Pause cafétaria - Pause-Café

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On va s’adonner à un petit jeu : je vous donne 6 mots, vous devez m’en livrer 3. C’est ça, la réponse en 3 mots, la clé de l’énigme, simplement 3 mots. On y va ? Mes 6 mots : Pas de placard, pas de coupable. A vous ! Alors ? Cherchez bien ! Rien ? C’est pas trop dur pourtant. L’indice c’est placard. Alors ? Toujours pas ! Voyons, que met-on dans un placard ? Des fringues, allez-vous me dire en première intention. Ou le jeu de scrabble et la boîte à couture. Ou à peinture. Oui mais c’est pas ça, cherchez mieux. Je vous aide : que met-on dans un placard quand on ne veut pas que cette chose soit vue, oui c’est ça, qu’y dissimule t’on ? Alors ça vient ? Des mains se lèvent ?  Non ? Toujours pas ! Si ! Non, vraiment ? Allez, encore un effort ! Z’êtes pas doués les amis ! Bon, je vous dis tout alors : cadavre. C’est ça qu’on y met, c’est ça on y est. Les 3 mots réponse : pas de cadavre. On reprend : Pas de placard, pas de cadavre. Pas de cadavre, pas de coupable. Voilà. Donc ça ne doit pas être si compliqué d’être un meurtrier en liberté ! Suffit de pas avoir de placard. Mais quel est ce phénomène si étonnant qui pousse des femmes à tomber amoureuses d’assassins emprisonnés, qu’elles ne connaissaient ni d’Eve ni d’Adam avant que de découvrir leurs macabres aventures à travers leur lucarne magique à écran plat, allant jusque les épouser en leur incarcération. Nous sommes morbides. La tv ne fait qu’accentuer, élever, développer en masse nos instincts individuels et collectifs les plus bas. Ces mystérieux instincts. Regardons bien : les Beatlemania, Stonemania etc…, les petites anglaises hurlant à l’hystérie durant l’ensemble du concert lâchant la bride à leur vessie dans leurs petites culottes maintenant couleur œuf cocotte. Patriiickkkk !!!

Quoi de plus stupide, de plus déprimant, de plus affligeant, de plus effrayant qu’une foule ? Raison pour laquelle on ne me voit plus depuis lurette à un quelconque rassemblement, briquets allumés brandis, portables de même, chaque soir 1ers communiants du premier au dernier rang surexcités avec l’artiste… Les gens n’ont t’ils aucune dignité ? Panurge président des monarchies et des républiques ? Pauvre Panurge. Tout son bien réduit à néant par la stupidité de la foule. Et internet fait le buzz en faisant défiler en diaporama la photo de ton déjeuner, les maisons des stars, les voitures des stars, les coiffures des stars…

L’exécution des stars de Russie, la corruption de Depardieu, la légion d’honneur d’Agnés Buzyn : quel est, quels sont ces pays, quels sont ces humains ? Les accepter : une condamnation, une punition. Les garder à bonne distance : une autre condamnation, une peine solitaire. Schopenhauer «  Si vous voulez une boussole sûre pour vous guider en ce monde, le mieux est de le considérer comme une colonie pénale ». Et plus loin « Parmi les maux de cette colonie pénale, la présence des autres prisonniers ». Quelle solution ? Un mini carnet d’adresses, bien trié, bien choisi, moins de la moitié des doigts d’une main ? On atteint si rapidement la solitude la plus complète. Et souvent nos enfants eux-mêmes nous rejettent, nous trahissent. Parce qu’on n’a pas été parfaits.

Être en vie signifie t’il commettre immanquablement de graves fautes ?  Bien entendu, c’est entendu, cette perfection n’est pas de ce monde. Mais sommes-nous si immondes ? Est-ce Dieu qui a créé Satan et pourquoi ? Pour punir cet imbécile d’Adam de non-sagesse. Jeu, sexe et match, Seigneur, pourquoi la libido tient-elle une telle place ? Bill Clinton, DSK, les citoyens-toyennes lambda…  des fois je me dis que malheureusement la concupiscence et la stupidité ne tuent pas. Pour sûr ça en ferait de la place. Comme de juste il y a des opinions contraires :

« La sensualité est la condition mystérieuse mais nécessaire et créatrice du développement intellectuel. Ceux qui n’ont pas senti jusqu’à leur limite, soit pour les aimer, soit pour les maudire, les exigences de la chair, sont par là même incapables de comprendre toute l’étendue des exigences de l’esprit. De même que la beauté de l’âme illumine tout un visage, la virilité du corps féconde seule le cerveau. Mieux encore, il semble que le génie des peuples comme celui des individus soit d’être avant tout sensuel. Toutes les villes qui ont régné sur le monde, Babylone, Alexandrie, Athènes, Rome, Venise, Paris ont été par une loi générale d’autant plus licencieuses qu’elles étaient puissantes, comme si leur dissolution était nécessaire à leur splendeur » (Pierre Louÿs, Aphrodite, Mœurs antiques).

Bon, là je confonds un peu concupiscence, luxure du poignet et sensualité et Dieu sait si moi aussi j’aime la beauté, mais comme disait Bjorn Borg, Imite le moins possible les hommes dans leur énigmatique maladie de faire des nœuds. Re vive la simplicité les amis et à bas les têtes de nœuds, je vous l’ai dit et redit. Rencontrez-la cette simplicité et vous n’en reviendrez pas de constater comme votre vie devient tellement plus facile à gérer. Il y en a tant et tant qui s’y prennent à l’envers.

Un problème, une souffrance ? Acceptez-les plutôt que vouloir les nier ou faire contre. Les nier, les refuser ! Vous vous offrez une double peine, eux et vous. Non, au contraire faîtes avec, accompagnez-les et vous verrez comme ils vont presque glisser tout seuls. Si vous vous sentez par exemple fatigué(e), eh bien acceptez-le et tournez tranquillement au ralenti plutôt que de vous en lamenter, vous en plaindre et focaliser dessus, ce qui n’aura de résultat que d’ajouter à cette fatigue un élément mental négatif qui ne va faire que l’empirer. Y’a rien à faire, y s’ prennent la tête, qu’est-c’ qu’ils ont tous dans la sucette. Moi j’aime pas les sucettes, même bradées par Annie pour quelques simples pennies. Sauf les Pierrot Gourmand au lait, mais c’était il y a si longtemps. Je sais bien, je suis l’homme qui n’aimait rien, pas les journaux télévisés, pas les politiciens vérolés, pas cette saleté de publicité, pas la vitesse du calendrier. Ni la suie et les fumées. Et les fusées ? Si si, enfin j’aime bien celle de Tintin. Je sais aussi, les mots fusent, mes idées sont confuses. Je ne t’aurai pas délaissée mais bien lassée. Mea culpa tu t’en vas, mea culpa c’est comme ça, mea maxima culpa et cætera. Bah ! Le Seigneur essuie tout, on se retrouvera chacun pour soi à la cafétéria.