autres qu'on aligne sur les bancs de l'école, le nez dans la prochaine échéance, à l'affut du rouge impartial du correcteur qui stigmatisera l'erreur ; c'est qu'ils ne connaissent pas l'idée d'échec. Ils passent leur enfance et adolescence à se forger une identité et un caractère propres à travers leurs apprentissages et leurs observations. Un chef d'orchestre en herbe à 16 ans, une danseuse, un luthier/écrivain, un gosse passionné de théâtre qui ne souhaite que jouer des grands rôles aux tirades compliquées, une étudiante en biologie, deux gamines qui apprennent à leur mère architecte comment fixer un pan de porte …

Ils révisent leurs examens de fin d'études secondaires en quelques mois « faut juste comprendre ce qu'on attend de nous » et entrent à l'université, même Harvard ne dit pas non à ces jeunes « pas comme les autres ».

J'étais allée m'enfermer dans cette salle obscure pour échapper, le temps d'une projection, à la connerie du système éducatif français, pour oublier tous ces cahiers de vacances trônant fièrement à la Fnac, n'épargnant même pas les 2-3 ans. Oublier toutes ces putain d'années passées le cul vissé sur une chaise à gober un savoir minimal ou à attendre que ça passe. Onze ans de maths ça passe très lentement, les gars. Je me suis souvent demandée si c'était normal de subir ce parcours comme une punition. De devoir réussir ou sinon d'être blacklisté à la première erreur. Je crois qu'il est important de relever que l'école n'apprend pas (entre autre) à se tromper. Pourtant, je pense que c'est fondamental pour la construction d'un individu de savoir se casser la gueule pour mieux réagir ensuite. Les machines à diplômes, ça rouille au bout d'un certain temps.

Je me suis sentie triste face à des gens qui n'avaient plus l'étincelle de la créativité, abrutis par le système des rythmes scolaires. J'ai eu la chance de continuer des activités extra-scolaires et d'être scolarisée dans un lycée plus ouvert dans le domaine artistique que d'autres … mais le volume des cours actuels brime l'élan créatif des gamins et des ados. On est d'accord ou pas, c'est personnel, certains s'en foutent parce que « l'école c'est pas fait pour s'amuser, c'est fait pour être le meilleur ». On est des névrosés du système, de la note, dépendants de nos performances à court terme, parfois on n'a pas trop confiance en soi (oui y a un peu d'moi là dedans), et est-ce que ça nous prépare à la vie ça ? Au monde du travail ? On va pas être notés et promus au mérite dans nos jobs. Haha.

Oui je critique l'Educ' Nat'. Mais je ne dis pas forcément oui au « unschooling » présenté dans ce documentaire. Je doute que ça puisse être applicable pour certaines populations, qui par ailleurs recherchent avidement l'instruction et se battent pour. Le concept même d'éducation est à revoir à l'heure actuelle, cette alternative semble encourageante, elle a par ailleurs un arrière-goût un peu seventies (surtout quand on regarde la dégaine de certains parents interviewés), analogue aux écoles Montessori et autres. Cette méthode est un pari qui s'étale sur la durée, encore faut-il parvenir à maintenir le cap !

« La liberté naît de la structure, et non du chaos ».

« But having a class like that, where children do whatever they want, it would be a pain in the ass ! Oh, cut this sentence for America, but I think that English, French and even German people can hear that. »

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Ushionohanashi

05-06-2014

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Critique de Film, Théatre, série... terminée ! Merci à Ushionohanashi.

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