(Charles Armand Ménard dit Dranem)
Chanteur fantaisiste
1869 - 1935
Son répertoire de chansons à l'humour incongru, et souvent scabreux,
a fait de lui une des vedettes les plus populaires
du café-concert.
Un jour de 1896, au Carreau du Temple, il s'achète une petite veste étriquée, un pantalon trop large et trop court, jaune rayé de vert, d'énormes godasses sans lacets et un petit chapeau bizarre. Le soir même, il abandonne son costume de comique troupier et revêt cet étrange accoutrement. Les joues et le nez maquillés de rouge, il entre en scène en courant, comme poursuivi. Il s'arrête devant le trou du souffleur et chante les yeux fermés, qu'il n'ouvre que pour simuler la frayeur de débiter pareilles incongruités. C'est un triomphe. Le genre Dranem est né.
En 1900, il se produit à l'Eldorado, le temple du café-concert. Il y restera plus de vingt ans.
Au lendemain de leur création, tout Paris reprend ses « scies » : Le fils d'un gniaf, J'ai deux quetschiers dans mon jardin, Les P'tits Pois, Pétronille, tu sens la menthe, Le trou de mon quai, Les fruits cuits… Il excelle aussi dans le monologue comique.
Dranem enchaîne tournée sur tournée, en province et à l'étranger. Partout c'est le délire.
En 1905 il enregistre douze phonoscènes réalisées par Alice Guy.
Il fut un des membres fondateurs de l'APGA (association phonique des grands artistes) en 1906.
Les intellectuels ne boudent pas ce favori du public populaire : en 1910, l'exigeant metteur en scène Antoine lui fait jouer Le Médecin malgré lui, de Molière, à l'Odéon. La critique est dithyrambique.
En 1911, il fonde la maison de retraite de Ris Orangis par la création d'une fondation pour les anciens du spectacle dans le château de Ris ; elle est inaugurée par le président Armand Fallières.
Pendant la Première Guerre mondiale, il chante dans les hôpitaux et fait ses adieux au tour de chant à l'Eldorado le 23 octobre 1919.
Il se tourne d'abord vers le théâtre, puis vers l'opérette. Il partage l'affiche avec Maurice Chevalier dans Là-Haut et brille dans de nombreuses comédies musicales écrites par Albert Willemetz.
Dranem fait aussi beaucoup de radio. Dans une de ses émissions, en chef de cuisine, il aura pour marmitons les duettistes Charles et Johnny.
En 1891, il avait épousé Mademoiselle Isambert, laquelle après une union de vingt-deux ans demanda et obtint la séparation de corps et fit condamner son époux au versement d'une pension de 500 francs par mois3.
En 1923, il rencontre sa seconde épouse Suzette O'Nil qui restera à ses côtés jusqu'à sa mort. Cette même année, il est nommé Chevalier de la Légion d'Honneur.
En 1924, il publie un roman, Une riche nature.
Il meurt le 13 octobre 1935, à l'âge de 66 ans, en pleine gloire alors qu'il vient d'être fait officier de la Légion d'honneur. Ultimes volontés : « J'ai toujours fait rigoler mes amis pendant ma vie, je ne veux pas les attrister pendant mes funérailles ». Défense donc de lui rendre visite sur son lit de mort et de suivre ses funérailles.
À sa demande, il est enterré dans le parc de Ris Orangis avec son épouse.
Sa discographie est abondante :
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Dranem