Écrire, pour qui, puis pourquoi ?
Écrire pour vous, toi - mais quoi ?
Ces sempiternelles questions
Ces réminiscences scolaires
Devoir écrire sous pression
Sauf les besoins épistolaires.
Quand au sortir d’un atelier
Les verrous de la peur cédaient
La réticence s’envolait
Des possibles se sont ouverts
Dont les délices m’enchantèrent.
Depuis - Moi, le mauvais poète...
(Ce que Blaise Cendras écrivait,
Alors - moi que puis-je espérer ?)
L’esprit tout entier dans la main
En une pensée décousue
Ne s’arrête d’écrire jamais.
Les corps de mots de couleurs
Qui du ciel me traversent,
Dont l’encre est leur ombre,
Éclaboussent le papier -
En un bonheur renouvelé.
Marc
L’esprit tout entier dans ma main Puisse-t-il être plein de semences Pour éclaircir ma page blanche. Toute ma pensée dans ma main Ma plume court sur le papier Aligne les mots et les phrases Noircit les pages de vérités Ou de tas d'histoires inventées Des aventures, des illusions Des sensations, d...
Cinq fois par jour, A chaque prière, Tout le pays Est envahi De poussière Soulevée du vent Des minarets au diapason, Qui hurlent Ton Nom. Ablutions Dévotions On T’appelle, Entends-Tu notre ferveur ? Sages comme l’air On se prosterne Pour éviter l‘anathème. Tous nos prêches Se repaissent De la gl...
Quand l’oubli s’empare du temps qui reste, ce lent départ qui est le nôtre depuis toujours, et toujours plus pressant. *** Chaque dimanche je m’assoyais devant mon café croissant à la terrasse du café de l’église. Je prenais plaisir à regarder les fidèles sortir après la messe, les passants, les ...
Déflagrations Les pages de l'Histoire sont écrites de mots de haine et de rancœur, tracés à l'encre rouge et noire. Rouge du sang des blessés, des mutilés éparpillés sur le voile noir de la mort dans les décombres de la destruction. Cette violence fait sonner les trompes et enfle sa voix qui chan...
depuis le temps un p'tit bout d'temps que j'pense au temps m'disant j'ai l'temps de donner du temps au temps enfin j'prends l'temps j'parle pas d'sale temps ni de beau temps ni de printemps sur ce p'tit air à quatre temps ni d'gagner du temps pas perdre de temps être toujours à temps ni ce en mê...
Ô, toutes ces pensées D’un passé ruminé D’un avenir magnifié Qui meublent nos journées Elles aident à retrouver Ce paradis perdu Où sans remuer un doigt Affublé de toutes les vertus On était entouré de rois Grand séducteur, aventurier. Quand redescendu du ciel On regarde autour de soi C’est le to...
Il y a des choses qui devraient exciter la curiosité des hommes au plus haut degré, dit Baudelaire, et qui, à en juger par leur train de vie ordinaire, ne leur en inspirent aucune. Ainsi, pourquoi tant d’enfants ont le cœur qui bat plus fort que leurs rêves, brisés avec fracas ? Combien ont trop ...
Nous avons tous le même rêve De toutes ces choses qui nous élèvent Chacun aspire au bonheur Chacun aspire au meilleur Chaque jour nous amène son lot de bonté Chaque jour nous amène son lot de fierté Son lot de solidarité Son lot de générosité. Mais ce meilleur est noyé par le pire Est-ce à cela ...
De la fenêtre sur rue entre la pénombre. Sur les étagères des livres en grand nombre. Deux petites figurines veillent le silence qu’éclaircissent trois toiles de leur élégance. Devant la fenêtre, sur la table - posés : une petite lampe allumée, des carnets, un troupeau de crayons qui s'y prélass...
Sous les arbres le jour s'est éteint. Dans la moiteur qui nous étreint, Sous le bord d'un ciel sans étoile Les flammes crépitantes, infernales Illuminent la peau des danseurs Où fébrilement perle la sueur. Ils tournent, s'agitent, rugissent, Les ombres reflétées s'entrelacent, Entre ombres des vi...
C’est tout un poème Cette toile de ruelles exiguës Où coulent les torrents Des chansons d’une cohue Ou celles du muezzin Portées par un vent Insignifiant. Leurs rives sont parées D’une diaprure de mille odeurs Qui chatouillent les narines De chamarrures de souvenirs Proposés aux voyageurs Ces sou...
De Pluie et d'Espoir Je languis ! Le ciel bas, las, dissimule Tout : le Soleil et la Lune Nos actes et nos pensées On se croirait à la brune. Quel ennui ! Sans cesse tombe la pluie Qui martèle les feuillages Des arbres du voisinage Ainsi s’enivre la terre. Ô lumière ! Je ne vois plus au travers D...
