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Séléné

Nous a fait découvrir

Renée Vivien Sophie d'Arbouville Victoire Babois Jules Supervielle Jean le Rond d'Alembert Constance Marie de Théis Henry Bataille Louise Colet Dranem François Bégaudeau

Citation : "Peut-être les femmes devinent-elles cet art que les hommes, vu l'étendue et l'importance de leurs ouvrages, apprennent si péniblement et cultivent si laborieusement." Victoire Babois Voir Plus

Présentation

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« Ecrire, c'est inventer avec des souvenirs. » J. d'Ormesson 

 

 

Bonjour,

Grande lectrice, les livres s'empilent et se bousculent sur mon bureau.

Je passe régulièrement par ici pour accéder à ma "salle des archives".

J'aime  découvrir les plumes inscrites sur cette plateforme.

Ecrire est devenu un acte commun.

Ce qui l'est moins, c'est de croiser des Plumes originales.

Si j'apprécie ce que je lis, je ne pars jamais sans lever mon pouce.

A vos plumes

Solène

 

« Le premier mérite d'un auteur est d'être vrai ;

être éloquent n'est que le second.»

Jean le Rond d'Alembert

 

Petit texte personnel, rédigé à titre participatif ici :

https://www.de-plume-en-plume.fr/histoire/l-amer-n-est-pas-a-boire-la-tasse-oui/3

https://www.de-plume-en-plume.fr/histoire/l-amer-n-est-pas-a-boire-la-tasse-oui-1

Fleurs de Séléné

 

Elles ont des cheveux pâles comme la lune,
Et leurs yeux sans amour s’ouvrent pâles et bleus,
Leurs yeux que la couleur de l’aurore importune.
Elles ont des regards pâles comme la lune,
Qui semblent refléter les astres nébuleux.
Leurs paupières d’argent, qu’un baiser importune,
Recèlent des rayons langoureusement bleus.

Elles viennent charmer leur âme solitaire,
Dans le recueillement des sombres chastetés,
De l’haleine des cieux, des souffles de la terre.
Nul parfum n’a troublé leur âme solitaire.
L’ivoire des hivers, la pourpre des étés
Ne les effleurent point des reflets de la terre :
Elles gardent l’amour des sombres chastetés.

Leur robe a la lourdeur du linceul qu’on déploie,
Blanche sous le regard nocturne des hiboux,
Et leur sourire éteint la caresse et la joie.
Leur robe a la lourdeur du linceul qu’on déploie.
Elles penchent leur front et leurs gestes très doux
Sur les agonisants du songe et de la joie
Qui râlent sous les yeux nocturnes des hiboux.

Elles aiment la mort et la blancheur des larmes…
Ces vierges d’azur sont les fleurs de Séléné.
Possédant le secret des philtres et des charmes,
Elles aiment la mort et la lenteur des larmes,
Et la fleur vénéneuse au calice fané.
Elles viennent cueillir les philtres et les charmes,
Et leurs yeux pâles sont les fleurs de Séléné.

Renée Vivien, Cendres et Poussières, 1902