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Douleur et Gloire - Critique de Film, Théatre, série...

Critique de Film,  Théatre, série... "Douleur et Gloire " est une critique de film, Théatre, série mise en ligne par "Paulette Pairoy-Dupré"..

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Douleur et Gloire

 

Pourquoi j’ai aimé « Douleur et gloire »

 

« Dolor y Gloria » est un film espagnol, écrit et réalisé par Pedro Almodóvar.

 

Lorsqu’un réalisateur de l’envergure d’Almodóvar signe un film où il se raconte, relit ses joies et ses peines, ses désillusions, ses souffrances physiques et morales, ses amours, comment ne pas y voir là un film autobiographique, et peut être un dernier film. Si celui-ci devait vraiment être le dernier du grand Pedro, il quitterait le milieu cinématographique avec brio. Le film est excellent.

Il aurait mérité bien mieux que le seul prix d’interprétation masculine décerné à Antonio Banderas qui campe le cinéaste (Salvador Mallo dans le film) de façon remarquable.

J’ai beaucoup aimé parce que c’est un film lumineux et coloré, à commencer par le générique, mais aussi les costumes. Salvador/Pedro, un original pour porter des vestes orangées, rouges, ou encore un blouson vert pomme ! L’intérieur de son appartement madrilène, reconstitué presqu’à l’identique pour les besoins du film, parfois plongé dans l’obscurité lorsque ses migraines le font atrocement souffrir, mais qui reste une symphonie de rouge ! Les robes légères et colorées de sa mère Jacinta…

Lumineuse est la pauvre habitation troglodyte de Paterna, près de Valence, que Salvador habite avec ses parents et plus tard seul avec Jacinta, avec ses murs blanchis à la chaux, ses « azulejos » à la dominante jaune et bleu autour de l’évier de la pièce commune joliment fleurie et que le soleil au zénith vient illuminer.

Colorés et fort pédagogiques sont les croquis d’anatomie et les cartes de géographie qui viennent illustrer les voyages du cinéaste et ses lieux de tournages ainsi que ses douleurs physiques, lesquels sont introduits par ses lacunes en matière de sciences le séminaire dans lequel il étudia n’ayant pas jugé bon de l’instruire en ce domaine.

J’ai aimé parce que c‘est un film plein de fraîcheur, fraîcheur d’un enfant plein d’innocence qui découvre la lecture, puis le cinéma, puis la vie, aux côtés d’une maman avec laquelle il a une relation fusionnelle ; fraicheur d’une des premières scènes ou Jacinta lave le linge à la rivière tout en chantant avec ses amies avant que de mettre à sécher les draps d’une blancheur immaculée sur les arbustes de lavande, fraicheur de la voix de Salvador enfant dont les vocalises cristallines semblent réveiller l’ austérité du prêtre et de l’église dans laquelle les enfants répètent pour la chorale.

J’ai aimé parce que c’est un film sincère, un film ou Almodóvar livre au public tout ce que celui -ci aurait toujours voulu savoir au-delà des « on dit que » et en toute honnêteté, que ce soit sa jeunesse pauvre, son anticléricalisme, son homosexualité, ses maladies somatiques et existentialistes, son addiction momentanée à l’héroïne, et sans chercher la compassion ou vouloir nous tirer la larme. Une façon de nous dire « voilà qui je suis, qui j’ai été, et si j’ai connu la gloire, voilà à qui je la dois. »

J’ai aimé parce que c‘est un film de souvenirs et de retrouvailles parfois dans le pardon : retrouvailles de Salvador avec son passé mais aussi avec un acteur qu’il a rejeté pendant trente -deux ans, retrouvailles avec un ancien amant, avec une vieille amie actrice, retrouvailles avec d’anciens textes ou scenarii, retrouvaille d’un portrait de Salvador enfant lisant un livre et dessiné au dos d’un sac de ciment par un ouvrier à qui avec gentillesse et patience l’enfant de dix ans enseigna les rudiments de la lecture, de l’écriture et du calcul.

J’ai beaucoup aimé la manière dont se font les transitions entre les différentes périodes de sa vie, tout simplement à l’aide d’un objet symbolique que sa mère conservera dans sa boîte à souvenirs, un objet qu’il aura toujours vu dans les mains laborieuses de cette dernière, un simple œuf à repriser les chaussettes.

Penélope Cruz, de longue date muse du cinéaste, dans le rôle de Jacinta est on ne peut plus merveilleuse. Le petit Asier Flores qui interprète Salvador enfant est à croquer !

La bande son signée Alberto Iglesias accompagne divinement les presque deux heures de pellicule.

C’est un film lumineux et plein d’émotions, un film à ne pas rater !

 

CR/PPD 3 juin 2019

 

 

 

 

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Auteur

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Paulette Pairoy-Dupré

03-06-2019

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Douleur et Gloire appartient au recueil I-Chroniques

 

Critique de Film, Théatre, série... terminée ! Merci à Paulette Pairoy-Dupré.

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