Dagogobert - Pause-Mélancolie

Dagogobert

Les enfants s’en tapent le cul par terre, le bon Dagogobert a mis sa culotte à l’envers. Pffttt… l’amateur. Moi-aussi mais en plus mon sweat-shirt également et devant derrière pour bien faire. Aucun doute j’étais bien réveillé. Comment d’ailleurs savoir si je me suis levé du bon pied vu que j’ai dormi de traviole ? Donc le bon roi Dagobert peut bien aller se rhabiller. En plus que moi je n’ai pas de bon Saint Eloi pour m’aider en cela. Comme vous voyez on joue pas à charme égal Dagogobert et moi mais je l’emporte haut la main. Et comme on parle de roi, je vous parle d’un ami à moi. Il ne dit pas la France, il dit pfffttt et beurk la République, ce mot lui écorche la bouche, et il ajoute aussitôt Ordure et Démence. Pour lui le bon c’est pas le Président, c’est le Roi. Non non, pas le Valois, l’autre, le Bourbon, ou l’Orléans, enfin bref je ne sais pas lequel des 3, mais enfin le seul,  le vrai, le duc d’Anjou, qu’a posé ses pénates si j’ai bien compris en Espagne. Je lui demande en quoi c’est mieux un roi plutôt qu’un président. Est-ce que ce ne sont pas tous les 2 des êtres humains, honnêtes et sincères ou alors cupides et crapuleux ? Parce que le roi est de droit divin m’explique-t’il. Donc déjà, il faut croire au Bon Dieu pour rentrer dans sa combine. Notez qu’il n’y a pas que la république qu’il hait, il déteste aussi les pédés, les juifs, les francs-maçons. Quel rapport les uns avec les autres je lui demande quand il me donne ainsi sa liste dans l’ordre précité. Ce sont des gens organisés, et qui ont donc beaucoup d’influence m’explique-t’il encore. Je n’en crois pas mes oreilles. T’es antisémite, t’es homophobe ? je lui demande. Comment peut-on être Persan ? questionnait avec étonnement Montesquieu au XVIIIème siècle. Comment peut-on être homophobe, antisémite, raciste au XXIème ? Un jour tu verras et alors tu comprendras, m’explique mon ami encore, resté au Neandertal je me demande ? Comment peut-on être homophobe, antisémite, raciste au XXIème ? répète-je. A part la haine, l’esprit borné de nouilles et la connerie je ne vois pas. Mais je ne peux pas l’écrire sur les réseaux sociaux, je serai aussitôt harcelé et menacé, fraternité aryenne ou autres communs des mortels. Vous croyez ça possible ? Mais si bien entendu, le désordre des choses étant ce qu’il est. Alors je me tais, j’ai pas les couilles. Regardez-les ces réseaux sociaux, ces petites ados qui s’exhibent en petite culotte. Putain mais qu'est-c' qu'elles ont dans la caboche ? Y' a des calottes qui se perdent ! A force de poster des inepties, 20% des jeunes sont cyber harcelés. Cette technologie emballée semble faire plus de dégâts que de bien. Une véritable catastrophe même. Pas de panique, c'est un vieux plumitif qui se les arrache qui vous écrit. Et moi, fatigué et désespéré de l'obscénité du monde, puis-je être ami avec un homophobe, un antisémite doublé d'un gigantesque complotiste ? Eh bien oui, cela me pose problème. Passer 2 heures à discuter avec lui, tu ressors de là tu vois des nœuds et des nœuds de vipères sous chaque pierre. Homme civilisé bien délicat, dessinait Gotlib. Peut-être. Mais je ne suis pas trop ami avec les compromis. En même temps que je ne suis pas sans ignorer qu'il faut prendre chacun tel qu'il est, qu'hélas la perfection n'est pas de ce bas monde et qu'une exigence trop élevée conduit fatalement à la plus aride des solitudes. Pour en revenir au Bon Dieu de mon ami (?), eh bien s’Il existe vraiment  Il a bien mal fait son boulot. Nous cherchons l’absolu, nous ne trouvons que des choses, Notre Père a joué aux dés Il a perdu, nous laissant seuls, apeurés, moroses. L’était-il, seul, apeuré, morose, le bon roi Dagobert ? En tout cas, lorsqu’il l’a mise sa culotte, il l’avait, la tête à l’envers. Et moi, qu’est-ce que j’ai écrit dans cette élégante chanson, Mille neuf cent quatre-vingt con : de Dagogobert à Napoléon, de Charlie de Gaulles à Etoile-Nation bottes de cuir, je vois des p’ tits frère, je vois des p’ tites sœurs, qui attendent et qui espèrent et qui comprennent pas comment marche la terre… Peut-être que le bon Saint Eloi le sait ça, lui qui sait remettre les culottes, les calottes, le capuchon du bic de Séguéla et peut-être le monde à l’endroit. Appelons-le, Allo 06 83 59 32 23, Allo Saint Eloi, on a un problème ici-bas, z’êtes-t’y vous là ?