Voir profil Deplume
« Ecrire, c'est inventer avec des souvenirs. » J. d'Ormesson
Bonjour,
Grande lectrice, les livres s'empilent et se bousculent sur mon bureau.
Je passe régulièrement par ici pour accéder à ma "salle des archives".
J'aime découvrir les plumes inscrites sur cette plateforme.
Ecrire est devenu un acte commun.
Ce qui l'est moins, c'est de croiser des Plumes originales.
Si j'apprécie ce que je lis, je ne pars jamais sans lever mon pouce.
A vos plumes
Solène
« Le premier mérite d'un auteur est d'être vrai ;
être éloquent n'est que le second.»
Jean le Rond d'Alembert
Petit texte personnel, rédigé à titre participatif ici :
https://www.de-plume-en-plume.fr/histoire/l-amer-n-est-pas-a-boire-la-tasse-oui/3
https://www.de-plume-en-plume.fr/histoire/l-amer-n-est-pas-a-boire-la-tasse-oui-1
Fleurs de Séléné
Elles ont des cheveux pâles comme la lune,
Et leurs yeux sans amour s’ouvrent pâles et bleus,
Leurs yeux que la couleur de l’aurore importune.
Elles ont des regards pâles comme la lune,
Qui semblent refléter les astres nébuleux.
Leurs paupières d’argent, qu’un baiser importune,
Recèlent des rayons langoureusement bleus.
Elles viennent charmer leur âme solitaire,
Dans le recueillement des sombres chastetés,
De l’haleine des cieux, des souffles de la terre.
Nul parfum n’a troublé leur âme solitaire.
L’ivoire des hivers, la pourpre des étés
Ne les effleurent point des reflets de la terre :
Elles gardent l’amour des sombres chastetés.
Leur robe a la lourdeur du linceul qu’on déploie,
Blanche sous le regard nocturne des hiboux,
Et leur sourire éteint la caresse et la joie.
Leur robe a la lourdeur du linceul qu’on déploie.
Elles penchent leur front et leurs gestes très doux
Sur les agonisants du songe et de la joie
Qui râlent sous les yeux nocturnes des hiboux.
Elles aiment la mort et la blancheur des larmes…
Ces vierges d’azur sont les fleurs de Séléné.
Possédant le secret des philtres et des charmes,
Elles aiment la mort et la lenteur des larmes,
Et la fleur vénéneuse au calice fané.
Elles viennent cueillir les philtres et les charmes,
Et leurs yeux pâles sont les fleurs de Séléné.
Renée Vivien, Cendres et Poussières, 1902