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Est-ce que j’ai une gueule d’Arl... - Critique de Film, Théatre, série...

Critique de Film,  Théatre, série... "Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ?" est une critique de film, Théatre, série mise en ligne par "Paulette Pairoy-Dupré"..

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« Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ? »

 

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Arletty, celle que l’on ne peut oublier avec sa « gueule d’atmosphère. »

 

Voilà ce que nous proposait Elodie MENANT, ce Dimanche 20 Septembre au Théâtre du Potager des Princes, à Chantilly.

 

L’atmosphère ? Eh bien plutôt joviale, rythmée, colorée, fascinante, virevoltante, touchante, inoubliable. Un spectacle qui a de la gueule ! Deux Molières bien mérités !

 

La pétillante Elodie, au talent exceptionnel, à la voix remarquablement gouailleuse d’une Madame Sans Gêne, passe en revue la vie de la Môme Arletty, de 1898 à 1992, une vie de 94 ans, longue et riche sans avoir pour autant été un long fleuve tranquille.

 

Léonie Bathiat est née à Courbevoie dans « un rez -de -chaussée sombre éclairé par le sourire de ses parents », d’un milieu modeste, d’une mère lingère et d’un père employé à la Compagnie des Tramways. N’ayant pu aller à l’école, son père insiste pour qu’elle apprenne pour accéder à une qualification. Sa mère la met en garde contre les belles histoires d ’amour qui ne sont que pour les riches. De santé fragile elle passe ses premières années chez sa tante en Auvergne, une femme très dévote qui donnera à la petite fille délurée la religion en horreur. Elle étudiera le secrétariat mais à la mort accidentelle de son père devra rejoindre l’usine aux côtés de sa mère pour survivre. Son amoureux meurt à la guerre, un garçon qu’elle avait surnommé « Ciel » en raison de ses magnifiques yeux bleus. Elle fait alors le serment de ne jamais se marier : « C’est décidé ! Je ne serai ni veuve de guerre, ni mère de soldat. » Bien que très courtisée, elle tiendra parole. Après un passage chez le couturier Poiret en qualité de mannequin, elle chantera au music- hall avant de monter sur les planches puis de faire du cinéma avec le succès qu’on lui connait. Sa filmographie est impressionnante. Parmi ses films les plus connus : La Douceur d’aimer, Fric- frac, Circonstances atténuantes, Madame Sans-Gêne, le Jour se lève, Les visiteurs du soir, Les Enfants du paradis et surtout Hôtel du Nord. Jugée à la Libération et interdite au cinéma pour cause de collaboration horizontale avec un officier de la Luftwaffe, ce qui lui vaudra de clamer de sa voix de titi parisienne, en plein tribunal : « Mon cœur est Français mais mon cul est international. » et « Si vous ne vouliez pas que l'on couche avec les Allemands, fallait pas les laisser entrer !» elle reviendra au théâtre avec Cocteau et Prévert. Atteinte de cécité elle quitte la scène et l'écran en 1966 mais continuera de prêter sa voix inégalable à différents documentaires.

 

 La mise en scène de Johanna BOYE est enlevée avec une alternance de scènes jouées, chantées et dansées par la dynamique Elodie MENANT accompagnée de Céline ESPERIN, Marc PISTOLESI et Cédric REVOLLON, interprétant à eux trois et avec brio une bonne trentaine de personnages, parents et amis de l’actrice, mais aussi personnalités du monde politique et culturel qui ont traversé le XXème siècle. Qu’il s’agisse de Michel Simon, Louis Jouvet, Colette, Jacques Prévert, Jean Cocteau, Marcel Carné, le Général De Gaulle, le Maréchal Pétain et bien d’autres, ils nous sont ressuscités avec un réalisme frappant non seulement dans leur allure mais aussi avec leurs voix et tics de langage.

 

On ne peut que saluer les prouesses de la costumière pour la richesse des tenues et l’actrice principale toujours en scène pour la dextérité à se changer, digne d’un Arturo Brachetti.

 

Un voyage vraiment divertissant dans la vie d’une icône de l’âge d’or du cinéma, d’une femme éprise de liberté, provocante à souhait, ayant fait tourner bien des têtes et en quelque sorte ayant pris sa revanche sur les misères de sa jeunesse.

 

Nul besoin d’avoir le virus du théâtre pour aller assister à cet excellent spectacle que la bande des quatre jouera à nouveau dès la mi-octobre au Théâtre de la Pépinière, si point de confinement « Comme de bien entendu » !

 

CR/PPD 22 septembre 2020

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Paulette Pairoy-Dupré

22-09-2020

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Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ? appartient au recueil I-Chroniques

 

Critique de Film, Théatre, série... terminée ! Merci à Paulette Pairoy-Dupré.

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