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Aime ton prochain comme toi-même - Texte

Texte "Aime ton prochain comme toi-même" est un texte détente mis en ligne par "Ancolies"..

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Aime ton prochain comme toi-même

 

Dire du mal de son prochain, en voilà une occupation qu’elle est plaisante. Accabler en son absence son voisin, le critiquer, se moquer, éh pourquoi s’en priver. Ce ne sont ni les mots ni les motifs qui manquent : Dîtes, vous avez vu sa moustache ! De Dieu quelle tache ! Railler, mépriser, ah mépriser, qu’il est bon de mépriser ! Le bien que ça fait ! Poignarder les autres dans leur dos, putain c’est si beau et qu’est-c’ que ça nous élève ! Nous sommes les biens élevés de ce troupeau de bergers. Tandis que lui, qu’eux, regardez-le, regardez-les, avez-vous déjà vu quelque chose d’aussi affreux et laid ? Pas plus tard que ce matin, je l’ai vu nu tout nu dans son bain. Son mouistitoui, petit, petit, tout tout tout petit. Pas étonnant qu’elle aille voir ailleurs, sa dulcinée, sa douce fée, sa petite pie. Eh oui, qu’il est doux de jouer aux pies bavardes, ça passe le temps, c’est excitant. Pointer du doigt, c’est si amusant. Nous n’avons pas assez de doigts, il y a tant d’escogriffes, de golibrius, de greluches fanfreluches. N’allez pas me faire le coup du rabat-doigt, les motifs de distraction sont peu nombreux ici-bas. Heureusement il y a les autres, sujets inépuisables. Lui, vous avez vu ses favoris ? Il a tout du mistigrigri. Oui oui, nous sommes les mauvais esprits. Eh quoi, s’amuser, se répandre aux dépens d’autrui, n’allez me dire que vous ne vous y êtes livrés un jour ou l’autre vous aussi ! Rien à dire, c’est point d’exclamation délectable. Onctueux même, à s’en saucer les doigts. A table ! crie l’hôtesse, que nous passions aux choses sérieuses.

Qui s’y colle ce soir, qui passe à la casserole ? On est 8 milliards dans ce petit village, ce ne sont pas les candidats qui manquent ! Eh oui, dire du mal de son prochain, on en a tant besoin. Sans doute pour oublier notre propre fardeau. Tout le monde a quelque chose à oublier, ne serait-ce que sa propre existence. Oui, dans ces conditions, mieux vaut le leur mettre ce fardeau sur le dos des autres. L’autre altruiste, empathique, bienveillant, généreux, c’est si plat, si ennuyeux. Non c’est mettre un bon coup là où il faut qu’il nous faut. Pour le meilleur et pour le sire, fallait l’écrire, c’est fait. Donc à ma droite les imbéciles, à ma gauche les imbéciles. Les incrédules au milieu. Z’avez besoin de main-d’œuvre, de manœuvres, de mauvaises langues, c’est par ici que ça se passe. Assoyez-vous que je vous délasse. Allez, pas si grave, pas si méchantes les mauvaises langues. Juste prendre un peu d’ bon temps. Méchant c’est le journal à côté. Pédant c’est l’autre. A l’extrême-autre. Allez, déliez, déliez les langues de vipères, déliez ! A la vie comme je te pousse, le premier qui dit pouce, à l’abime que je te le pousse. Du rentre-dedans qu’il nous faut, nous on travaille à la faux. Fauchez nous les tous, fauchez nous les bien, Sire reconnaîtra les chiens. Chez nous, c’est pas comme chez ces radins de forains, on a autant de baballes, autant de babaffes qu’on veut pour dégommer toute l’empilade, toute l’esplanade des plus valides, la tête, le cœur, le foie, la rate, le dessous la ceinture et les chevilles, résolument sourds à la plainte des pieds qu’on est. Nan, chez nous on fait pas ceinture. Ou ceintures noires de bassesses, de k.o. par contumace si vous préférez.

Ô je sais, si demain je ne suis pas là, c’est sur moi que ça tombera. Voyez, y’a une justice dans cette ronde. Justice et pour nous, pas d’armistice, chaque jour le grand fou d’artifices. Ô la belle bleue, ô la belle rouge, on balance sur tout ce qui bouge. On est les bouges trous. Chacun son tour, chacun son trou. Où l’on finira tous. Alors qu’on t’en prend un, qu’on t’y va pas par 44 chemins, qu’on te l’essore par toutes les pores, dans tous les coins. Bonnes femmes bonshommes, et qu’on te dégomme tout ça, et qu’après avoir craché toutes nos saletétés on se sent toutes propres, séraphiques, angéliques. Et plus ça va plus on est vils. Vrai, au train tant géopolitique qu’économique que social et climatique où vont les choses, ça durera ce que ça durera. Alors pas une miette de bon temps à perdre. Et à la fin, le boulot fait, fait, fait, fait, pas là pour perdre, non ? Si, z’êtes sûrs, ah bon ?!  Ben merde alors, on peut vraiment compter sur que dalle sur cette basse planète… Que je et la terre est lasse !

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Ancolies

24-12-2022

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Aime ton prochain comme toi-même appartient au recueil Nouvelles du monde

 

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