Le rayonnement de midi s’invite entre les pierres muettes se scindant à l’angle des rues entre ombre et lumière. Les vents s’égarent, comme les flâneurs avides de ruelles pavées d’histoire qui remplissent leurs cartons de souvenirs. Quand souffle le vent affamé ils s’arrêtent dans les odeurs de ...
Dans la lumière du matin Le vent caresse leur visage, Faisant entrer le soleil en leur cœur. Elle est bavarde comme une pie Face à son obligeant ami. En un ballet-pantomime leurs doigts dansent, Offrant des mots aux anges. Tout entier en leurs mains, l’esprit, D’une force inconnue, Construit, pe...
Dimanche matin sur les rivages du réveil Je me détourne des vagues de la réalité, Me refusant à l'affronter, comme la journée Qui se profile. Je m'invente un sommeil Et m'y enfonce comme dans mon lit douillet. Âme rêveuse, je retourne à mon coin secret, Caveau où, invisible à qui m'aurait cherch...
Le répertoire de ta mémoire aux pages de sourires, d'insouciance, de contestation et d'espoirs, de convictions de liberté, de non-conformisme assumé, porte les traces du récit familial noble et généreux sous le ciel écrasant de chaleur le long des berges des deux Nils, pages qui risquent des tac...
Pour voyager, c'est beau l'encre bleue Ça accueille les étoiles sur un drapeau Qui comme la mer porte le bateau D'où tu admires leur scintillement Au milieu du firmament Pour partir, c'est beau l'encre bleue Elle te guide vers l'horizon Des immensités, au-delà de ta prison Vers l'espoir de jours...
Y a-t-il un ciel derrière les nuages qui les étouffent ? Ils quittent le temps comme ils abandonnent leurs bagages et leurs maisons aux chiens de guerre sur leurs chevaux de démence. Chiens affamés pourtant déjà trop nourris mais toujours prêts à dévorer. Leurs hurlements emplissent le ciel, déc...
Je compte dessiner une maison Avec dedans un bouquet de fleurs Pour m'assurer le bonheur Que je changerai chaque jour Au gré de mes amours Je compte dessiner une maison Avec dedans le soleil Qui m'assurera le réveil Il n'y aura pas de cloison Pour y voir plus que de raison Je compte dessiner une...
Je longe la plage, solitaire, pour accompagner la mer, venu chercher un message qui éclairerait ma page. Les vagues rejettent l'écume en eau qui sur le sable écrit, dessine toujours les mêmes mots. Mais qui s'en plaint ? Dans ces rochers devenus poudre s'écrit l'empreinte de mes pieds. Ô plaisir...
Au Fil de ma Loire La rivière aux eaux tranquilles n'est pas une nature docile, elle est capricieuse, sauvage domptée par les seuls barrages. Qui ose défier ses tourbillons peut être entraîné par le fond. Miroir où arbres et rochers peuvent se refaire une beauté, elle paresse au creux d'son lit ...
En bas de la colline est blotti le hameau On a vécu des siècles au bas de ce coteau Les feux se sont éteints, les hommes s'en sont allés, Les brebis aussi, les herbes folles ont repoussé. Aux murs de pierre de pays s'accrochent des lichens Tous en ruine, des buissons à leurs pieds les maintienne...
Sauvage je ne t'ai pas connue car docile tu es devenue au trop rude contact des hommes de leur destin, de leurs frayeurs. Fatigués de tes humeurs ils ont placés leurs ouvrages pour tenir en laisse tes crues nourricières mais ravageuses. Pourtant toujours si impétueuse tu changeais de lit, balade...
Le bateau repose sur la surface de l'été, bordée d'arbres et de falaises. Tout un univers ce Lot qu'il remonte en long, en large, en travers. D'écluses en écluses qui régulent entre les bouées (sous la divine protection de croix et chapelles) le calme et la lenteur au rythme des manivelles lâcha...
Ô pharaon ! Tu ne peux partir mort Puisque tu es parti vivant. Ta pyramide Est gigantesque escalier vers le ciel Ton ascension du monde souterrain Vers les Cieux - Ultime demeure de roi, Devenu dieu. Il n’y a pas de sang Sur le coin de tes lèvres, Soucieux de ne pas pourrir Comme tous les vivant...
Se pose sur mon lit un nuage de canicule. Mon corps brûlant pleure sans scrupule Sous l’haleine du ventilateur. J’en fuis même les bras de Morphée pour leur chaleur Dans mon vain espoir d’un sommeil réparateur. Rêves de sous la moustiquaire, D'hiver, de rafraîchissements, De pôle, glaçons des oc...