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Bernadette - Critique de Film, Théatre, série...

Critique de Film,  Théatre, série... "Bernadette" est une critique de film, Théatre, série mise en ligne par "Paulette Pairoy-Dupré"..

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« Bernadette »

 

« Bernadette » un film de Léa Domenach sorti en salles le 4 octobre nous dresse un portrait étonnant de l’épouse de Jacques Chirac, Président de la République française de 1995 à 2007.

Un chœur vous l’annonce dès le début du film : il s’agit là d’une biographie basée sur des faits réels mais qui n’en demeure pas moins une fiction.
Le film est respectueux de la chronologie, intègre des images d’archives et des anecdotes drôles. Il raconte l’émancipation d’une épouse sacrificielle qui va prendre sa revanche.

Le titre initial était « La tortue » en référence à ce surnom que son mari lui avait donné. Car elle était, paraît-il, toujours trois pas derrière lui, toujours en retard. Une tortue est d’ailleurs présente tout au long du film.

Le chœur introduit et clôt le film et intervient à des moments clés de la vie de la Première Dame pendant ses douze années à l’Elysée.

Avec la chanson de Sheila, « Les Rois Mages en Galilée », le ton est donné.

 

« Je te suivrai, où tu iras j'irai
Fidèle comme une ombre jusqu'à destination


Plaise au ciel que rien ne nous arrête
Dans ce monde aventureux

Plaise au ciel qu'au terme du voyage
Son triomphe soit le mien »

 

L’affiche aussi en dit long : le personnage principal qui se fond dans la tapisserie avec pour sous -titre « Un Chirac peut en cacher un autre. »

 

Bernadette Chodron de Courcel est issue d’une famille aisée de la noblesse du Second empire, catholique pratiquante. Elle a reçu une éducation stricte et sévère de sa mère. Après une scolarité chez les Sœurs dominicaines, son baccalauréat en poche elle intègre l’Ecole normale catholique puis Sciences Po où elle rencontre Jacques Chirac qui dit-on comptera beaucoup sur elle pour la prise de notes quand il était absent ou la rédaction de ses fiches de lecture. La famille est très réticente à l’union avec un roturier. Néanmoins ils se marient en 1956. Ils auront deux filles : Laurence et Claude qui deviendra la conseillère en communication de son père tout au long de sa carrière.

Bernadette Chirac est longtemps restée dans l’ombre de son mari, obéissante et dévouée, souffrant de ses infidélités . On lui reprocha son côté vieille France, son allure BCBG avec ses tailleurs Channel et son iconique sac à main. Une plaisanterie douteuse se répétait dans le dos de la principale intéressée. "Que fait Bernadette Chirac de ses vieilles robes ? Elle les porte !" 

Bien que Conseillère Générale de la Corrèze et adjointe au maire de Sarran le Président et son gouvernement n’accordent aucun crédit à ses analyses et intuitions politiques qui pourtant se révèlent très souvent exactes. Elle s’implique dans de nombreuses associations, devient en 1994 Présidente de la Fondation   des Hôpitaux de Paris et reprend l’opération Pièces Jaunes pour collecter des fonds destinés à l’amélioration des conditions d’hospitalisation des enfants et adolescents, ce qui lui vaut de gagner en notoriété. Peu à peu elle acquiert un poids politique au sein de la droite et s’impose aux côtés de son mari. Elle soutiendra activement la candidature de Nicolas Sarkozy.

 

S’il est évident que Bernadette à largement contribué à la réussite de son mari, le grand Jacques était -il aussi égoïste, machiste, méprisant et odieux que le film le laisse paraître ?

Le film que l’on pourrait rebaptiser « Quand Madame Chirac apprend à désobéir » ou encore « La revanche d’une potiche » débute par un sondage qui révèle une femme revêche, acariâtre, austère, ringarde et froide. Avec son conseiller, Bernard Niquet dit Mickey et son couturier, Lagerfeld, qui va la « relooker », elle prouvera qu’elle est autre chose qu’une potiche.

On ne peut s’empêcher de faire un rapprochement avec le film de François Ozon, « Potiche » lui aussi interprété par Catherine Deneuve (Suzanne
Pujol) aux côtés d’un Fabrice Lucchini, à la tête d’une entreprise de parapluies qu’il dirige en despote, volage et odieux avec les siens. Lors d’une grève, Robert Pujol est séquestré. L’épouse popote et soumise se retrouve à diriger l’entreprise et se révèle une femme de tête et d’action.

Une pléiade de comédiens de talent gravite autour de la brillante Catherine Deneuve qui une fois de plus « crève l’écran ».  Laurent Stocker dans le rôle de Nicolas Sarkozy et François Vincentelli dans celui de Dominique de Villepin sont caricaturés à souhait. Denis Podalydès interprète avec brio le conseiller en communication de la Première Dame. Olivier Breitman est un Lagerfeld très ressemblant. Quant aux deux filles du couple, Maud Wyler incarne Laurence et Sara Giraudeau, Claude. Michel Villermoz est très convaincant en Jacques Chirac.

Une comédie divertissante et drôle qui tient parfois du vaudeville et de la comédie musicale.

A voir !

 

CR/PPD octobre 2023

 

 

 

 

 

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Auteur

Blog

Paulette Pairoy-Dupré

23-10-2023

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Bernadette n'appartient à aucun recueil

 

Critique de Film, Théatre, série... terminée ! Merci à Paulette Pairoy-Dupré.

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